Dans les trois zones définies, les capacités opérationnelles des unités seront accrues, des patrouilles organisées sur les routes et les fleuves, les 74 sites touristiques identifiés seront protégés et les communautés mobilisées par l’entremise des élus locaux, notabilités et chefs religieux.
La salle de conférence du secrétariat général de la Présidence de la république a abrité hier une session extraordinaire du Comité de défense de la Défense nationale élargie à certains services. A cette session extraordinaire, le gouvernement était représenté par le Premier ministre, Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, et huit ministres. On notait aussi la présence des gouverneurs de région, d’un représentant de la sécurité alimentaire, des présidents des assemblées régionales des trois régions du Nord Mali. Le chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré, qui présidait la rencontre a rappelé la session précédente du 29 juillet dernier qui avait fait le point de la situation sécuritaire déjà « préoccupante » dans la bande sahélo-saharienne. Le seul point inscrit à l’ordre du jour de la session extraordinaire d’hier était « Le plan de sécurisation des sites touristiques et des axes routiers sur le territoire national ». Lors de la session de juillet, le président de la République avait chargé le ministère de la Sécurité Intérieure et de la Protection Civile d’élaborer un document sur la sécurisation des sites touristiques et le contrôle de tous les axes routiers. Après une introduction faite par le général Sadio Gassama, ministre de la Sécurité Intérieure et de la Protection Civile, le porte-parole de ce département, le lieutenant colonel Hama Aka, a présenté le document. L’espace sahélo-saharien, a-t-il rappelé, est devenu une plaque tournante du terrorisme et d’autres réseaux extrémistes violents. La vie et la sécurité des populations en sont affectées. Le secteur du tourisme tourne au ralenti.
La lutte contre ce fléau est un véritable challenge. Notre pays s’y emploie à hauteur des moyens de l’Etat et des efforts sont envisagés pour renforcer la sécurité des circuits touristiques. Le lieutenant colonel Hama Aka expliquera que ce plan avait pour but de mener des actions et mettre en place un dispositif sécuritaire adéquat propres à redonner confiance aux partenaires et à assurer aux visiteurs des conditions de séjours sécurisées. A ce propos, il a souligné que le tourisme est actuellement concentré dans six grandes zones : le Nord du Mali, la vallée du fleuve Niger, l’Ouest du Mali, le pays Dogon, le sud du Mali, Bamako et ses environs. Le tourisme tourne au ralenti, a constaté l’officier qui a pris soin d’étayer son jugement pas des chiffres : en 2009, le nombre de touristes avait atteint la barre des 250.000 pour retomber à 120.000 en 2010 en raison de l’insécurité et de la psychose consécutives à des agissements d’organisations criminelles dans la bande sahélo-saharienne. Si l’image de notre pays se trouve gravement écornée, les touristes sont, eux, en danger car ils constituent des cibles de choix pour les groupes terroristes et leurs complices. L’éventail des modes d’action des terroristes est large quand on analyse les précédents dans la bande sahélo-saharienne : raids sur un groupe de touristes, kidnappings, attentats à la bombe et opérations kamikazes. En fonction de toutes ces formes de menaces, le document approuvé hier par le Comité de défense, divise le territoire national en trois zones.
La zone A qui comprend la région de Kidal et les sites touristiques des régions de Gao et Tombouctou en dehors des villes. Les villes de Gao et Tombouctou, le nord de Mopti, de Kayes, de Koulikoro et le nord-ouest de Ségou constituent la zone B. La zone C se compose de Mopti-ville, Ségou-ville, Kayes-ville, du sud des régions de Mopti, Kayes, et Koulikoro, du sud-est de Ségou, de la région de Sikasso et du district de Bamako. En exécution de la mission assignée, le ministère se propose de renforcer les capacités opérationnelles des unités existantes ; organiser des patrouilles de sécurisation sur les axes routiers et sur les fleuves. Il prévoit de sécuriser les 74 sites touristiques identifiés, d’engager des actions de sensibilisation des populations par les élus locaux, les notabilités et les chefs religieux. A l’issue des travaux, la session extraordinaire du Comité de défense de la Défense nationale a pris les décisions suivantes : l’amélioration du document du Plan de sécurisation des sites touristiques et axes routiers au Mali ; l’intégration des ministères chargés de la Communication, de l’Artisanat et du Tourisme ainsi que des opérateurs du secteur du tourisme dans le comité de coordination pour une synergie d’actions. A cela, il faut ajouter le renforcement de la collaboration entre les populations et les forces armées et de sécurité. Le président de la République, avant de lever la séance, a donné des instructions fermes pour une application correcte des mesures prises afin d’assurer la sécurisation des sites touristiques et des axes routiers. Il faut rappeler que le Comité de défense de la Défense nationale est un organe prévu dans les dispositions de l’article 44 de la Constitution du 25 février 1992.