Annoncé pour être une équipe réduite (dédiée à la relance et à la redynamisation), le gouvernement de Moussa Mara, en reconduisant la plupart des ministres sortants, donne un signal inquiétant quant à sa capacité à répondre aux aspirations des Maliens…
Le Premier ministre, Moussa Mara, après des consultations qui ont duré quelques jours, a mis fin au suspens, en communiquant, vendredi, la liste des membres de son gouvernement. Ils sont au nombre de 31, contre 34 dans la précédente équipe. Ce nouveau gouvernement qui s’apprête à prendre en mains les affaires du pays, fait suite à la démission, samedi 5 avril 2014, du Premier ministre Oumar Tatam Ly. Ce qui imposait de fait un remaniement ministériel que beaucoup de nos compatriotes attendaient avec impatience, afin de sortir le pays de la léthargie dans laquelle il est plongé depuis 7 mois de gestion.. Aussi, depuis plusieurs jours les uns et les autres attendaient la publication du nouveau gouvernement. Il est enfin là. Sauf que la montagne a plutôt accouché d’une souris.
En effet, au regard du peu de résultats du gouvernement qui était en place et qui n’enregistre aucune avancée significative par rapport aux attentes les plus urgentes du peuple, à savoir l’amélioration du quotidien des Maliens, la relance économique, la reconquête de l’intégrité territoriale, beaucoup de nos concitoyen, après le départ de Oumar Tatam Ly, n’avaient qu’une seule chose sur les lèvres : «il faut un gouvernement de taille réduite et constitué de technocrates ». Ce qui devait passer par la mise à l’écart de tous les ministres qui ont jusqu’ici joué un rôle de simples figurants.
Quand une équipe ne gagne pas, on la change ! Cette vérité aussi évidente soit-elle, n’a visiblement pas guidé le choix du Premier ministre Mara, qui a choisi tout simplement de reconduire la plupart des ministres du gouvernement sortant. Une situation qui laisse aisément comprendre qu’il n’a pas eu les coudées franches lors de la formation de son équipe, qui est restée largement composée de ministres proches de la famille du chef, du cercle de ses amis ainsi que les copains du fiston dont la présence trop pesante (gênante?) a eu raison de la détermination de OTL.
Ils retrouvent leurs départements
Avec la constitution du gouvernement Mara, le deuxième de l’ère IBK ; il y a plus de 20 anciens ministres qui retrouvent leur fauteuils. Il s’agit de Mohamed Ali Bathily (Justice), Soumeylou Boubeye Maïga (Défense), Gal Sada Samaké (Sécurité intérieure), Bouaré Fily Sissoko (Economie et Finances), Bocary Tréta (développement rural), Hamadoun Konaté (Solidarité, action humanitaire et reconstruction du nord), Tiéman Coulibay (domaine de l’état et affaires foncières), Abdel Karim Konaté (commerce), Mahamadou Diarra (Urbanisme et habitat), Ousmane Koné (Santé), Togola Jacqueline Nana (éducation nationale), Mamady Frankaly Keïta (énergie), Moustapha Ben Barka (industrie et promotion de l’investissement), Mahamane Baby (emploi et formation professionnelle), Sangaré Oumou Bah (femme, enfant et famille), Abdourhamane Sylla (Maliens de l’Extérieur), Berthé Aissata Bengaly (Artisanat et tourisme), Bocar Moussa Diarra (Fonction publique), Thierno Hass Diallo (affaires religieuses et du culte).
Les arrivants et les partants
Neufs ministres de l’ancienne équipe n’ont pas été reconduits. Il s’agit de Moustapha Dicko (Enseignement supérieur et Recherche scientifique), Ousmane Ag Rhissa (Environnement et Assainissement), Cheik Oumar Diarra (Réconciliation nationale et développement des régions du nord), Gal Abdoulaye Koumaré (Equipement et transports), Moussa Sinko Coulibaly (Administration territoriale), Jean Marie Idrissa Sangaré (communication et des nouvelles technologies de l’information), Bruno Maïga (culture), Malick Alhousseini (Décentralisation), Madani Touré (Budget) et Nago Dembélé (élevage, pêche et sécurité alimentaire).
Les rentrants ont pour noms : Me Mountaga Tall, qui devient ministre, pour la première fois dans sa longue carrière politique. Le président du CNID FYT a en charge le département l’Enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique.
L’ancien directeur de campagne de IBK, Abdoulaye Idrissa Maïga et son adjointe, N’Diaye Ramatoulaye Diallo, arrivent respectivement à la tête du ministère de l’Assainissement, de l’environnement et de l’Eau, et celui de la Culture.
Mamadou Hachim Koumaré est le tout nouveau ministre de l’équipement et des transports.
Ousmane Sy est porté à la tête du ministère de la Décentralisation.
On enregistre un seul cas de changement de portefeuille : Zahabi Ould Mohamed qui quitte le ministère des affaires étrangères et la coopération internationale pour le ministère de la réconciliation nationale.
Ces partis qui se partagent le gâteau…
A la lecture de la configuration du gouvernement Mara, on ne peut s’empêcher de faire une remarque : Il y a les partis qui y restent et, ceux qui arrivent…à la table. Tous sont des formations politiques qui ont rejoints le candidat du RPM. Parmi les premières cités figurent l’Asma avec Soumeylou Boubeye, l’Adema Pasj avec Abdel Karim Konaté et Ousmane Sy. Au nombre de ceux qui sont conviés figurent la Codem avec l’entrée au gouvernement de Houseiny Amion Guindo. C’est aussi le cas du CNID avec Me Tall, qui n’a pas hésité dans son choix. Candidat malheureux à la présidentielle et aux législatives, l’entrée au gouvernement est une aubaine qu’il ne peut laisser passer, au regard de la mort politique qui le guette.
Papa Sow