Gouvernement et mémorandum de l’opposition : Va-t-on déjà assister au premier duel avant la bataille électorale ?

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L'opposition malienne dans la rue (photo archives)

A quatre mois du premier tour de la présidentielle, le mercure commence à monter entre la Majorité et l’Opposition. Alors que cette dernière presse le gouvernement à réunir toutes les conditions pour des élections transparentes et crédibles, en adressant un mémorandum aux autorités, le Premier ministre, quant à lui, perd son self-control en proférant des menaces à peine voilées. « Certains  croient que la vie du Mali s’arrête aux élections. Et qu’elles n’auront pas lieu parce qu’ils veulent être président de la République sans élections… » a-t-il déclaré.

La publication d’un chronogramme détaillant les différentes opérations à accomplir avant pendant et même après les élections ne semble pas convaincre l’Opposition qui soupçonne déjà le Gouvernement de ne pas avoir la volonté d’organiser des élections crédibles et  transparentes. Elle l’a fait savoir dans un mémorandum adressé aux plus hautes autorités du pays. Si l’Opposition reconnait avoir eu satisfaction par rapport à certaines revendications, elle demeure dubitative sur d’autres questions et demande au gouvernement de donner satisfaction aux autres points qui paraissent tout aussi importants que ceux qui ont été déjà pris en compte. Parmi les points qui ne semblent pas connaitre d’engagement du gouvernement, on peut citer entre autres : l’utilisation des cartes électorales biométriques avec photo et indication du bureau de vote en lieu et place des cartes NINA ; les bulletins de vote comportant, au dos,  les signatures du président du bureau de vote et des assesseurs de la Majorité et de l’Opposition ;  la consultation des partis politiques avant la détermination du nombre et l’emplacement des bureaux de vote.

Elle a également fait cinq recommandations  qui sont : maintenir le principe « de la supervision par la CENI » dans l’article 83 de la loi électorale; au regard du rôle critique de la Cour constitutionnelle, réformer les procédures de cette institution pour plus de transparence; demander au Conseil de Sécurité d’ajouter au mandat de la MINUSMA qui sera renouvelé prochainement, une plus grande implication dans l’organisation de l’élection présidentielle allant jusqu’à la certification des résultats comme en Côte d’Ivoire en 2011 ; publier le chronogramme des opérations préalables à la tenue du scrutin présidentiel; convenir, le plus tôt, avec tous les acteurs du processus électoral, des  modèles de procès-verbaux, de carte d’électeur et de bulletin de vote. Selon l’Opposition, la prise en compte de ces recommandations seraient gage de stabilité post-électorale.

En attendant, la balle semble être dans le camp du gouvernement, qui sera pris pour le seul responsable de la mauvaise organisation du scrutin présidentiel et surtout des conséquences qui en découleront.

Youssouf Sissoko

youssouf@journalinfosept.com

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2 COMMENTAIRES

  1. Pendant que le Mali fait face à des attaques meurtrières et que les maliens meurent par dizaine, les opposants maliennes cherchent les voies et moyens pour faire pression sur le gouvernement malien pour tenir les élections. C’est le vœu de la classe politique et de la société civile la tenue des élections en juillet 2018. On va les tenir donc. Que les conditions soient remplies ou non. Et le président IBK sera réélu. Il ne faudra donc que ces salopards essaient de créer une crise post-électorale sous prétexte que les élections ne sont pas déroulées dans les bonnes conditions. Car force sera la loi.Allons seulement.

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