A quand la démission de Baber Gano du gouvernement : Boubou acceptera-t-il que l’Accord politique de Gouvernance soit violé ?

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Après l’appel à témoin lancé par le procureur de la République en charge du pôle économique et financier, l’étau se resserre véritablement autour du Ministre de l’intégration Africaine, Me BaberGano. A en juger par le communiqué de presse relatif à la convocation du Syndicat Autonome de l’Office du Niger, SAON, au Pôle économique et Financier, il y aurait très peu de place au doute sur l’implication de Me Baber Gano dans la sulfureuse affaire de détournement d’au moins 401 millions de Francs CFA  à l’Office du Niger. Ainsi, pour mieux préparer sa défense, il serait saint de le libérer de toutes charges administratives au compte de l’Etat. Et s’il refuse de démissionner, il doit être démis de ses fonctions par le Premier Ministre, conformément à l’Accord politique de gouvernance qui a donné naissance au Gouvernement actuel.Le départ du Ministre de l’Intégration Africaine  sera-t-il une réalité dans les jours à venir ? Ou bien va-t-on violer l’Accord politique de Gouvernance ?

L’adage selon lequel nul n’est au dessus de la loi s’applique-t-ilseulement qu’aux plus faibles ? Sinon, beaucoup seraient déjà dans les collimateurs de la justice. Le cas qui défraie aujourd’hui la chronique est celui du Ministre de l’intégration Africaine et de surcroit Secrétaire général du RPM, parti majoritaire au pouvoir, Me Baber Gano. Il est reproché à Baber Gano  d’avoir porté atteinte au bien public et de faire faux et usage de faux  pour avoir extorquer la faramineuse somme de 401 millions de francs CFA des caisses de la structure en question. Pour le syndicat de l’Office du Niger, tout est parti d’un fonds demandé par le PDG de l’Office en date du 27 décembre 2016 pour éponger les arriérés d’impôts. Le fonds s’élèverait à plus de 3 milliards sur lequel Me Baber Gano aurait prélevé illégalement 10%, ce qui serait contraire aux clauses du contrat d’assistance judiciaire qui le lie à l’Office. Pour le SAON, Me BaberGano ne devrait toucher que juste 2,5 % de l’argent qu’il aurait recouvré. Au lieu de cela, il se serait tapé illégalement la somme de 401 millions en complicité avec d’autres responsables comme le PDG. Pour l’instant, bien évidemment, il y a présomption d’innocence jusqu’à l’établissement de sa culpabilité.

Si tant est que Me Baber Gano est clair comme l’eau de roche, il doit simplement rendre le tablier pour faire face aux lourdes charges qui sont contre lui. Comme tout homme politique de sa dimension qui pourrait prétendre à des postes électifs, il doit se mettre à la disposition de la justice pour non seulement apporter un démenti cinglant aux allégations du Syndicat de l’Office du Niger, avec des preuves irréfutables, mais aussi et surtout, redorer son image fortement écornée par ces accusations gravissimes. A vouloir s’accrocher à son poste, il donnerait raison à ses détracteurs, et renforcerait le jugement négatif  qu’à l’opinion vis à vis de l’homme politique, à savoir  de corrompu.

En somme, le Premier Ministre Boubou Cissé, tous les partis politiques et les associations signataires de l’Accord politique de gouvernance, sont interpelés pour le respect des principes qui l’ont sous-tendu. En les violant, ils seront jugés par le tribunal de l’histoire, donc la balle est dans leur camp pour le cas de Me BaberGano.

Youssouf Sissoko

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