Six membres du gouvernement, Choguel Maïga (ministre en charge de l’Industrie et du Commerce), Ousmane Thiam (ministre de la Promotion des Investissements…), Gaoussou Drabo (Communication), Abou Bakar Traoré (Economie et Finances), Oumar Ibrahim Touré (Elevage et Pêche), Seydou Traoré (Agriculture) se sont entretenus durant deux heures d’horloge avec la presse, hier à la Dette publique.
A travers cette rencontre, le gouvernement entendait s’adresser aux populations sur un sujet d’intérêt majeur, à savoir la hausse du prix des produits de première nécessité, afin de donner les différents paramètres du marché et d’évoquer ce qu’il est entrain de faire. « Chaque année, suivant les résultats de la campagne céréalière pendant ce qu’on appelle la période de soudure, il y a une hausse du prix des céréales selon l’évolution du marché», a précisé le ministre de l’Industrie et du Commerce, le Dr Choguel Kokalla Maïga avant de s’appesantir sur les données du marché.
Aussi a-t-il rappelé que le rôle du gouvernement est de faire en sorte qu’il n’y ait pas de rupture de stock et que le mois de carême et la période de soudure puissent bien se dérouler. Selon lui, le gouvernement travaille dans ce sens. Dans sa déclaration liminaire lue par Dr Maïga, le gouvernement révèle que « depuis un moment, le marché se caractérise par une évolution des prix à la hausse de la plupart des produits de première nécessité. Cette situation, ne paraît pas exceptionnelle pour certains produits à l’approche de l’hivernage.
Mais pour d’autres, elle suscite des inquiétudes. Elle constitue une préoccupation pour les plus hautes autorités de notre pays et le gouvernement qui a fait une de ses priorités l’approvisionnement correct du pays en produits de première nécessité, à des prix compatibles avec le pouvoir d’achat des populations. Des concertations ont été menées au sein de l’administration en partenariat avec les opérateurs économiques pour trouver des solutions appropriées à la situation actuelle. »A la date du 8 juin 2007, l’état des stocks prouve que le pays est bien approvisionné.
En effet, les stocks au niveau des commerçants grossistes se présentent ainsi : riz (19 449 tonnes), sucre (25 164 t), farine de froment (687t), lait en poudre (160t), mil (779t), sorgho (710t), maïs (512t) et l’huile (385 867litres). Au niveau du Commissariat à la Sécurité Alimentaire, le Stock National de Sécurité (SNS) dispose de 38 905 tonnes, le Stock National d’Intervention (SNI) de 35 000t dont 19 771 de riz et le Stock riz BID est de 25 000 tonnes. On a enregistré aux différents ports d’approvisionnement du Mali, 12 693 tonnes de riz, 23 038 tonnes de sucre, 1 322 tonnes de farine, 5 834 tonnes de blé, 131 tonnes de lait en poudre et 165 tonnes de thé. Quant aux prix sur le marché, ils sont fonction de plusieurs paramètres. Les prix du riz oscillent entre 265 et 300 F CFA le Kg.
Le prix du riz gambiaka varie entre 340 et 360 F CFA/Kg. Au mois d’avril le prix moyen du riz a enregistré une augmentation de 7 F CFA/Kg pour se fixer à 277 F CFA. Pour le gouvernement, ce niveau est le plus élevé depuis le début de l’année et des cinq dernières années à la même période. Le marché du sucre a été caractérisé par des prix variant entre 380 et 500 F CFA. Gao avec 425 F CFA/Kg et Kidal (500 F CFA/Kg) ont été les marchés les plus chers. Le prix moyen du sucre a enregistré une hausse de 2 F CFA/Kg par rapport au mois de mai. Selon le document, le prix du sucre est en baisse de 8% par rapport à son niveau, à la même période en 2006.
S’agissant de la farine de froment, les prix ont varié entre 2 466 et 3 250F CFA/Kg. Le gouvernement justifie l’augmentation du prix moyen du lait en poudre de 24 F CFA/Kg entre avril et mai par le comportement du marché. Les ministres de l’Agriculture, Seydou Traoré, de l’Elevage et de la Pêche, Oumar Ibrahim Touré ont tour à tour exposé la politique de leur département dans le cadre de l’autosuffisance alimentaire. Les membres du gouvernement ont répondu de leur mieux aux nombreuses questions des confrères.
Selon le ministre Thiam, porte-parole du gouvernement : « Il n’y a pas de péril en la demeure, le gouvernail est bien tenu. »Les ministres rassurent qu’à l’exception du lait en poudre, l’approvisionnement du pays pour les autres denrées de première nécessité ne pose pas d’inquiétude majeure vu les stocks disponibles dans le pays et aux différents ports.Il y a lieu de s’inquiéter si l’on constate que malgré l’aménagement de 60 000 hectares de terres durant le quinquennat d’ATT, le kilogramme du riz a atteint aujourd’hui son prix le plus élevé des cinq dernières années à la même période.
Birama Touré
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