« ATT-cratie… » : Le ministre Ousmane Thiam, un ennemi interne du Régime ATT

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Petit à petit l’oiseau fait son nid. Vérité d’hier, vérité d’aujourd’hui. Chanté sur plusieurs airs mandingues, cette vérité, valable dans le temps et dans l’espace, est un véritable hymne à la patience et à l’abnégation qu’il faut pour toute entreprise humaine durable.

     Petit à petit, nos investigations de journalistes font de merveilleuses découvertes sur l’antipatriotique ouvrage «ATT-cratie : la promotion d’un homme et de son clan » Soucieux de faire la lumière sur des poltrons, nos enquêtes se poursuivent sans relâche. Nos entretiens avec des personnalités politiques et policières, des spécialistes de l’édition et du livre, au Mali et en France, nous permettent, ici, de confirmer tout ce que nous avons écrit sur les principaux commanditaires, informateurs, auteurs et soutiens camouflés de la honteuse œuvre collective qui tente d’humilier les Maliens et de ternir l’image du Mali qui gagnent. Comme le prouve l’actualité de ces trois dernières semaines. Les Chinois, les Américains, et les Européens déroulent le tapis rouge pour ATT et le Mali. Les Canadiens, eux, viennent nous témoigner, ici,  de leur disponibilité à cheminer le plus loin possible avec nous. En somme,  tous ces partenaires étrangers font de plus en plus confiance au Mali sous ATT.

         Au stade actuel de nos recherches, les auteurs cachés sont identifiables à travers le jeune fiscaliste Badara Alioune Berthé (plumitif infatigable du fameux Clan Boubèye) et deux assistants journalistes, de la même génération universitaire que lui. Ce trio,  loin d’être magique, roule pour Soumeylou Boubèye Maïga (SBM), ancien ministre des Forces Armées et des Anciens Combattants à la fin du double quinquennat du Président Alpha Oumar Konaré.

    Depuis la parution de « ATT-cratie », un constat s’impose à tout observateur du paysage  politico-médiatique au Mali. Les principales cibles, civiles et militaires frappées dans « ATT-cratie », sont des personnalités qui constituent plus ou moins un obstacle à la réalisation de la diabolique ambition politique démesurée de SBM. De par leurs fonctions dans l’appareil d’Etat, ces cibles empêchent l’ex-patron de la Police Politique sous le Président Alpha Oumar Konaré d’atteindre ses objectifs démoniaques. Elles lui prouvent qu’il n’est qu’un prétentieux politicien de petits pieds. Conscient de cet état de fait, SBM ne pouvait que s’en prendre à ces personnalités plus fortes et plus charismatiques que lui. La seule bonne manière pour lui (journaliste de formation qu’il est) de les combattre, c’est de les attaquer par des écrits…. anonymes. Par voie de presse en permanence. Et maintenant, dans un soi-disant livre qui n’est qu’un maudit tract « ATT-cratie», lâchement signé sous le pseudonyme « LE SPHINX » Une manière sans doute de créer la confusion avec  votre journal.

Déstabiliser le Mali

    Nous l’avons toujours écrit : cette antinationale œuvre collective des poltrons sape nos multiséculaires valeurs sociétales. Elle porte atteinte à l’honneur et à la dignité de nos autorités. Elle brûle tous les canons démocratiques. Pire, ce pamphlet de malheurs vise à déstabiliser notre Grand Mali. Elle tente, à cet effet,  de saper la morale de nos Forces armées et de sécurité. Sinon, comment comprendre des injures contre le Président de la République, Chef suprême des Armées ? Que comprendre des calomnies contre le chef d’état major particulier du Président de la République ? Que comprendre des affabulations contre le chef d’état major général des Armées ? Que comprendre des attaques mensongères contre les Directeurs généraux de la Police nationale, de la Gendarmerie nationales, de la Sécurité d’Etat et de la Sécurité militaire ?

     Que comprendre des contrevérités sur des anciens patrons des Services de renseignements ? Pourquoi inviter les « frustrés et les mécontents » du Régime ATT à s’unir et envahir les rues ? Pourquoi inciter ATT à ne pas se présenter à l’élection présidentielle de 2007 ? Les réponses à ces questions devront être édifiantes sur les véritables mobiles de la conception et de la rédaction  du satanique ouvrage « ATT-cratie », le livre le plus moyenâgeux du siècle.

       En attendant, toutes nos sources contactées pointent un doigt accusateur vers Soumeylou Boubèye Maïga comme le cerveau de cette immense conspiration contre le Mali démocratique. Si lui-même n’a daigné prendre sa belle plume de journaliste bien formé à l’école canadienne au Sénégal, l’ancien Reporter puis Rédacteur en chef de « Sunjata » (magazine mensuel de l’AMAP, 1977 – 1990) a préféré lâcher une meute de rédacteurs, tous ses affidés. En les laissant faire, il n’a pas manqué de leur fournir des « révélations » sur la vie privée des personnalités civiles et militaires dénigrées dans l’injurieux pamphlet  « ATT-cratie »

    Ces vraies fausses « révélations » ont été aussi colportées par d’autres proches et courtisans de SBM tels son épouse Binta Yattassaye (ex-directrice de crédit de la Banque de l’Habitat), des ex-officiers de renseignements chassés de la Sécurité d’Etat à l’avènement du Président ATT, son garçon de course Mounir Konaré (cousin de Mme ATT Lobo Traoré), le Dr Cheick Abagouro Bocoum (promotionnaire de ATT au Collège et fidèle ami d’un journaliste présumé co-rédacteur du tract). A tous ceux-ci, s’ajoute le banquier Ousmane Thiam, cet autre »jeune frère » de ATT à Mopti. Ici, on l’appelle familièrement  « Oussou »

     Il s’agit bien de l’actuel ministre de la Promotion des Investissements et des PME. Il est, de nos jours, l’un des fidèles amis de SBM qu’il assiste volontiers en cette période de « vache maigre » liée à la précoce « retraite » de l’appareil d’Etat du 1er Vice-Président de l’ADEMA. De par ses fréquentations, le ministre Thiam est devenu  serviable, taillable et corvéable à merci pour Soumeylou Boubèye.

    Sans être militant de l’ADEMA, Ousmane Thiam est devenu un allié objectif du Clan Boubèye. On n’a pas oublié son apport pécuniaire à son ami SBM lors de ses troisièmes noces avec Binta Yattassaye. Sont passés par-là : les billets d’avion Bamako- Dakar – Bamako, les frais d’hôtel aux bords de l’Océan Atlantique et ses romantiques plages dakaroises. Plus que jamais, le banquier Thiam s’entend comme larrons en foire avec l’époux de la banquière Yattassaye. On ne compte plus leurs fréquents « dîners de travail » dans divers hôtels luxueux de la place.

Ridicule « meilleur » ministre

    Donnant-donnant, le journaliste devenu politicien ne peut qu’aider son ami ministre à soigner son image médiatique. Il organise autour de lui un groupe de patrons de presse dont, paradoxalement, les journaux sont les plus virulents contre le Président ATT. C’est par ce canal que le titulaire de la Promotion des Investissements figure toujours parmi les « meilleurs ministres » désignés par un  « sondage d’opinion »  d’un grand Quotidien de la place. Contre ce ridicule « meilleur » ministre, un des  patrons qui l’adoubaient et le soutenaient, las de ses verbiages sans lendemain, s’est fâché, un jour contre lui, en écrivant dans son journal,  la suggestion faite à ATT de chasser du gouvernement Ousmane Thiam. Un ministre qui n’a pas de parole même s’il parle trop.

      Les Maliens s‘en sont vite rendus compte après les euphories passagères qui suivent chaque formation de gouvernement. En octobre 2002, Ousmane Thiam est nommé «ministron », pardon ministre délégué auprès du ministre de l’Economie et des Finances chargé de la Promotion des Investissements et du Secteur privé. En mai 2004, ATT supprime tous les ministères délégués et « Oussou »  est propulsé ministre de la Promotion des Investissements et des Petites et Moyennes Entreprises, couplé de porte-parole du Gouvernement. Ce couplage le rend vaniteux sur ses relations avec le chef de l’Etat. A toutes les occasions, ses refrains abondent : « le Président m’a chargé … », « le Président m’a dit de vous …. », « Le Président est …. de vous… », « Telle est la volonté du Président … »

      Pour porter à sa façon la parole du Gouvernement, Ousmane Thiam se transforme en ministre griot (lire l’Indépendant d’avant-hier mercredi) Les téléspectateurs de la  Télévision malienne ont été estomaqués, en 2003, d’entendre le ministre Ousmane Thiam s’adresser au milliardaire Kagnassy en ces termes : « nous (le gouvernement) sommes partis vous chercher pour que vous veniez investir  au Mali. Nous l’avons fait parce que vous avez de l’argent. Et, ‘’anw nata len do i la’’, c’est-à-dire nous voulons tirer beaucoup de profits  de vous ».

    Blablateur par excellence, il ne sait que débiter une logorrhée qui agace son auditoire. Sur tous les sujets, ses explications coulent d’une diarrhée verbale ennuyeuse. Lors de ses multiples rencontres avec la presse, il assomme les journalistes, non pas avec le poids des arguments mais avec d’intarissables paroles incohérentes. Heureusement, dans la plupart des cas, il est toujours secouru par d’autres ministres qui ont, plus que lui, le sens de la solidarité gouvernementale. Une telle solidarité n’existe pas chez Ousmane Thiam. Ses imprudences ont touché presque tous ses collègues. 

       En mars dernier, lors de la réception officielle de Malamine Koné, PDG de AIRNESS, les Reporters sportifs (dont un de nos collaborateurs extérieurs) ont assisté, effarés, à une scène de colère du ministre des Sports. Natié Pleah, croyant être à l’abri des oreilles indiscrètes, expliquait avec colère à un de ces directeurs nationaux, le mauvais coup que le ministre Ousmane Thiam venait de lui jouer. Ce coup, c’est le bouleversement total du programme de la réception (qui a accusé un retard de près de deux heures de temps pour démarrer) par le ministre de la Promotion des Investissements.

   Ousmane Thiam s’est, en effet, mêlé de cette cérémonie en allant chercher l’équipementier sportif jusqu’à son hôtel et l’a amené au palais présidentiel. Dieu seul sait ce qu’il a dit à Malamine Koné pour modifier certaines activités de sa visite. Mais, les Hommes savent que c’est à cause du ministre Thiam que tout fut mis sens dessus dessous entre les organisateurs de AIRNESS et les services du Protocole.

Il bafouille et cafouille

    Autre exemple : en 2005, un départ du chef de l’Etat pour la Libye a été retardé pour raisons d’une audience d’extrême urgence à Koulouba. Arrivé dans le salon ministériel de l’aéroport de Bamako – Sénou, le ministre Ousmane Thiam a bruyamment manifesté ses états d’âme en criant sur des pauvres agents du Protocole. Il les a grondés parce qu’ils ne l’ont pas informés, lui, «Oussou » sur le changement d’horaire. Pendant qu’il s’agitait, les autres ministres, en dignes hommes d’Etat, étaient tranquillement assis à côté. Un ministre africain qui était en transit a étonnement demandé à son homologue malien ce qui arrivait à notre ministre de la Promotion des Investissements.

   Autre cas : à la veille de la récente visite du Président ATT en Chine, le ministre Thiam s’est exprimé sur les ondes de RFI comme si le chef de l’Etat l’avait spécialement commis pour bien préparer ce déplacement. Cette sortie a fait grincer des dents aux Affaires étrangères. Là, on a été soulagé de ne pas voir Ousmane Thiam dans la délégation présidentielle. Un autre mais non le dernier exemple des turpitudes de notre ministre de la Promotion des Investissements : le week-end dernier, il a dégoûté les invités au dîner gala de clôture du 1er Forum des Investisseurs en aiguillonnant la prestation des différents groupes musicaux  en une infantile scène de « Sumu » (causerie basée sur des louanges) pour le couple Thiam.

    Tout cela n’est qu’une partie visible de l’iceberg (frasques) du ministre Ousmane Thiam.  Il bafouille à Bamako. Il cafouille chez lui à Mopti. Là, en marge de la finale de la Super Coupe ATT de football, édition 2005, le ministre de la Promotion des Investissements s’est adonné à une exhibition humiliante. Arrivé dans le domicile paternel, il fait bloquer toutes les ruelles adjacentes à sa famille. Pour qui connaît l’étroitesse des rues des quartiers de Mopti-Ville, nul besoin d’évoquer les désagréments.

   Cela n’est pas tellement grave à ses yeux.  Pour tout simplement aller inaugurer une caisse de microfinance dans la banlieue mopticienne, Ousmane Thiam a mobilisé police et gendarmerie dans un long cortège avec sirènes hurlantes et gyrophares allumés pour sillonner toutes les rues de la Venise malienne et bloquer la circulation routière, comme si c’était le chef de l’Etat qui passait. Justement, ATT ne fait jamais cela chez lui. En dehors des accueils populaires entre l’aéroport et sa résidence au gouvernorat, le chef de l’Etat se rend toujours en famille paternelle dans la discrétion sans indisposer qui que ce soit.

   Pourtant, ATT et Ousmane Thiam sont tous deux natifs de Mopti. Ousmane Thiam y voit le jour un 6 avril 1953, selon son CV officiel. Etudes primaires à Mopti, il fréquente à Bamako après le Lycée Badalalougou (où il fait la connaissance d’un certain Soumeylou Boubèye dit  le Tigre à l’époque) Garçon intelligent (toujours 1er de sa classe), Le jeune Thiam fait ses études supérieures en France, à l’université de Caen où il obtient une Maîtrise puis un DEA en Sciences économiques, option « gestion des organisations ». Toujours en France, il décroche à Havre un CESS d’analyste  en informatique de gestion.

      Bardé de diplômes, Ousmane Thiam bourlingue en France jusqu’en 1991. Il est enseignant (IUT et ISP de Caen) puis ingénieur en informatique  dans plusieurs entreprises dont l’usine Renault de Sandouville. Ce long séjour français, beaucoup de Mopticiens le savent et témoignent que dès que « Oussou » a obtenu son Bac en 1971, il s’est fait rare dans sa ville natale.  En 1991, quand il regagne le Mali, il s’engage dans une carrière bancaire à la BDM-SA où il occupe plusieurs postes dont le dernier est celui de Chargé de Mission du PDG, Abdoulaye Daffé.

Faux Conseiller Spécial

     Ce dernier faillit perdre la tête de la première des banques maliennes après l’accession de ATT à la magistrature suprême en juin 2002. A cette époque, Ousmane Thiam, qui a tournoyé dans le staff de campagne de ATT, s’était fait pressentir comme futur Premier Ministre. Il a fait écrire cela à un Envoyé Spécial de Jeune Afrique. Manque de pot pour lui. ATT choisit l’ancien ministre Ahmed Mohamed Ag Hamani. « Oussou » n’en demord pas. Il se voit ministre des Finances, portefeuille qui devait lui permettre de limoger Daffé de la BDM-SA. Quand les rumeurs arrivent à Daffé, ce dernier a dû perdre du poids. Mais, digne, le meilleur banquier du Mali prépare sa lettre de démission au cas où son ex-chargé de Mission deviendrait ministre des Finances.

      Heureusement pour le Mali et pour la BDM-SA, ATT nomme Bassary Touré aux Finances. Ousmane Thiam entre au gouvernement comme ministre délégué auprès du même Bassary Touré chargé du Secteur Privé. Affabulateur, « Oussou » mentionne dans son CV (remis aux médias d’Etat) le poste de « Conseiller Spécial » auprès du Président ATT. Ce qui est loin de la vérité. De 2002 à nos jours, le seul Conseiller Spécial se trouve être Sékou Doucouré (chauve devant l’éternel, maître de « Oussou » au Collège de Mopti) qui deviendra plus tard le Représentant personnel du chef de l’Etat auprès de la Francophonie.

      Cette affabulation de « Conseiller Spécial » était une entrée en matière de Ousmane Thiam dans ses activités gouvernementales. Au fil des ans, il devient un  ministre abonné aux impairs protocolaires et aux trafics d’influence avec les milieux d’affaires. N’a-t-il pas pris au forceps un décret pour accorder à Batex-ci  une exonération sur les tissus écrus qu’elle importait fraduleusement quand celle-ci s’est fait prendre par le DNCC ?

Thiam glisse maintenant sur le terrain politique. Nul ne connaît la vraie coloration politique de « Oussou » . Pour les uns, il est cadre du Mouvement Citoyen. Pour les autres, il est le parrain du PCR. A Mopti, on le classe parmi les leaders cachés du  RND au nom duquel il ne refusera pas d’être candidat aux prochaines législatives. Ces derniers temps, il se confie à des notables qu’il veut être le Porte-Parole national de la campagne de ATT en 2007. A défaut de ce rôle, il ambitionne d’être le Coordinateur de cette campagne dans la région de Mopti.

   Dans la Venise malienne, on l’attend de pieds fermes. En attendant que le Président ATT se détermine pour sa réélection en 2007, Ousmane Thiam joue aujourd’hui le rôle de l’ennemi interne du pouvoir en place. « L’ami de mon ennemi étant mon ennemi », le rapprochement du ministre Thiam de SBM (qui tente d’abattre ATT dans l’ombre) intriguent plus d’un.  Il a dû remplir sa part du contrat amical  dans la mise en œuvre du honteux pamphlet. Comme l’autre Mopticien, le Dr vétérinaitre Cheick Abagouro Bocoum (lire notre dernière édition), Ousmane Thiam s’est fait « consulter » sur la partie de « ATT-cratie » consacré  à « l’homme ATT ».

    Hâbleur, il ne manque pas de dire ou de confirmer, en  privé, certaines « révélations » concernant ses collègues ministres Mamadou Lamine Traoré (Education), Seydou Traoré (Agriculture) et surtout de son « rival »  Choguel Maïga (Industrie et Commerce). A ce dernier, Ousmane Thiam  dispute en vain certaines prérogatives. Un confrère du Nouvel Horizon (du 8 novembre) voit juste en accusant le ministre Ousmane Thiam d’être  « avec tous les grands opérateurs économiques. Au lieu que ceux-ci courent derrière lui, c’est l’inverse ». Ses accointances intéressées avec les gros bonnets des affaires (les 7 milliardaires) l’obligent à interférer dans la regrettable crise qui affecte la Chambre de Commerce (CCIM).

   L’implication du ministre Thiam dans le dossier des élections consulaires de la CCIM est plus que désastreuse. Outrepassant les consignes présidentielles de médiation entre les deux camps farouchement opposés, le ministre Thiam prend fait et cause –avec des incessantes rencontres nocturnes-  pour la tendance de son homonyme et jeune frère de Mopti, Ousmane Guittèye, candidat malheureux auxdites élections.

Il affaiblit l’Etat

      Son attitude ravive davantage la tension entre les protagonistes. Ceux qu’ils soutiennent, sûrs de leur soutien ministériel, font fi de la justice devant laquelle l’affaire est pendante. Fort du soutien du ministre Thiam, le camp Guittèye fait planer une grave menace de désobéissance en incitant les opérateurs économiques de refuser de s’acquitter de leurs impôts et taxes). Passons sur les interminables menaces d’agressions physiques proférées contre le « petit » Jeamille Bittar (président sortant et vainqueur desdites élections) au cas où lui et ses partisans poseraient pieds dans certaines zones du secteur commercial et industriel de Bamako. Pauvre Etat, où es-tu ?

    Cet Etat est bien là. Mais, il est vraiment malmené pour ne pas dire affaibli par certains de ses serviteurs qui lui doivent tout. De par leurs mauvais faits, leurs gestes incontrôlés et leurs dires insensés, ces faux serviteurs de l’Etat posent des actes inimaginables qui desservent le même Etat. Touchant du coup le chef de l’Etat. Ousmane Thiam fait partie de ces mauvais serviteurs de l’Etat malien. Compte tenu de ses liens parentaux avec le Président ATT, le ministre Ousmane Thiam aurait dû être (ça devrait être une fierté pour lui) parmi les cibles des auteurs lâches de « ATT-cratie ». Il n’y figure point. Pas parce qu’il est  irréprochable mais il sait s’agenouiller et s’aplatir devant SBM.

   En mai dernier, de passage à Bamako, l’ancien Premier ministre français, Laurent Fabius, anime une conférence débats au centre Culturel français. L’assistance a été abasourdie en voyant le ministre Thiam réserver une place, en première rangée, pour son ami SBM. Il a empêché beaucoup d’invités, venus un peu plus tôt, de s’y asseoir. Arrivé un peu tardivement, Soumeylou Boubèye a voulu discrètement s’asseoir au fond de la salle. Mais, dès que Ousmane Thiam l’a aperçu, il lui a claqué les doigts pour venir occuper le fameux fauteuil  à lui réservé servilement.

   De telles servilités, de tels aplatissements et de telles génuflexions de la part de ce ministre de la République (agissant tel un laquais) démontrent à quel degré il est en complicité avec SBM, le concepteur de « ATT-cratie ». Aucune surprise alors s’il n’y a pas une ligne dans ce  maudit tract sur celui qui est considéré dans la haute administration malienne comme le ministre le plus désordonné de la République. Complexé qu’il est, Ousmane Thiam est prêt à vendre son âme au diable. Il se complait à être dans les bonnes grâces de SBM,  l’ancien patron de la Police Politique. Quitte à porter préjudice à son « grand frère »  de Président de la République.

     Pour magnifier sa fidélité et son allégeance à SBM, le ministre Thiam est capable de tout. Toutes les circonstances lui paraissent opportunes. Comme le « grand meeting » qu’organise, demain 25 novembre, le Clan Boubèye. Pour cette rencontre d’autolégitimation politique, SBM n’a pas à se faire du souci financier. Son fidèle Ousmane Thiam saura casser la tirelire pour lui. Au détriment de l’Etat, s’il le faut.

     Reste à savoir, très prochainement, quel a été le niveau de l’implication du ministre Ousmane Thiam dans la mobilisation humaine, financière et matérielle pour cette cause, véritable défi à l’ADEMA qui veut soutenir ATT en 2007. Un meeting devant permettre à Soumeylou Boubèye de faire une   « démonstration de force », dixit l’analyste politique, Kalifa de l’Essor (21/11).

    « Démonstration de force »  contre ATT ! Qu’attend donc le chef de l’Etat pour limoger ce ministre encombrant et déloyal. Vivement le remaniement ministériel tant attendu par les Maliens.

La Rédaction

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