Un Ministre, disait Jean –pierre Chevènement ancien Ministre Français de l’Intérieur, ça ferme sa gueule ou ça démissionne.
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En décidant de s’expliquer devant la presse, après s’être muré, plusieurs jours durant, dans un silence assourdissant, Ahmed Sow a, désormais, du mal à convaincre l’opinion nationale de son innocence, dans cette affaire, dite des « fonds du CDE ».
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De deux choses, l’une : ou le Ministre des Mines démissionne, en attendant que son innocence ou sa culpabilité soient établies par l’office Européen de Lutte Anti –Fraude (OLAF), quitte à retourner au gouvernement après, ou Ahmed Sow reste à son poste, avec les dommages collatéraux que cela implique pour l’Etat malien.
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S’il rend le tablier, en attendant que son innocence soit prouvée, il gagnera, non seulement, l’estime de ses concitoyens, mais aussi le soutien du gouvernement. En revanche, s’il reste au gouvernement, ce geste pourrait être assimilé à une fuite en avant, celle des enquêteurs de l’OLAF, qui s’apprêtent à débarquer –avec armes et bagages –sur notre sol.
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Pire, il rendra un mauvais service au gouvernement, dont l’image est, déjà, ternie par cette affaire. Surtout, au sein de l’opinion nationale où, certains ex –Ministres, réputés pour leurs casseroles, ont été reconduits à leur poste, ou à d’autres postes, à la stupéfaction générale.
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Soupçonné, par le Centre pour le Développement de l’Entreprise (CDE), d’avoir accordé des subventions à des sociétés privées maliennes et sénégalaises dont il serait actionnaire, Ahmed Sow, son ancien Directeur général, bombardé Ministre des Mines, dans le nouveau gouvernement, est désormais, dans la ligne de mire des fouineurs de l’OLAF.
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Pour la manifestation de la vérité, l’OLAF a ouvert une enquête. Dans une correspondance, adressée le 24 septembre dernier à l’ex –Premier Ministre, Ousmane Issoufi Maïga, l’OLAF informe l’Etat malien de l’ouverture d’une enquête sur Ahmed Sow.
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Aussi, l’OLAF sollicite l’assistance du gouvernement malien, en faveur de la mission d’enquête, chargée de mener des investigations, auprès de certaines personnes, sur le sol malien. Notamment, auprès des « Notaires, en particulier, qui seraient dépositaires d’actes aux termes desquels, Monsieur Ahmed Sow aurait acquis des accords secrets avec ou plusieurs citoyens maliens, aux mêmes fins », note cette correspondance.
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La « Dogonne du gouvernement », envoyée au charbon
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Mis, ainsi, devant le fait accompli, le gouvernement garde la tête sous l’eau. Aucune réaction. Motus et bouche cousue. Comme d’habitude.
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Dix jours après, Hamed Sow est bombardé Ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau. Tentative de sauvetage de l’auteur du Programme de Développement Economique et Social (PDES) du chef de l’Etat ? Ou mépris délibéré pour l’office Européen de lutte Anti –Fraude ?
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Une certitude : les rumeurs, qui circulaient, déjà, sous les manteaux ont fini par gagner la presse.
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L’affaire « Sot » est étalée au grand jour. La polémique enfle. Comme à l’accoutumée, le gouvernement se mure dans un silence assourdissant. Erreur.
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Traqué et matraqué, à longueur de page, par la presse… privée de presse, Ahmed Sow et le gouvernement se sont vu obligés de s’expliquer. C’était, vendredi dernier, à la Maison de la Presse. Selon lui, les soupçons qui pèsent sur ses épaules ne sont étayés par aucune preuve. Mieux, a t –il poursuivi, ils ne reposent que sur une lettre de dénonciation, rédigée par ses ex –collaborateurs, licenciés pour faute lourde. « Ils auraient trouvé des fichiers informatiques, selon lesquels je serais actionnaire de trois sociétés privées maliennes. J’ai demandé à voir ces fichiers, mais jusque –là, personne n’a réussi à me les montrer », se défend Ahmed Sow. Avant de conclure : « Il n’y a jusqu’alors, aucun document probant, qui puisse étayer ces allégations ».
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Mais pour Mme Diabaté Fatoumata Guindo, la « Dogonne » et porte –parole du gouvernement, l’Etat malien a accepté le principe pour le bon déroulement de l’enquête au Mali.
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« Le gouvernement entend gérer cette affaire en toute transparence et attend avec sérénité les résultats de cette enquête », a-t-elle assuré devant les scribouillards.
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Mais d’ici là, Ahmed Sow restera t –il au gouvernement ? Le bon sens commande qu’il rende le tablier, en attendant, la fin de l’enquête. Auquel cas, il rend un mauvais service au gouvernement, dont l’image est éclaboussée par cette affaire, pour le moins, troublante.
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