Ils sont 6 nouveaux ministres dans le gouvernement Modibo Kéïta, qui comprend 29 membres. Il s’agit de : Mamadou Igor Diarra, ministre de l’Economie et des Finances ; Choguel Kokala Maïga, ministre de l’Economie numérique, de l’Information et de la Communication, porte-parole du Gouvernement ; Kénékouo dit Barthélémy Togo, ministre de l’Education nationale ; Dramane Dembélé, ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat ; Madame Diarra Raky Talla, ministre du Travail, de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat, chargé des relations avec les Institutions ; Mohamed Ag Erlaf, ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable.
La gifle du Premier ministre aux femmes
La politique de promotion des femmes prônée par le régime du président IBK est devenue un vain mot. Depuis son ascension à la magistrature su- prême, les femmes sont de moins en moins représentées dans les postes nominatifs et électifs. Une fois de plus, les femmes ne sont pas dignement représentées dans un attelage à dominance mâle. De 4 représentantes au gouvernement d’Oumar Tatam Ly, 5 dans l’équipe Moussa Mara, elles se retrouvent au nombre 3 dans le gouvernement Modibo Kéïta. Le constat est amer pour elles. Mais elles affirment que la lutte continue.
Confiance encore renouvelée à Tiéman Hubert Coulibaly et Abdel Karim Konaté
De la 12ème place dans l’ancien gouvernement, au ministère des domaines de l’Etat, des Affaires Foncières et du Patrimoine, Tiéman Hubert Coulibaly se retrouve à la 5ème place dans l’équipe de Modibo Kéïta. Il hérite d’un département stratégique, celui de la défense et des anciens combattants. Sa nomination à ce poste découle de la confiance placée en lui par le Président de la république. Il a tous les atouts pour achever la refondation de l’armée malienne, commencée par le ministre Soumeylou Boubèye, poursuivie par son prédécesseur Bah N’Daw.
La même confiance a été renouvelée à Abdel Karim Konaté, qui conserve son poste augmenté de l’industrie.
Rappelons que ces ministres sont là depuis la transition de Dioncounda Traoré et le 2ème gouvernement de Cheick Modibo Diarra du 20 aout 2012. Il s’agit des ministres Tièman Hubert Coulibaly et Abdel Karim Konaté. Le premier avait la charge du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale et le second le département du Commerce et de l’Industrie. Ils ont fait les différents gouvernements de Cheick Modibo Diarra, de Diango Cissoko, d’Oumar Tatam Ly, Moussa Mara et aujourd’hui ils accompagnent Modibo Kéita.
Actuellement Tiéman Hubert Coulibaly et Abdel Karim Konaté sont les doyens des ministres de l’après coup d’Etat du 22 mars 2012. Leur longévité n’est pas un hasard, ce sont des hommes qui savent travailler.
Ministères de la justice, de la sécurité et la défense relégués
Le gouvernement de l’ancien Premier ministre Moussa Mara avait laissé une place primordiale à la justice et aux questions de droit, car le ministre en charge de ce département était le numéro 2 du gouvernement. Avec le gouvernement de Modibo Kéïta le titulaire du ministère de la Justice et des Droits de l’Homme occupe le 12ème rang. Doit-on comprendre que la justice et les questions de droit ne sont plus une priorité pour le président de la république et son nouveau Premier ministre ? Les libérations extrajudiciaires qui se sont multipliées depuis l’arrivée du président IBK au pouvoir sont peut être une explication.
Tout comme la justice, le ministère de la sécurité a perdu du galon. De la 3ème place dans le dernier gouvernement, il se trouve aujourd’hui à la 11ème place dans le gouvernement de Modibo Kéita. Aujourd’hui ce n’est un secret pour personne que la ville de Bamako et celles de l’intérieur sont à la merci des bandits. Ceci explique-t-il cela ? On constate qu’au ministère de la défense et des anciens combattants, il y a une régression du 2ème rang au 5ème. Ce qui laisse perplexe les observateurs.
La question que l’on se pose est de savoir réellement les priorités des autorités maliennes aujourd’hui. Il y en a –t-il de plus importantes que la justice, la sécurité des maliens et la défense du territoire, surtout pour un pays en guerre ? Aucune réconciliation n’est pas possible sans une justice, sans une population sécurisée et sans une armée forte, équipée et respectée.
Le ministère du Développement rural prend du galon
Du 7ème rang dans le gouvernement Moussa Mara, il se retrouve au 1er rang de l’équipe de Modibo Kéita ; Son titulaire devient de fait le numéro 2 du gouvernement. Ce bombardement s’explique par le fait que Téréta renommé à ce poste, un baron du parti présidentiel, lorgnait fortement le poste de Premier ministre. Selon certaines indiscrétions, le retard pris dans l’annonce du gouvernement s’expliquerait par son refus d’occuper un autre poste en dehors de celui du Premier ministre. Finalement il sera officieusement le vice-premier ministre avec son statut du numéro 2 du gouvernement.
8 ministres remerciés
Ils l’ont-ils été à cause de la bourrasque, des effets collatéraux des scandales des surfacturations liées à l’achat de l’avion présidentiel, des armements et matériels militaires ; du fiasco des examens scolaires ; des tiraillements provoqués dans le gouvernement Mara par certaines attitudes intolérables de certains, etc.
Pour des raisons diverses quittent donc le gouvernement :Bah N’Daw, ministre de la Défense et des Anciens Combattants ; Mme BOUARÉ Fily SISSOKO, ministre de l’Économie et des Finances ; Bocar Moussa DIARRA, ministre du Travail, de la Fonction Publique et des Relations avec les Institutions ; Ousmane SY, ministre de la Décentralisation et de la Ville ; TOGOLA Jacqueline Marie NANA, ministre de l’Éducation Nationale ; Mahamadou CAMARA, ministre de l’Économie Numérique, de l’Information et de la Communication ;Moustapha BEN BARKA, ministre de l’Industrie et de la Promotion des Investissements ; Madame BERTHÉ Aïssata BENGALY, ministre de l‘Artisanat et du Tourisme.
Ahmadou Maïga
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