A.T.T va-t-il briguer un troisième mandat ?

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Le Généralus léopardis s’en est défendu, au lendemain des présidentielles, sur les antennes de la télévision burkinabé. Mais plusieurs indices prouvent le contraire.

La rumeur court, folle et fofolle. Partout, la même interrogation, la même inquiétude : le Généralus léopardis va –t –il faire sauter, courant 2009, le verrou limitant le mandat présidentiel à deux ?

Cette rumeur a été renforcée, au lendemain des présidentielles, par un autre indice de taille : la création d’un grand parti politique, permettant au chef de l’Etat de se doter d’une majorité à l’Assemblée Nationale.

Pourquoi, le chef de l’Etat, qui a refusé de s’affilier à un parti politique, en veut–il un, aujourd’hui ?

Et surtout, au cours de ce second et dernier mandat ? S’interrogent nos concitoyens. Pour couper court à ces rumeurs, de plus en plus persistantes, le Généralus léopardis s’est prononcé sur les antennes de la télévision burkinabé.

« Je suis pas tenté de modifier la constitution », a t –il déclaré.

Du coup, la stupéfaction est générale. Le chef de l’Etat n’a pas dit qu’il ne modifiera pas la constitution. Mais qu’il n’est pas tenté de modifier la constitution. Du moins, pour l’instant, serait –on tenté d’ajouter. La nuance est de taille.

A.T.T persiste, on saigne

Au delà de cette déclaration, d’autres indices, non moins importants, prouvent que le chef de l’Etat, dont le bail arrive à terme en 2012 à Koulouba, caresse l’espoir d’un troisième mandat. Déjà, en 1991, dans l’euphorie de la conférence Nationale, le Généralus léopardis se disait -, en dépit des pressions qui l’incitaient à rester à la tête de la transition démocratique pour, au moins, un an -, désintéressé par le pouvoir. « Il faut être fou pour vouloir être Président d’un pays comme le Mali », disait –il.

Mais curieusement, en 2002, il est, à la surprise générale, candidat aux présidentielles.

Dix ans après cette fameuse déclaration, encore fraîche dans les mémoires, le chef de la Transition démocratique se lance dans la course à Koulouba.

Sa popularité aidant, il succède à son successeur : Alpha Oumar Konaré. Dix après lui avoir passé le témoin, à l’issue d’une présidentielle crédible.

Mais en 2012, le Généralus comptera t –il rester aux commandes du bateau –Mali ?

Une certitude quasi –absolue : l’homme du 26 mars 1991 a changé. Il a bien changé. Le pouvoir change l’homme. Il le corrompt, l’use au fil du temps. Il transforme les principes, les plus sacrés, en banalités. Il donne à son détenteur l’impression d’être un « sur- homme », un Messie, un demi –dieu. Et c’est la porte ouverte aux abus, aux dérives, à la dictature.

Les rumeurs autour de la modification de la constitution, pour proroger le mandat présidentiel, ne datent pas d’hier.

Sous Konaré 1er, il était question de sauter le verrou, limitant le mandat présidentiel à deux.

Déjà, en juillet 2000, il était prévu l’amendement de la moitié des 122 articles de la constitution, par l’Assemblée Nationale. Avant de soumettre, à un referendum, le fameux article, limitant les mandats présidentiels à deux, qui stipule : « Nul ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels de cinq ans ».

Prévu pour le 23 décembre 2000, ce référendum devrait se prononcer sur ce fameux article. Mais face à la protestation générale, Konaré 1er a vite fait d’abandonner ce projet.

Le Généralus léopardis emboîtera t –il le pas à son successeur ?

Va t –on vers un troisième, voire un énième mandat du Généralus léopardis ?

Une chose est sûre : à l’allure où, vont les choses sous nos cieux, plus rien n’étonne les Maliens.

Requiem !

Ben Laden

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