ATT-CRATIE: Affairisme et corruption

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Autour du président ATT, on aime l’argent, pardon on chérit le pognon, le petièké. Et on en fait plein les poches sans se soucier des formes et des procédures. Selon « ATT-cratie : promotion d’un homme et de son clan », à peine installé, le régime du Général-président a versé dans la combine, la magouille, la corruption, l’affairisme et la rapine : truquage des marchés publics, exonérations à tour de bars sur fonds de délits d’initié, kleptomanie financière en tous genres… avec des sociétés vitales et des banques qui passent à la trappe et font les frais d’une horde vorace de parvenus cupides et insatiables. Les anges sont devenus des démons, les intrigristes de la rigueur et de la transparence d’hier sont devenus des maffiosi, l’espoir se meut en cauchemard. Le régime d’ATT, une République bananière ? Non, simplement, « le nid des affairistes » et des corrompus, tente de démontrer tout un chapitre du livre. Morceaux choisis.
 
4) Les agissements du Groupe Aga Khan au Mali:
la Compagnie Aérienne du Mali, l’Énergie Du Mali-SA
La corruption généralisée et la frénésie après les marchés d’État ne se limitent pas aux seuls hommes d’affaire locaux. Pour combler le vide laissé par la disparition de Air-Mali, Air Afrique, les autorités maliennes ont procédé à un appel d’offres international en janvier 2004 afin de créer la compagnie aérienne du Mali. Le groupe Aga Khan, qui était parmi d’autres soumissionnaires, remporte cet appel d’offre.
Les observateurs avertis non pas été surpris par l’obtention du marché de création de la Compagnie Aérienne du Mali (CAM) par le Groupe Aga Khan, malgré la non­conformité de son dossier avec le cahier des charges. Car le Prince Aga Khan, qui est membre du Conseil présidentiel pour l’investissement, et qui est l’un des grands bailleurs de fonds de la Fondation pour l’Enfance et des projets à Mopti, ville natale du Président ATT, se trouve en terrain conquis au Mali où il contribue au régionalisme rampant d’ATT à travers le financement de certains projets.
Comment la CAM pouvait bien prendre son envol alors que le dossier mal conçu et en déphasage avec les intérêts du Mali et des anciens travailleurs d’Air Mali et d’Air Afrique, le clouait au sol sur le plan technique et financier ? Aujourd’hui la CAM est une honte pour le peuple malien en général et en particulier pour la communauté musulmane dont elle n’est pas parvenue à assurer le transport sur les lieux saints de l’islam en 2005. Pourquoi le Gouvernement a eu recours à Air Sénégal International pour le transport des pèlerins de la filière gouvernementale si la CAM existe réellement ?
Sur un tout autre plan, le Groupe Aga Khan, en devenant l’actionnaire majoritaire de EDM-SA, a glissé une peau de banane sous les pieds de l’Etat malien devenu naïf sous le règne d’ATT. Ce que le public ne sait pas, c’est que le marché de l’EDM-SA n’intéresse pas véritablement le Groupe qui est plutôt porté sur celui de la CMDT.
5) Les crises acridienne et céréalière ou la navigation à vue
Comme le témoignent les crises acridienne et céréalière et leur gestion par le pouvoir d’ATT, le dicton « gouverner, c’est prévoir » est loin d’être une réalité politique au Mali où le pouvoir a une lecture fataliste des problèmes qui se posent.
La crise acridienne pouvait être jugulée si les pouvoirs publics avaient tenu compte des informations mises par la FAO à la disposition du Gouvernement malien des mois avant l’avènement de la crise.
Cette crise acridienne n’aurait pas eu l’ampleur qu’elle a connue si le pouvoir avait pris la menace au sérieux et pris des dispositions idoines.
Il existe une certaine corrélation entre les deux crises acridienne et céréalière. La première peut servir d’explication à la seconde, dont certaines conséquences pouvaient être évitées si le pouvoir avait pris la mesure du désastre lié à l’invasion acridienne.
Au lieu de chercher des voies et moyens appropriés permettant de soulager les populations au moment de la crise, le régime a pris des mesures qui n’ont fait qu’aggraver la crise. En effet, l’attribution non moins intéressée des exonérations à seulement trois importateurs de céréales par le Ministre du Commerce et de l’Industrie, Choguel K. MAIGA, n’a fait qu’accentuer la spéculation sur le marché céréalier.
Pour la première fois dans l’histoire du Mali, de l’Office du Niger, le kilo de riz a atteint 500 F CFA. Si le Ministre Choguel MAIGA dit qu’il n’a pas qualité en tant que Ministre du Commerce et de l’Industrie à attribuer des exonérations, il a raison. Mais ce qu’il ne dit pas, c’est que c’est lui qui a demandé en Conseil des Ministres cette mesure. Et c’est lui qui, contre des dessous de table, a donné à l’importateur de céréales Bakorè SYLLA l’information sur l’imminence de la décision d’exonération sur l’importation de riz, en prenant soin de rappeler à Bakorè que c’est grâce à lui Choguel MAIGA.
On ne peut comprendre que le régime, incapable de contrôler les prix, fasse appel aux opérateurs économiques pour le faire. Plus grave, durant des mois de tergiversations, le Ministre du Commerce et de l’Industrie, voire le Gouvernement, ne savait pas qu’il existe une ordonnance autorisant le Gouvernement, malgré la liberté des prix, à fixer les prix en cas de crise alimentaire avérée.
Pire, le Ministre Choguel MAIGA ne savait-il pas par les services spécialisés que le richissime commerçant Bakorè Sylla, qui n’a pas sa langue dans sa poche, faisait de la rétention de riz dans ses magasins afin d’augmenter les prix ? N’y a-t-il pas un délit d’initié de la part du Ministre Choguel MAIGA qui aurait dû être traduit devant les tribunaux ?
Comme le dit le proverbe « A quelque chose malheur est bon », le malheur des familles maliennes durant cette longue crise céréalière a fait le bonheur de certains responsables maliens dont le Ministre Choguel K. MAIGA qui s’est enrichi sur la faim de ses compatriotes. Sinon comment expliquer les travaux très coûteux entrepris par ce dernier à Baco-djicoroni (quartier périphérique de Bamako) sur son domaine ?
Après les millionnaires de la sécheresse sous le Général Moussa TRAORE, les milliardaires de la démocratie sous Alpha Oumar KONARE, on peut aujourd’hui parler de milliardaires de la crise céréalière en seulement trois années de pouvoir d’ATT.
6) La noyade de la BHM dans les eaux troubles des logements sociaux et des opérations douteuses
La Banque de l’Habitat du Mali (BHM), qui connaît un déficit sans précédent d’environ 23 milliards de F CFA, se trouve dans une longue agonie depuis près de deux ans à cause d’une part du comportement de certains débiteurs bénéficiant de la protection du pouvoir ATT, et d’autre part de certains « projets populistes » entrepris par l’ancien président Alpha Oumar KONARE et poursuivis par le Président ATT à travers la construction de logements dit sociaux. Des logements, dont les prix d’acquisition ne sont pas à la portée des véritables bénéficiaires, et qui sont majoritairement cédés aux protégés du pouvoir.
Un quota « illimité » n’est-il pas accordé au couple présidentiel qui, sur la base de considérations politiciennes et familiales, les distribue ? Le Général Mamadou Coulibaly, président de la commission en charge de la distribution de ces logements dits sociaux, n’a-t-il pas fait savoir son rnécontentement par rapport à ce quota illimité ?
La dimension sociale de la mission dévolue à la BHM a suffi pour que les politiques fassent de cette banque un moyen de propagande, de politique politicienne sans tenir compte des limites des possibilités de ladite banque. Toute chose qui a suffi pour mettre à genou la BHM qui n’a pas les mêmes faveurs que la Banque de Développement du Mali ( BDM) telles que la domiciliation des grandes opérations financières de l’État.
Sous la direction de Mamadou Baba DIAWARA, la BHM n’a-t-elle pas racheté une créance avoisinant la centaine de millions de FCFA que le Président ATT et son épouse devaient à la BMCD avant le rachat de cette dernière par la BDM ?
Si la construction des Halles de Bamako par la BHM sous le régime d’Alpha O. KONARE a créé une saignée au niveau de la banque, celle des logements sociaux sous le pouvoir du Général ATT a causé une perte sans précédent à ladite banque qui voit aujourd’hui partir bon nombre de ses clients. Cela, malgré les supposés milliards que la République d’Iran devait mettre à la disposition de la BHM pour renflouer ses caisses et l’aider à avoir un nouveau souffle.
Par ailleurs, les créances impayées sont une des causes de la crise que connaît cette banque. Le Président ATT a-t-il payé sa dette ? Le Vérificateur général Sidi Sosso DIARRA, autrefois conseil de la BHM, le promoteur des Halles de Bamako, le Libanais Mohamed Saïdi, PDG de la Société Ivoirienne de Concept de Gestion (SICG), les promoteurs immobiliers IFA-BACO et MALI UNIVERS se sont-ils acquitté de leurs dettes ?
M. Mohamed Saïdi doit à la BHM plus de 8 milliards de F CFA. Comme si cela ne suffisait pas, le même Mohamed Saïdi, sur recommandation du Président ATT, a obtenu le nouveau marché de Mopti. A-t-il accepté de décorer un M. Mohamed Saïdi qui est interdit de séjour en Côte d’Ivoire ? Pour quel service rendu à la nation malienne ?
 
Après avoir pris part au financement de la campagne présidentielle de ATT en 2002, M. Mohamed Saïdi rétribue à coup de millions la protection dont il bénéficie et saura être généreux en 2007 pour les campagnes présidentielles du candidat ATT. En locateur généreux de la villa cossue du Président ATT à Bacodjicoroni, M. Saïdi n’est nullement inquiété par le Vérificateur général. Toute chose qui a amené certains créanciers de la BHM à ne pas s’acquitter de leurs dettes.
C’est en voulant récupérer les milliards que M. Saïdi doit à la BHM et en refusant d’engager la banque dans la construction du marché de Mopti sous la direction du même Libanais et celle d’autres logements sociaux non rentables pour la banque, que l’ex-PDG Mamadou DIAWARA a été remercié par le Président ATT. Ce dernier, comme à ses habitudes, a fait croire à M. DIAWARA, qu’il appelle affectueusement « jeune frère », que sa relève est du fait du Premier ministre Ousmane Issoufi MAIGA, alors que tout a été planifié par le Président ATT lui-même et exécuté pendant un de ses séjours à l’étranger pour brouiller les pistes.
Cette situation catastrophique de la BHM a conduit la Commission bancaire de l’UEMOA (Union Économique et Monétaire Ouest-africaine) à recommander à l’État malien la reconstitution d’une provision de plus de 50 milliards de F CFA pour couvrir les créances douteuses et litigieuses. C’est ainsi que la Commission a, au terme de son inspection, préconisé trois schémas : placer la banque sous surveillance, le temps pour elle de se ressaisir, la placer sous administration provisoire, comme ce fut le cas de la Banque Internationale du Mali (BIM-SA) qui avait un déficit de 10 milliards de F CFA, ou procéder à la liquidation pure et simple de la banque. Si l’État ne fait rien, cette 3è solution sera inévitable.
Cette situation catastrophique s’explique par ailleurs par l’immixtion du couple présidentiel dans la nomination des responsables. Pour preuve, le PDG, M. Mamadou Baba SYLLA, dont la nomination avait déjà surpris plus d’un, à peine nommé, s’est retrouvé sur un siège éjectable. Son départ, après lui avoir été annoncé au mois de février 2006, a été annulé sur instruction de Mme TOURE Lobbo TRAORE suite à l’intervention auprès de cette dernière d’une cadre de la Banque à savoir Mme Najim.
Suite au protocole de financement intervenu entre la BHM, représentée par son PDG, et la Raffinerie du Pétrole Écologique (RAPECO) représentée par son PDG en la personne de Modibo KIDA, M. Baba SYLLA a été limogé en juin 2006. Il est remplacé par Mamadou CISSE, un cadre de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) de l’UEMOA.
Rappelons que Mr. Modibo KIDA est le premier candidat déclaré aux prochaines élections présidentielles. Cette déclaration de candidature n’est pas étrangère au départ de M. Mamadou Baba SYLLA dont la volonté de faire sortir la BHM de l’impasse ne cadre pas avec les considérations politiciennes du candidat ATT.

Les départs des PDG Mamadou Baba DIAVdARA et Mamadou Baba SYLLA et la situation catastrophique que la BHM connaît depuis 2002 montrent bien que lorsque la politique entre dans une banque, la bonne gestion disparaît.

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