Gouvernement Moussa Mara : 31 ministres dont 23 pour IBK et le RPM , 8 rentrants, 10 partants , cinq femmes

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Ibrahim Boubacar Keita
Ibrahim Boubacar Keita,

Enfin, depuis vendredi soir, après donc six jours de tractations, l’équipe Moussa Mara est en place et se compose de 31 ministres contre 34 dans l’ancien gouvernement, 8 rentrants contre 10 partants dont le Premier ministre Oumar Tatam Ly et 2 Généraux de l’armée proches du Chef de l’ex-junte de Kati, cinq femmes contre quatre dans l’équipe d’Oumar Tatam Ly, pas de ministre délégué contrairement au précédent gouvernement.

 

Sur les 8 nouveaux rentrants, 5 sont des proches du Président de la Républiques et 3 sont issus des partis de la majorité présidentielle.  Au total IBK et son  parti le RPM s’emparent de 23 portefeuilles sur les 31. Il n’y a aucun membre du parti Yèlèma de Moussa Mara qui s’en sort bien d’ailleurs avec le poste de Premier ministre, n’ayant obtenu qu’un député aux législatives et surtout que tous les partis de la mouvance présidentielle ne sont pas représentés dans le gouvernement. Enfin des départements ministériels s’élargissent, d’autres se rétrécissent, il y a ainsi des ministères qui changent de configuration.

Les ministres maintenus
Tous les dinosaures du gouvernement sortant conservent leurs portefeuilles notamment le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Mohamed Ali Bathily ; Soumeylou Boubèye Maïga, ministre de la Défense et des Anciens combattants ; le Général Sada Samaké, un intime à IBK, ministre de la Sécurité avec comme bonus l’Intérieur ; Bocary Tréta, secrétaire général du parti présidentiel garde le département du Développement rural.

Au nombre ses ministres reconduits, figure également Mme Bouaré Fily Sissoko (Economie et Finances). Moustapha Ben Barka, un proche de la famille présidentielle, précédemment ministre délégué auprès du ministre de l’économie et des finances, chargé de la Promotion de l’investissement et de l’Initiative privée, devient ministre de l’Industrie et de la Promotion des investissements. M. Thierno Amadou Omar Hass Diallo, un proche du chef de l’Etat, ex-ministre délégué aux Affaires religieuses et du Culte devient ministre plein.

Des ministères ont été reconfigurés. Ainsi, le département de la Réconciliation nationale et du Développement des régions du nord devient ministère de la Réconciliation nationale tout court. Le développement des régions du nord est confié au département de la Solidarité et de l’Action humanitaire. L’Industrie quitte les Mines pour être rattachée à la Promotion des investissements de même que l’Eau abandonne le département de l’Energie pour se retrouvée à celui de l’Environnement et de l’Assainissement.

Le département de l’Equipement et des Transports intègre désormais le Désenclavement. Le département de l’Administration territoriale prend le nom de l’Intérieur et est fusionné avec la Sécurité. Les Sports se détachent de la Jeunesse pour constituer un département à part alors que la Jeunesse et la Construction citoyenne sont ensemble. Le ministère de l’Urbanisme et de la Politique de la ville, précédemment occupé par Moussa Mara devenu Premier ministre, est éclaté entre deux départements : l’Urbanisme et l’Habitat sont mis ensemble alors que la Politique de la ville est rattachée au ministère de la Décentralisation.

L’Intégration africaine fait partie désormais des missions du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Le département de la Fonction publique retrouve les Relations avec les institutions. Le Patrimoine s’ajoute au département des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières. Le ministère du Plan et de la prospective se mue en département de la Planification, de l’Aménagement du Territoire et de la Population alors que le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, est aussi chargé des Droits de l’homme.

Les deux généraux non reconduits
Il s’agit du Général Moussa Sinko Coulibaly, ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales depuis la transition et membre de l’ex-junte à l’origine du coup d’Etat militaire de mars 2012 et du Général Abdoulaye Koumaré, ministre de l’Equipement, proche du chef de l’ex-junte Amadou Sanogo.

Les 7 autres partants
Cheick Oumar DiarraH (Réconciliation Nationale et Développement des Régions du Nord), Ousmane Ag Rhissa (Environnement et Assainissement), Moustaph Dicko (Enseignement Supérieur et Recherche Scientifique), Jean Marie Sangaré (Communication et Nouvelles Technologies), Mahamadou Diarra (logement), Malick Alhousseïni (délégué auprès du ministre de l’Administration territoriale chargé de la Décentralisation), Madani Touré (délégué auprès du ministre du ministre de l’Economie et des Finances chargé du Budget) et Nango Dembélé, ministre délégué chargé de l’Elevage de la Pêche et de la Sécurité alimentaire dans le gouvernement sortant ne sont pas reconduits.

Les 8 nouveaux ministres
Me Mountaga Tall, Président du Comité national d’initiative pour le développement (CNID FYT), candidat malheureux à la présidentielle et aux législatives de 20013 se charge du délicat fauteuil du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. Ousmane Sy, un ex-ministre sous le régime du président Alpha Konaré (2002-2012) revient à ses anciennes amours de ministre de la Décentralisation et pour en plus s’occuper de la ville. Housseïnou Amion Guindo, président de la Codem, candidat malheureux à la présidentielle et aux législatives de 2013, s’occupe des Sports. Tous les trois sont de la majorité présidentielle.

Abdoulaye Diop, ancien ambassadeur du Mali aux Etats-Unis, proche du chef de l’Etat, occupe désormais le fauteuil du ministre des Affaires étrangères. Mamadou Camara, ex-directeur de cabinet du président de la République détient le portefeuille de l’Economie numérique, de l’Information et de la Communication. Mamadou Hachim Koumaré, précédemment Conseiller du président de la République qui devient gère le ministère de l’Équipement, des Transports et du Désenclavement. Abdoulaye Idrissa Maïga, 2e adjoint au secrétaire général du RPM et directeur de campagne de IBK est bombardé ministre de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement. Madame N’Diaye Ramatoulaye Diallo du RPM est placée au département de la Culture.

Autres observations
Dans ce nouveau gouvernement, IBK et son  parti le RPM s’emparent de 23 portefeuilles sur les 31. Alors 8 ministères reviennent aux partis alliés. Un seul ministre change de portefeuille, M. Zahabi Ould Sidi Mohamed, précédemment chef de la diplomatie malienne, devient ministre de la Réconciliation nationale. Zahabi Ould Sidy Mohamed, un Arabe de Tombouctou est ministre de la Réconciliation, en remplacement de Cheick Oumar Diarrah, qui quitte le gouvernement. Zahabi est remplacé au ministère des Affaires étrangères par Abdoulaye Diop, un diplomate.

Enfin, la présence de plusieurs grosses pointures face au jeune Mara pose des questionnements. Il s’agit de Soumeylou Boubèye Maïga, Mohamed Ali Bathily, Mme Bouré Fily Sissko, Général Sada Samaké, Ousmane Sy, Me Mountaga Tall, Bocary Tréta, Housséini Amion Guindo…  Attendons de voir !
Mamadou DABO

La liste complète des membres du gouvernement
1- Ministre Justice des droits de l’homme, garde des sceaux : Mohamed Ali Bathily (Rpm)
2- Ministre Défense et des anciens combattants : Soumeylou Boubeye Maïga (Asma)
3- Ministre de l’intérieur et de la sécurité : Gal Sada Samaké (Militaire)
4- Ministre de l’économie et des finances : Bouaré Fily Sissoko (Rpm)
5- Ministre de la réconciliation nationale : Zahabi Sidi Ould Mohamed (Nord)
6- Ministre des affaires étrangères de l’intégration africaine et de la coopération internationale : Abdoulaye Diop (RPM)
7- Ministre du développement rural : Bocary Treta (Rpm)
8- Ministre de la solidarité et de l’action humanitaire et de la reconstruction du nord : Hamadoun Konaté (Rpm)
9- Ministre de l’équipement des transports et du désenclavement : Mamadou Hachim Koumaré (Rpm)
10- Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique : Me Mountaga Tall (Cnid)
11- Ministre de la planification et de l’aménagement du territoire et de la population : Cheickna Hamady Seydi Diawara (Rpm)
12- Ministre des domaines de l’état des affaires foncières et du patrimoine : Tiéman Hubert Coulibaly (Udd)
13- Ministre du travail de la fonction publique et des relations avec les institutions : Bocar Moussa Diarra (Um rda)
14- Ministre du commerce : Abdel Karim Konaté (Adéma)
15- Ministre de l’assainissement de l’environnement et de l’eau : Abdoulaye Idrissa Maïga (Rpm)
16- Ministre de la décentralisation et de la ville : Ousmane Sy (Adéma)
17- Ministre de l’urbanisme et de l’habitat : Mahamadou Diarra (Rpm)
18- Ministre de la santé et de l’hygiène publique : Ousmane Koné (Rpm)
19- Ministre de l’éducation nationale : Togola Jacquelline Marie Nana (Rpm)
20- Ministre de l’économie numérique de l’information et de la communication : Mahamadou Camara (Rpm)
21- Ministre de l’énergie : Mamady Frankaly Keïta (Rpm)
22- Ministre des mines : Boubou Cissé (Famille)
23- Ministre de l’industrie et de la promotion de l’investissement : Moustapha Ben Barka (Famille)
24- Ministre de l’emploi et de la formation professionnelle porte parole du gouvernement : Mahamane Baby (Famille)
25- Ministre de la femme de l’enfant et de la famille : Sangaré Oumou Bah (Rpm)
26- Ministre des maliens de l’extérieur : Abdourahamane Sylla (Rpm)
27- Ministre de la jeunesse et de la construction citoyenne : Maitre Mamadou Gaoussou Diarra (Rpm)
28- Ministre des sports : Housseiny Amion Guindo (Codem)
29- Ministre de l’artisanat et du tourisme : Berthé Aïssata Bengaly (Rpm)
30- Ministre de la culture : N’Diaye Ramatoulaye Diallo (Rpm)
31- Ministre des affaires religieuses et du culte : Thierno Hamady Oumar Hass Diallo (Sté civile)

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