La crise que traverse depuis 2012 n’est plus qu’un secret de polichinelle. En particulier, celle qui frappe de plein fouet le secteur de l’information et de la communication est plus qu’une épine dans le pied du Gouvernement. Comment comprendre ou admettre que les Maliens apprennent les nouvelles les plus importantes sur leur pays d’abord sur des chaines étrangères ? Et quelques jours plus tard sur les ondes nationales et la presse écrite entraînant les commentaires des plus tendancieux.
Pourtant, le paysage médiatique n’est pas en friche. Depuis l’avènement de la démocratie le 26 mars 1991, les radios et les journaux poussent et continuent de pousser comme des champignons. Mais pour peu de résultats quant on sait que « l’information est l’oxygène des temps modernes ».
C’est face à cette aberrance et à ce déficit en matière de communication que le ministère que pilote le Ministre Choguel Maïga a initié un atelier pour permettre aux acteurs concernés de passer au peigne fin une efficace stratégie de la communication gouvernementale.
L’homme est train de faire bouger les lignes par une pelle d’innovations qui apporteront à coup sûr un sourire éclatant au secteur de l’information et la communication. Durant quatre jours, les acteurs se sont penchés sur les conditions essentielles de la politique nationale de communication.
A l’issue des travaux, les spécialistes en communication ont eu à faire plusieurs recommandations. Il s’agit d’abord de donner aux langues nationales en tant que meilleur vecteur de communication toute la place qu’elles méritent. Toute chose qui signifie leur valorisation et leur promotion nécessaires dans un pays où une forte majorité a des problèmes avec la langue de Molière. Pour réussir une bonne stratégie de la communication gouvernementale, un accent particulier a été mis sur la révision du statut de l’ORTM et de l’AMAP, la formation des ressources humaines en journalisme et communication et la procédure de la mise en œuvre de la politique sectorielle et de communication.
Dans son discours de clôture qui s’est articulé autour de la problématique de la communication, le droit à l’information, les plans, la relance économique, la justice, la gouvernance, le Ministre de tutelle Choguel Maïga a apprécié les résultats des travaux. « Vous avez fort opportunément abordé la problématique de la communication gouvernementale en termes de besoins pour le gouvernement, mais aussi de droit pour la population. Il faut donc satisfaire à la fois, ce besoin réel de communiquer et le droit légitime à l’information pour tous. Vous avez proposé des solutions qui appellent un renforcement de capacités en matière de communication notamment au niveau des départements ministériels. Vous avez aussi clairement identifié les acteurs de la communication et les moyens à mobiliser pour réussir la communication et préconisé le feedback nécessaire», a-t-il affirmé
Pour lui, dans la perspective de la mise en œuvre de la stratégie à venir, les acteurs ont proposé des plans de communication sur les différents thèmes de préoccupation que sont : « le rétablissement de la paix et de la sécurité, la réconciliation nationale, la relance économique, la justice, la gouvernance et les élections communales et régionales », a-t-il renchéri.
Influencé comme il faut de par la qualité et la pertinence des différentes propositions des spécialistes de la communication, le Ministre Maïga ne tarissait pas d’éloges à l’égard de tous ceux qui de près ou de loin ont la possibilité de faire bouger les lignes d’une communication gouvernementale en hauteur des besoins.
A la fin de son intervention, c’était un Choguel Maïga homme comblé qui a félicité ses collaborateurs pour leur sens élevé du devoir. C’est pourquoi, il a affirmé de tout go : « M’adressant à vous une fois de plus, mes premiers sentiments sont ceux d’un homme comblé d’avoir entre les mains la clé permettant l’ouverture d’autres chantiers ou challenges, le premier étant celui de l’élaboration et la validation du document de stratégie proprement dit , qui impliquera encore les acteurs que vous êtes »,a –t-il martelé.
Rappelons que l’atelier sur la stratégie de la communication gouvernementale s’est déroulé sous le haut patronage du Premier Ministre Modibo Keita, en présence des représentants du Président de la République, de l’Assemblée nationale, des partis politiques, des départements ministériels, des Présidents des associations professionnelles de la presse privée, des organisations de la société civile et du RECOTRADE.
Mountaga DIAKITE