Affaire Ahmed Sow contre opposition :rnQuand les affairistes montent une cabale

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On croyait que c’était la course aux fauteuils ministériels qui les faisait jaser comme de joyeux compères dans les pages de certains journaux de la place. Mais Modibo Sidibé a, depuis, fini de mettre le gouvernement en place et certains continuent à accuser et à dénoncer les nouveaux ministres de la République, à peine installés !

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On n’a jamais vu cela, et on serait tenté de dire qu’ils sont de dignes émules de Ba Nyengo (Père-Envieux, un personnage de sketch si réel), s’il n’y avait pas derrière leur acharnement toute une méthode inspirée par les techniques de self-défense. Il s’agirait, en somme, d’attaquer pour se défendre, à défaut de pouvoir affronter un régime aussi populaire, ayant à sa tête deux hommes à la réputation inattaquable. Une de leurs victimes préférées n’est autre que le ministre Ahmed Sow, de l’Energie et des mines, dont on dit qu’il serait le rédacteur du prestigieux PDES (Programme de Développement Economique et Social), par lequel ATT entend couronner son deuxième mandat. Que lui veut-on ? L’Union européenne  aurait ouvert une enquête sur la gestion de M. Sow, à l’époque où il était Directeur du Centre de Développement de l’Entreprise, ou, pour être moins grandiloquent, il lui serait reproché d’avoir « favorisé l’attribution de subventions par le Centre à des entreprises dont il serait actionnaire. » Les Européens veulent savoir si « certaines allégations faites à charge de M. Sow sont fondées », pour reprendre les termes de la lettre envoyée par l’OLAF au Premier ministre, et que publie la presse envieuse.

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Patriotisme contre affairisme

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L’Union européenne veut savoir si M. Sow ne s’est pas auto-financé, au lieu de faire des appels à candidature équitables. C’est, évidemment, si cela s’avérait, une faute grave, selon les normes européennes. Mais un sage de l’Afrique, dont le pays demeure à la tête de la sous-région, malgré une guerre de cinq ans ayant entraîné sa partition, aurait dit d’attendre et de voir ce que ce cadre a réalisé avec cet argent. Si son âge, sa moralité antérieure et sa compétence lui permettent d’atteindre le but visé, mieux vaut lui qu’un autre. Car, finalement, c’est de développement qu’il s’agit ! Il est vrai qu’on n’est pas en Côte d’Ivoire et qu’Houphouet-Boigny ne vit plus. Mais on peut penser que M. Sow, grand économiste, a surtout voulu un résultat, pour sortir de la théorie, qui ne nourrit pas l’Afrique. Ce serait du patriotisme, rien d’autre. Mais le preux chevalier oubliait que les faux patriotes et vrais affairistes pouvaient aller jusqu’à écrire à l’Union européenne et lui faire état de « conflits d’intérêt » (sic, dans la lettre sus-citée) !

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Il a risqué, pour cela, de perdre « un poste lucratif », comme le reconnaissent ses adversaires eux-mêmes. Certes, pour eux, la démission d’Ahmed Sow avait pour but d’éviter une suspension jugée humiliante et non de se mettre à la disposition de son pays. Peut-on nier qu’un nouveau gouvernement allait être formé au Mali ? Et pourquoi une suspension pour faire la lumière ne serait-elle pas acceptée par quiconque est soucieux  de préserver son honneur ? Ne pouvait-il pas le garder tout simplement, contrairement à certains, ceux-là à qui ATT a tendu une main secourable, pour qu’ils soufflent financièrement ? Certains de ceux-ci, qui ont le procureur à leurs trousses, auraient bien voulu esquiver l’épée de la Justice en trouvant refuge à l’Assemblée nationale !

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A qui en veut-on réellement ? Et qui tire la ficelle dans l’ombre ?

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A ceux qui veulent la tête de M. Sow, une seule question : pourquoi ATT, qui en est à son dernier mandat, prendrait-il le risque de faire appel à un homme sous le coup d’une enquête de l’Union européenne lancée par l’OLAF, équivalant à une cellule anti-terroriste, dirigée par « le pugnace » Franz Herman Brüner ? Mais il a en face de lui, cet Allemand coriace, un homme posé, légaliste et qui vient de boucler ses deux décennies dans les plus hautes sphères de l’Etat, le Premier ministre Modibo Sidibé. Et ATT serait-il le défenseur de la corruption ? Pourquoi donc aurait-il créé service du Vérificateur Général, qui terrorise tant de ministres et de DAF ? Pourquoi défendre M. Sow en se mettant en péril ? Si la menace d’arrestation existe depuis décembre 2006, il n’y avait qu’à laisser tomber un ministrable aussi gênant et à le remplacer par un des très nombreux candidats, d’autant plus que M. Sow n’est chef d’aucun parti ni d’aucune faction, pour qu’on le laisse semer impunément le trouble. On n’a quand même pas déjà oublié combien la constitution de ce gouvernement a été laborieuse !

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En fait, n’est-ce pas à Modibo Sidibé –et non à ce technocrate inconnu d’Ahmed Sow- qu’on en veut, lui qui détient des dossiers sur certaines malversations et sait en demander compte aux intéressés le moment venu ? Lui qui est l’homme de confiance d’ATT, le grand vainqueur des dernières élections, et qui, tout homme en kaki qu’il est, n’est pas moins expert en politique qu’un Alpha, l’ancien chef de village qui, dit-on, veillerait encore sur le village ?

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Dramane Aliou KONE

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