Ils sont 26 (vingt-six) ministres, dans un gouvernement renouvelé à près de 75%, où les jeunes et les femmes sont en bien plus grand nombre que dans la précédente équipe. On n’a pas gonflé leur nombre pour résoudre la difficile équation des différents pôles à satisfaire, puisqu’il y a même deux ministres en moins par rapport au gouvernement Pinochet. C’est bien un des premiers signes de la rigueur qu’a laissée pressentir la nomination de Modibo Sidibé à la Primature.
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LES PARTIS POLITIQUES AGREABLEMENT SURPRIS
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Les ministres de la République venant des partis politiques forment 80% du nouveau gouvernement. Ces derniers auront ainsi obtenu la récompense de leur soutien jamais démenti à ATT. Il est vrai que de nombreux indépendants sont devenus des partis politiques à part entière : Ousmane Ben Fana a créé le PCR et Djibril Tangara la Force Citoyenne pour la Démocratie. Pendant que le fait indépendant retrouve des proportions plus modestes sur la scène politique, de nouvelles forces se déclarent ouvertement pour l’opposition, si bien que le régime aura réussi à se doter d’un exécutif véritablement motivé, passant du mode consensuel, soupçonné de laxisme, au mode contradictoire, censé plus conforme au multipartisme et, en fait, attendu par le peuple depuis le 26 mars 1991.
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Les opposants, eux, ne peuvent qu’approuver la nouvelle formation qui ne leur fait pas appel, à juste titre, et ils devraient retirer leurs déclarations sur la nomination du Premier ministre : ils parlaient alors de nomination apolitique, une vielle rengaine entendue de ceux qui critiquaient le gouvernement de consensus d’ATT I prétextant qu’il traduisait un mépris des politiques et participait à leur dénigrement. Ce nouveau gouvernement est constitué de politiques et surtout de politiques. Le Parena et autres doivent changer leur vieux disque désormais rayé par la nouvelle donne qui remet au centre de l’action publique les politiques.
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ATT ET MODIBO D’ACCORD
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L’un avait été déclaré grand soutien des femmes et l’autre chaud partisan des jeunes pour la formation du nouveau gouvernement. Il se trouve qu’il n’y a pas forcément antinomie entre les deux positions, à l’examen du gouvernement du 3 octobre 2007, où l’on note un équilibre savant entre ces deux catégories, qui apportent effectivement deux sensibilités spécifiques à l’action gouvernementale qu’aucun pays moderne ne saurait ignorer.
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Il ne reste plus qu’à souhaiter bon vent à la nouvelle équipe gouvernementale, qui commence sous de bons auspices : la victoire de l’équipe nationale féminine de basket-ball à la 20e Coupe d’Afrique des Nations le dimanche 30 septembre à Dakar, une première nationale, œuvre du nouveau ministre des Sports Hamane Niang.
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Ibrahima KOÏTA
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