D’importantes mesures ont été édictées par le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, au cours du premier Conseil des ministres du Gouvernement Mara, tenu le mercredi 16 avril, à Koulouba. C’était en présence du Premier ministre et de tous les membres de son équipe gouvernementale. Au nombre des importantes décisions figure en première place le triptyque Dialogue-Paix-Réconciliation. S’y ajoute l’évaluation, sans complaisance, au nom de l’obligation de résultats. Ce n’est pas tout. IBK a instruit au Premier ministre et à ses ministres d’être sur le terrain pour toucher du doigt les problèmes de nos concitoyens. IBK veut également des ministres performants pour le bien-être de notre peuple. En outre, il a instruit que soit immédiatement créée dans chacune de nos régions, une Agence de développement régional. La nomination d’une forte personnalité, sous son autorité pour conduire les pourparlers de paix, la loi de programmation militaire, la régionalisation sont entre autres mesures énoncées par IBK. En raison de l’importance de ce discours-programme, nous vous le proposons ci-dessous en intégralité.
Bismillahi Rahman Rahim
Monsieur le Premier ministre,
Il vous souviendra que dans mon programme électoral comme dans mes adresses majeures à la nation depuis mon accession à la magistrature suprême de ce pays, le triptyque Dialogue- Paix-Réconciliation et l’ambition pour un « Mali émergent » sont les caps que je me suis fixés.
Malgré les aléas, malgré la pression des événements et malgré les impondérables qui nous amèneront à nous réajuster, au besoin, ces deux caps doivent être maintenus.
Car ces temps sont de profonde interpellation et de nécessaire sursaut.
Ils nous commandent de travailler chaque jour, sans discontinuer ni tricher, dans le cadre de ce double contrat proposé au peuple malien.
Le Mali, pays envers lequel nous devons, tous et toutes, nous sentir endettés, doit être notre priorité, notre seule priorité.
Il doit être notre raison d’être, notre seule raison d’être.
J’engage votre gouvernement, Monsieur le Premier ministre, à œuvrer diligemment à l’avènement de la paix et de la sécurité sur tout le territoire national ainsi qu’à l’idéal d’émergence du Mali.
Vous y œuvrerez de nuit comme de jour. Vous y veillerez dans vos actes individuels.
Vous vous en assurerez par la synergie qu’il vous incombera d’obtenir de l’action gouvernementale.
C’est vous dire, Monsieur le Premier ministre, que je vous tiendrai comptable du bilan de l’équipe.
Vous serez évalué, sans complaisance, au nom de l’obligation de résultat.
Car votre gouvernement doit être un gouvernement de résultats. Un gouvernement debout, et non un gouvernement assis tel un bureau d’études. Je veux des ministres sur le terrain. Je veux un Premier ministre sillonnant le territoire, touchant du doigt les problèmes de nos concitoyens, et me remontant en temps réel les préoccupations de la nation.
De la performance pour chaque ministre ! Encore plus de performance de la part du gouvernement ! Toujours plus de performance pour le bien-être de notre peuple
Il vous appartient conséquemment, en tant que chef du gouvernement, de faire en sorte que cette condition soit satisfaite, dans la cohésion et la solidarité ; La discrétion et la retenue devant caractériser une équipe consciente des défis de l’heure.
Vous êtes chef d’équipe. Vos prérogatives resteront les vôtres.
Elles seront respectées : la constitution vous limite certes, mais elle vous confère également des droits que je ne laisserai pas transgresser et que je ne transgresserai pas, conscient des enjeux et du fait que le seul combat qui en vaille la peine, c’est le combat pour :
– un pays plus sûr, voire sécurisé sur toute l’étendue de son territoire,
– un peuple qui peut regarder l’avenir avec confiance parce que sa qualité et son cadre de vie sont en constante amélioration,
– une jeunesse fière de ses écoles, sûre de ses compétences et de sa compétitivité ;
– un pays aux opportunités accrues, créant de l’emploi, soucieux de justice sociale, d’équité et de solidarité envers ses citoyens, en particulier sa jeunesse et ses femmes, donc sa majorité démographique.
Le Programme d’Action Gouvernementale impulsé, à ma demande, par le gouvernement précédent, et réapproprié par vous dès votre nomination, reste donc pertinent.
Mais, il vous faudra, Monsieur le Premier ministre, aller plus loin, pour élaborer une Déclaration de Politique Générale, à valider dans les plus brefs délais par la représentation nationale, et qui soit le prélude à un travail profond de réflexion stratégique, permettant, au-delà de la relance de l’économie, de produire et faire valider le business-plan du Mali émergent.
Ce plan, qui sera celui de la présente mandature, reposera sur le socle de la régionalisation, étape majeure d’une politique de décentralisation qui, face aux frémissements du pays, n’est pas un luxe mais un impératif.
Dans ce cadre, Monsieur le Premier ministre, j’instruis que soit immédiatement créée dans chacune de nos régions, une agence de développement régional, avec un portefeuille d’actions, des ressources identifiées et des partenaires stratégiques. Et que dans un délai de 6 mois, les états de lieu soient faits, les opportunités identifiées, et les plans régionaux horizon 2025 ficelés. Je veux dès janvier 2015, que le Mali soit en chantiers perceptibles et visibles partout, de Kayes à Kidal et de Labezanga à Niono. Le développement humain et harmonieux dans tous les coins et recoins du Mali, tel doit être notre dédicace !
Ce plan d’émergence n’occultera en rien, naturellement, la gestion simultanée des urgences nationales.
Au premier rang de ce gradient de priorité, bien entendu, figure la paix, la sécurité et la stabilité dans le septentrion de notre pays. Pour quoi, dans les prochains jours, je confierai à une personnalité dont le sens de l’Etat et de la Patrie, la probité et le courage politique sont de notoriété avérée, la lourde charge de conduire, sous mon autorité directe, les pourparlers, avec les groupes en rébellion certes, mais aussi, comme le stipule l’article 21 de l’Accord de Ouagadougou, avec l’ensemble des communautés du Nord, pour obtenir une paix durable conforme aux intérêts et aspiration de notre peuple.
Parallèlement, il urge que la loi de programmation militaire soit une réalité, afin de doter le pays, et ce dans les meilleurs délais, d’une armée forte, républicaine, multiethnique, moralement motivée, bien équipée, avec un effectif conséquent, bref, une armée apte à défendre la patrie contre toute ingérence d’où qu’elle vienne, et quelle que soit la nature du théâtre d’opération.
De même, il vous faudra, dans les plus brefs délais, résorber les délestages de courant en cette période de grandes chaleurs et me présenter dans un trimestre, un plan complet permettant d’éviter désormais ces désagréments.
Les conditions de vie de nos populations doivent mobiliser toute l’attention du gouvernement qui fera tout pour que les opérateurs privés continuent de travailler à ravitailler le marché en denrées de première nécessité et à des prix abordables, à la hauteur des portefeuilles des Maliens.
La lutte contre la corruption et l’impunité fait partie des priorités de mon mandat.
Ces fléaux seront combattus en particulier dans l’éducation, la santé, la justice, l’administration générale, le foncier, bref, de toutes les sphères de l’Etat.
Vous savez les défis à affronter pour une gestion harmonieuse et heureuse des transitions (démographique, économique, culturelle et, pourquoi pas, démocratique) que nous devons réussir pour être des nations émergentes.
Monsieur le Premier ministre,
Mesdames et messieurs les ministres,
Je ne doute pas de votre esprit patriotique, de votre volontarisme, et de vos compétences pour atteindre les résultats que je suis en droit d’attendre de chacune et de chacun de vous.
En vous félicitant encore d’avoir accepté la mission que je vous ai confiée, et en vous souhaitant bonne chance dans l’accomplissement de cette mission, je vous assure de tout mon soutien.
Un et indivisible, le Mali dispose de toutes les potentialités pour rayonner de nouveau en Afrique et dans le monde. Faisons ensemble le serment de travailler à ce Mali-là.
Alors, au travail, Monsieur le Premier ministre ! Au travail, Mesdames et Messieurs les Ministres !
Je vous remercie.
Bien dit monsieur le Président, les maliens d’ou qu’ils soient, doivent aller au travail maintenant et faire en sorte que cette nation à laquelle nous appartenons soit notre fierté, de notre patrie la plus enviée au monde. Nous devrions à travers nos actes, éviter à notre patrie, cette série d’humiliation dont elle fait l’objet et je pense sincèrement que nous avons les ressources nécessaires pour cela. Vive le Mali uni et debout!
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