En retraite à Sélingué (130 km de Bamako) dans un " atelier de planification sur la communication gouvernementale", du 31 janvier au 5 février, les chargés de communication des départements ministériels fulminent. Laissés pour compte pour la plupart, ils n’ont, souvent, de rôle, dans les cabinets ministériels que pour appeler l’ORTM à couvrir un événement. Sans budget de communication, ces "attachés de presse ", comme l’a souligné, au détour d’une phrase, Cheick Oumar Maïga, le Secrétaire général du Ministère de la Communication, végètent…
Pour échanger de façon véridique sur le " mal vivre " qu’ils vivent, la vingtaine de " journalistes-communicateurs " n’est pas allée avec le dos de la cuillère. Sans gêne, ils ont mis le pied dans le plat. Que de plaintes ! Et c’est le Ministère de la Communication, en organisant cet atelier, qui leur a fourni cette tribune d’expression.
L’exercice, plus que salutaire, a, sans nul doute, permis aux chargés de communication de déverser tout le contenu de leur bile. Comment peut-on créer dans un département ministériel un poste de Chargé de mission/communication, sans pour autant le pourvoir de budget ? Etrange question que se posent à longueur de journée les chargés de communication. Ils ont beau avoir des passes d’armes, au quotidien, avec les DFM (Directeurs des Finances et du Matériel), rien n’y change. A tout bout de champs, ils sont éconduits par les financiers. "Même pour inviter deux journalistes de la presse écrite à une simple cérémonie du département, c’est la croix et la bannière. On t’envoie paître", argue un Chargé de communication.
Malgré ce fait, les chargés de communication ont, à tour de rôle, présenté leurs plans de communication respectifs. L’exercice a permis aux uns et aux autres d’enrichir les travaux des autres collègues. Ils ont ensuite bu, comme du petit lait, les interventions très pointues de Cheick Oumar Maïga dit Gilbert. " Il nous faut de véritables plans de communications, mais aussi de réelles cellules de communication, composées de plusieurs personnes, dans les départements ministériels.
Un seul chargé de mission ne peut pas faire tout le travail", note le Ségal du Ministère de la Communication.
Pour ce journaliste chevronné, capitalisant plusieurs années d’expériences professionnelles, les Chargés de Communication se doivent d’élaborer de véritables plans de communication susceptibles de " convaincre" la hiérarchie. Aussi, suggère Gilbert, le Poste de Chargé de Communication doit être érigé au rang de Conseiller technique, au lieu de Chargé de Mission. D’autant que, selon lui, les effets de la Communication se ressentent dans le temps et dans la durée. Cheick Oumar Maïga ne voit pas d’un bon œil la relève constante des Chargés de Communication. " Ce poste n’est pas politique… ", souligne Gilbert qui, tout comme les autres confrères, suggèrent qu’environ 0,4 % du budget des Départements ministériels soient consacrés à la Communication.
A souligner que le Premier Ministre, Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé sera présente ce jeudi à Sélingué pour la cérémonie officielle d’ouverture. Le ministre de la communication, Sidiki N’fa Konaté, Porte-parole du gouvernement, fera un exposé sur "l’Introduction à la communication gouvernementale : rôle et place du porte-parole du gouvernement". "La Communication en période de crise" sera disséquée par Seydou Cissouma, ancien Conseiller en communication du Président de la République, aujourd’hui Commissaire du Mali à l’UEMOA. Cheick Oumar Maïga fera état de la "Méthologie d’élaboration d’un plan de Communication".
*Une correspondance particulière depuis Sélingué