La liste du nouveau gouvernement tant attendue est enfin tombée mercredi dernier dans la soirée. L’annonce a été faite de façon solennelle par le Secrétaire général du gouvernement, Fousseyni Samaké. Une première au Mali. Car jamais, la formation d’un gouvernement n’a fait l’objet d’une cérémonie si solennelle à Koulouba devant la presse privée et publique.
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Nommé premier ministre le vendredi 28 septembre, Modibo Sidibé, après moult tractations, n’a pu rendre publique la liste les membres de son gouvernement que cinq jours après. Composé de 26 membres, le nouveau gouvernement compte un de moins par rapport au sortant qui en avait 27. On note également une nette amélioration du nombre des femmes qui est passé de 5 à 7.
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A la lecture du nouvel attelage gouvernemental, quelques constats sautent à l’œil nu. D’abord, l’opposition n’est pas représentée dans le gouvernement. Ni la Sadi ni le Rpm encore moins le Parena ne font partie. Toute chose qui confirme l’opposition que le président de la République a promis de se donner. Les opposants vont-ils jouer pleinement leur rôle ? Rien n’est moins sûr.
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ATT s’est-il débarrassé de certains de ses amis car, à l’annonce des noms des nouveaux ‘’princes’’, certains observateurs sont tombés des nus. Une équipe sans Djibril Tangara, Oumar Hamadoun Diko, Ousmane Thiam ou encore Choguel Kokalla Maïga ? Qui l’eut cru ?
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Sur les 27 membres du gouvernement sortant, 8 ont été confirmés : Oumar Ibrahim Touré, N’Diaye Ba, Moctar Ouane, Abou Bacar Traoré, Kafougouna Koné, Sadio Gassama, Natié pleah, Ahmed Diané Semega.
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Le moins qu’on puisse dire, ce que Amadou Toumani Touré a pris les analystes à contrepied. Car la formation du nouveau gouvernement a réservé plus de surprises que la nomination de Modibo Sidibé, longtemps annoncée par la presse. Mais l’autre évidence, c’est que tout limogeage, toute nomination, tout réaménagement ou remaniement, toute constitution de nouvelle équipe…suscitent son lot de réactions sous les tropiques maliens comme partout ailleurs. Et, comme on pouvait s’y attendre, le gouvernement du 3 octobre, le tout premier de Modibo Sidibé et du second et peut-être dernier mandat d’ATT, n’a pas dérogé à la règle. Commentaires ‘’salés’’, acerbes, épicés, caustiques… commentaires glucosés’’, laudateurs, dithyrambiques… les mots cachent mal les états d’âmes : entre les amertumes et les espoirs comblés, il existe un fossé grand comme ça ! Malheur à qui tombe dans ce gouffre béant : il risque de s’empaler sur les dents constituées de stalactites et de stalagmites!
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Tous ceux qui ont été conviés au banquet méritent-ils d’en être ? ATT et Modibo ont-ils réuni les cadres les mieux indiqués pour relever les défis de l’heure ? Nous n’avons nullement la prétention de porter quelque appréciation que ce soit au risque de faire une insulte aux promus, à ceux qui les ont choisis ainsi qu’au peuple malien qui sait véritablement qui est qui. C’est vrai aussi qu’à ‘’Férékégnagamibougou’’, le sport favori est de chercher à se cacher derrière son doigt.
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Vive le génie malien ! Bon, puisque le vin est tiré et que ceux qui doivent le boire vont le boire, nous nous contenterons pour l’heure de continuer avec la série de questionnements, en attendant que les intéressés prouvent ce qu’ils valent réellement et que la population les juge à l’acte. La convaincront-ils qu’ils sont des femmes et des hommes compétents, intègres, engagés pour le challenge du développement du Mali et jouissant d’une certaine légitimité ? Ou alors, faudrait-il craindre qu’ils n’ont été choisis que pour des raisons plutôt subjectives?
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Alhassane H. Maïga
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5 ocbtobre 2007
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