Pour sa première prise de contact avec ses nouveaux ministres, lundi dernier à Koulouba, le chef de l’Etat Amadou Toumani Touré, a été aussi doux que ferme : « vous avez été choisis sur la base de vos compétences et de votre loyauté,….mais je serai particulièrement intrangisant… »
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rnNommés le 3 octobre dernier, les nouveaux ministres n’auront décidément pas chômé, ayant enchaîné cérémonies de passation de service, rencontres avec le personnel et visites des institutions de la République pour certains ; mais ils ont surtout été soumis, le lundi 8 octobre, à un Conseil des ministres extraordinaire au cours duquel le chef de l’Etat leur a tracé la « nouvelle » voie de la gestion des ressources publiques.
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rnLa rupture d’avec certaines pratiques dans le mode de gestion des affaires publiques est visiblement désormais consommée. En rencontrant les nouveaux membres du gouvernement, le président de la République Amadou Toumani Touré leur a tenu un langage franc, facile à décoder et dénué de toute démagogie : «Le renouveau de l’Action Publique, qui est au cœur du PDES, se matérialise par le renforcement de la transparence, dans la gestion des ressources publiques. Je serai particulièrement intransigeant. L’élan nouveau, c’est celui de travailler et de mettre tout le monde au travail, de récompenser le mérite et sanctionner la faute. Il nous faut tous retenir que notre ambition de faire le Mali de Demain est sans limite ». Pour ce faire, ATT ne propose pas de solution miracle : «Le changement, c’est surtout changer de comportement et de mentalité ».
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rnLe comportement des cadres maliens allie gaspillage et dilapidation des biens publics, improvisation dans les projets et entreprises etc. et leur mentalité rime avec se servir et mentir au peuple en prenant des engagements démesurés. A ce propos, le chef de l’Etat a dit à ses ministres : « Il faut expliquer, justifier, parler très souvent à nos populations ; leur parler avec franchise. Notre mission est certes de résoudre les problèmes, les problèmes difficiles qui se posent à notre pays ; mais ne vous engagez pas et n’engagez notre pays que sur ce que vous pouvez respecter ».
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rnPour ceux des ministres qui n’avaient pas encore pris connaissance du contenu du Programme de Développement Economique et Social (PDES), ATT en a rappelé la quintessence, non sans préciser qu’une grande partie de la demande sociale et des préoccupations essentielles des Maliens y trouve sa réponse. Le PDES, dit-il, vise à apporter une croissance accélérée à notre potentiel agro-pastoral et cherche à produire davantage, distribuer équitablement les fruits de la croissance et investir dans l’avenir. Il essaie de faire aussi de l’Etat malien un modèle de gouvernance avec l’émergence d’un Etat fort, d’une administration performante, d’une justice assainie et des Collectivités locales renforcées.
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rnTout cela constitue des défis qui interpellent et invitent le Premier ministre Modibo Sidibé et son équipe à fournir plus d’efforts au travail, mieux s’organiser, adopter des méthodes plus adaptées et plus efficaces, et être plus persévérants.
rnLe président de la République reconnaît cependant que la tâche ne sera pas facile, car la désignation des ministres intervient dans un contexte extrêmement délicat, caractérisé par une conjoncture nationale et internationale difficile.
rnAu plan international, ATT a évoqué les effets pervers de la mondialisation qui écrasent nos jeunes économies. Il cite entre autres exemples les cas du prix du baril du pétrole, la dépréciation du dollar par rapport aux autres devises, le déséquilibre entre l’offre et la demande de produits de première nécessité due à la détérioration des termes de l’échange.
rnSur le plan national, les embûches ont pour noms : demande sociale, revendications sectorielles, nouveaux modes d’expression syndicale tels que la rétention des notes de classe.
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rnFace à cette situation, le chef de l’Etat en appelle le gouvernement à adopter et appliquer un ensemble de mesures visant à : maîtriser les charges de l’Etat en canalisant et en diminuant les frais généraux ; respecter les engagements pris vis-à-vis des partenaires financiers ; faire face aux conséquences des aléas climatiques caractérisés par la sécheresse, l’inondation, les criquets et les oiseaux granivores, etc. ; faire face aux besoins de type nouveau (Communications, Nouvelles Technologies, Transports) et bien d’autres contraintes qui constituent des facteurs limitants.
rnPour orienter le gouvernement dans son travail, le chef de l’Etat adressera bientôt au Premier ministre une Lettre de cadrage qui tiendra lieu de Feuille de route.
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rnAu nom de son équipe, Modibo Sidibé a renouvelé au chef de l’Etat le témoignage de sa profonde gratitude pour la confiance placée en lui et en ses collègues pour former la nouvelle équipe gouvernementale. « Servir son pays à un niveau aussi élevé de responsabilité est déjà un honneur et un privilège pour chacune et chacun de nous. L’assumer devient plus qu’un défi. Cette espérance est au cœur de votre vision des cinquante ans du Mali indépendant et votre PDES en est le vecteur » a dit le Premier ministre. Qui a assuré le chef de l’Etat de la détermination de sa troupe à suivre les principes et valeurs qu’il a indiqués, à traduire en actions, les orientations que la future lettre de cadrage condensera en autant d’objectifs nécessaires à la réalisation du PDES.
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rnSelon lui, les ministres ont pour credo : servir le pays avec détermination, intégrité et loyauté et faire des résultats. « Le renouveau de l’action publique, le changement de mentalité, c’est d’abord un comportement ; tous les actes, toutes les attitudes des ministres doivent en être imprégnés, parce que les messages doivent être nets : il faut servir et gérer autrement et à tous les niveaux », a conclu le chef du gouvernement.
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rnSékou Tamboura
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