Att de l’Unanimisme à l’Unanimisme : La boucle est bouclée avec le nouveau gouvernement

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En 2002, Att a embarqué tout le monde dans l’arche de Noé de l’unanimisme pour rallier le port de 2007. Avec le nouveau gouvernement Kaïdama, il vient de réchauffer le même plat du ‘’tout le monde ‘’ avec moi sur le pont.

Déjà en 1991, après la ‘’révolution’’, le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré le transitaire, a assuré le relais entre la dictature et la démocratisation, avec les militaires et les civiles de tous poils. C’était l’unanimisme avant la lettre. En effet, le CTSP aurait pu voir les seuls militaires assurer l’après GMT, comme cela vient de se passer au Niger, en attendant la nouvelle constitution, la nouvelle gouvernance et le nouveau paysage politique malien. Mais l’homme du 26 mars a eu l’inspiration (heureuse ou malheureuse, c’est selon) de gouverner avec l’ensemble du mouvement démocratique et l’armée.

On saura plus tard que cette cohabitation entre civiles et militaires aura été très bénéfique au future Att des années 2000 qui apprendra a cette occasion à connaitre les hommes, leurs défauts et leur qualités. Les relations nouées à cette occasion, on le sait depuis, ont été très utiles dans le retour du béret rouge aux affaires dix ans plus tard. C’est-à-dire en 2002.

De la tenue léopard au boubou caméléon

Les dix ans de l’Adema et de Konaré ont laissé un gout bizarre d’inachevé dans la bouche des maliens. Le pouvoir socialiste a permit l’enrichissement outrancier d’une petite minorité, remis le système politique du pays sur les rails de la violence, de la répression de sanglante contre l’opposition et surtout de l’exclusion clanique : celui qui n’est pas Abeille n’ a droit à rien et reste exposé a tous les dangers.

C’est cela qui a favorisé le retour aux affaires d’un militaire aux affaires (un comble de recul) qui, plus, est issu du régime Moussa Traoré par essence. Il sera son successeur transitaire avant de devenir son vrai héritier à Koulouba. Lorsque les maliens ont entendu les rumeurs du retour possible de Att aux affaires à partir de 2001, ils se sont mis a rêver de la transition qui avait laissé chez eux un souvenir euphorique certain. Même Choguel Maiga, le président du parti héritier de GMT, s’est déclaré prêt ( février 2002 sur les ondes BBC, notamment) a soutenir la candidature de celui qui avait causé la perte de son idole en 1991.

C’est ainsi qu’au second tour des présidentielles, toutes les forces vives du pays se sont liguée contre Soumaila Cissé, y compris le parti Adema dont il était le candidat officiellement choisi avec le suffrage des militants. Ayant découvert que ‘’ceux qui avaient promis de mouiller le maillot (pour lui) ne l’avait même pas porté’’, Cissé avait déserté la ruche pour aller former la poignée de main, l’URD. Une fois élu, Att avait demandé à son challenger, à son ex formation politique, l’Adema, au Rpm, au Cnid, au Mpr… bref a tout le monde de venir gouverner avec lui.

Ainsi de 2001 à 2007, le mot ‘’ opposition’’ est inconnu dans le paysage politique malien. Et pour qualifier le nouveau phénomène la presse privée avait sorti l’étiquète de l’ ’’ unanimisme’’ qui a été adoptée par tout le Mali. Toute fois, le pays était divisé par rapport à l’appréciation de la pratique. Pour certain, c’est le cas du palais et de ses partisans, c’était un consensus salutaire, tandis que d’autres stigmatisaient la démocratie qui marche sur une seule jambe, la majorité sans opposition.

Le FDR cogne dur sur le locataire de Koulouba
ATT premier a donc terminé son mandat avec un unanimisme décrié et rejeté par la majorité des Maliens. Les campagnes de 2007 vont cependant le détruire ce consensus au ventre mou. A cette occasion les ténors du FDR vont faire montre d’une rare véhémence et violence et déverser des déluges sur leur adversaire, Att, qui soutenu par tout le monde. Les murs du stade Omnisport vibrent encore des propos durs que Soumeilou B Maiga et compagnie ont tenus contre le locataire de koulouba qui gagnera dès le premier tour des élections.

Il n’était donc pas question de consensus ou d’unanimisme après le ‘’Takokelen’’, ou la victoire du prédisent sortant des le premier tour. La nouvelle configuration s’est traduite à l’AN par la création du groupe parlementaire de l’opposition et l’absence de représentants de cette opposition au gouvernement. Toute fois, ATT, pas rancunier, a institué des privilèges à accorder à cette opposition qui n’a pas craché dessus ; au contraire.

Nous étions dans cette configuration ronronante d’opposition insipide, sans gout et sans saveur jusqu’au départ précipité de l’équipe dirigée par Modibo Sidibé et l’arrivée cavalière de Kaïdama qui va remettre à nouveau au gout du jour l’unanimisme frileux du départ. Il est vrai que la Sadi est absente dans le nouvel attelage gouvernemental. Mais, ce sont les ‘’Sadiques’’ qui auraient décliné l’offre, et non ATT qui les auraient exclus. Le président de la république avait eu la volonté d’embarquer tout le monde pour les 13-14 mois qui lui restent au gouvernail et tout le monde a répondu présent à son appel, y compris le RPM de Ladji Bourama.

Ainsi, ATT finit son second et dernier mandat comme il avait commencé, avec le même esprit de l’unanimisme ou le consensus mou. Il est du reste amusant de constater que celui qui a eu la charge de lire la liste du dernier gouvernement en date, Diango Sissoko, et celle qui a été choisie pour conduire ce gouvernement de dernière chance, Kaidama, sont des ‘’Moussaïstes’’. Comme ATT lui-même et bien d’autres qui ont marché contre la démocratie et qui depuis, se gavent goulument de l’huile de cette même démocratie.
Amadou Tall

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