Le Mali nouveau, face aux enjeux de l’heure, et au regard des grandes attentes des Maliens, semble décidément ne plus avoir un temps de répit. En effet, moins de 48 heures après sa prestation devant la Cour Suprême, laquelle l’a renvoyé à l’exercice de ses fonctions, le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, a nommé son Premier Ministre en la personne de l’Économiste Oumar Tatam Ly. Ce dernier n’a pas attendu les 72 heures accomplies pour mettre en place son équipe gouvernementale. Une équipe forte de 34 membres.
Un Gouvernement assez colosse, mais dont la taille est à la hauteur des missions qui l’attendent dans un Mali où tout est désormais prioritaire. Par ordre de préséance, le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, l’éminent avocat Mohamed Aly Bathily devient ainsi la deuxième personnalité de ce premier gouvernement de l’Administration Ibk dirigé par le Premier ministre Oumar Tatam Ly. Il est suivi par l’inamovible Soumeylou Boubèye Maïga qui réoccupe un département qu’il connaît très bien, à savoir celui de la Défense et des Anciens Combattants.
Une innovation dans la nomenclature de ce gouvernement, on constate la création de nouveaux ministères, et quelques réaménagements dans la dénomination de certains départements existants. Le Ministère de la Réconciliation Nationale et du Développement des Régions du Nord, une nouvelle création, est occupé par Mr Cheick Oumar Diarrah.
Le Ministère du Développement Rural revient et remplace celui de l’Agriculture, avec en sus un Ministère délégué chargé de l’Elevage de la Pêche et de la Sécurité Alimentaire. Le Développement rural est occupé par le Dr Bocar Tereta, et le ministère délégué est occupé par Nango Dembélé. Le Ministère du Plan et de la Prospective, une autre nouvelle création, est occupé par Cheikna Seydi Ahamadi Diawara.
Le Développement social fait peau neuve avec la dénomination Travail, des Affaires sociales et Humanitaire, et le détenteur du portefeuille s’appelle Amadou Konaté. Le Ministère du Logement, des Affaires Foncières et d’Urbanisme est scindé en trois départements, à savoir le Ministère des Domaines de l’État et des Affaires Foncières dirigé par Tiéman Hubert Coulibaly, le Ministère du Logement dirigé par Ahmed Diarra, et celui de l’Urbanisme et politique de la ville piloté par Moussa Mara.
Le Ministère de l’Énergie et de l’Eau connaît une déviation sémantique et devient Ministère de l’Énergie et de l’Hydraulique. Il est occupé par Frankaly Kéita. L’Industrie est détachée du Commerce et rattaché aux Mines, avec comme détenteur du poste le Dr. Boubou Cissé.
Le département de l’Économie et des Finances, dirigé par une femme, en la personne de Mme Bouaré Fily Cissoko, a désormais deux Ministères délégués, à savoir le délégué chargé du budget piloté par Madani Touré, et celui chargé de la Promotion des Investissements et de l’Initiative Privée dirigé par Mr. Moustapha Ben Barka.
Le Ministère de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du Territoire redevient tout simplement Ministère de l’Administration Territoriale, et reste toujours sous la coupe du général de brigade Moussa Sinko Coulibaly. Les Ministères délégués chargés de la Décentralisation et des Affaires Religieuses y sont rattachés avec respectivement pour détenteurs Malick Al Housseini et Thierno Amadou A. Diallo. Le commerce détaché de l’Industrie est occupé par le brillant Abbel Karim Konaté dit “Ampé”.
Pour le reste, le Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale est désormais occupé par Mr Zahabi Ould Sidi Mohamed, et celui de la sécurité Intérieure par le colonel Sada Samaké. Le Ministère de la Fonction Publique est occupé par Bocar Moussa Diarra, celui de l’Environnement et de l’Assainissement par Ousmane Ag Rhissa.
L’Équipement et Transport reste dirigé par le Colonel Abdoulaye Koumaré. Le département de la promotion de la famille, de la Femme et de l’Enfant reste toujours sous la coupe des femmes, avec à sa tête Mme Sangaré Oumou Bah, tandis qu’une autre femme, en la personne de Mme Togola Jacqueline Togola, s’occupe désormais de celui de l’Education Nationale.
L’ancien député de Douentza, Moustapha Dicko retrouve son ancien département, à savoir celui de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. Le département de la Santé ajoute une autre corde à son arc avec l’Hygiène publique, et est dirigé par Mr Ousmane Koné, tandis que Bruno Maïga est maintenu au département de la Culture.
Le Ministère de l’Emploi et de la Formation Professionnelle est dirigé par Mr Mahamane Baby, tandis que Berthé Aissata Bengaly, ancien ministre également, revient à la tête du département de l’Artisanat et du Tourisme.
Le Ministère des Maliens de l’Extérieur est piloté par Abdrahame Sylla, et celui de la Communication et des Nouvelles Technologies de l’Information est occupé par Jean Marie Sangaré. Un autre avocat, en la personne de Me Mamadou Gaoussou Diarra est Ministre de la Jeunesse et des Sports.
Ce premier Gouvernement de l’administration Ibk compte donc en son sein six (6) anciens ministres du gouvernement de transition, à savoir Moussa Sinko Coulibaly, Tiéman Hubert Coulibaly, Abdel Karim Konaté “Ampé”, Bocar Moussa Diarra, Ousmane Ag Rhissa et Bruno Maïga. Côté genre, seulement quatre (4) femmes font leur entrée dans cette équipe du Premier ministre, Oumar Tatam Ly, il s’agit de Mme Sangaré Oumou Bah, Mme Togola Jacqueline Togola, Mme Berthé Aissata Bengaly et Mme Bouaré Fily Sissoko.
Autre constat : le Ministère des Affaires Religieuses et du Culte devient un Ministère délégué rattaché au Ministère de l’Administration Territoriale. A noter enfin que ce gouvernement est émanation du décret n° 2013/721 Prm du 8 septembre 2013 portant nomination des membres du gouvernement. Ce décret fait suite au décret 2013/720 Prm du 5 septembre 2013 portant nomination du Premier ministre.
Le premier est cosigné par le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, et le Premier ministre Oumar Tatam Ly, tandis que le second est du seul ressort du président Ibk. Le décryptage politique de ce gouvernement dans nos prochaines éditions.
Une synthèse d’Adama S. DIALLO
Bonjour,
Le gouvernement d’ouverture crée au Mali, après l’élection de Ibrahim Boubacar Keïta comme Président de la République et le choix de Oumar Tatam Ly comme Premier Ministre, engendre un bon dosage entre diverses sensibilités.
Un tel gouvernement, avec, en plus, un ministère de la réconciliation nationale, est un prélude à la réconciliation nationale, qu’il impulsera et pilotera.
Avec une telle configuration, le dialogue pour la réconciliation nationale sera piloté par le gouvernement, à travers ce ministère de la réconciliation nationale, en liaison avec le médiateur et la commission dialogue et réconciliation du Mali.
LES ASSISES NATIONALES ALIMENTERONT CE DIALOGUE.
Une BONNE SYNCHRONISATION entre les trois entités (gouvernement, commission dialogue et réconciliation et médiateur) EST INDISPENSABLE pour des résultats probants, une paix et une réconciliation nationale durables.
Bien cordialement
Dr ANASSER AG RHISSA
EXPERT TIC ET GOUVERNANCE
E-mail: Webanassane@yahoo.com
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