Gouvernement d’union nationale : Soumaila Cissé entre le marteau et l’enclume

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Soumaïla Cissé
Soumaïla Cissé

Le débat est désormais engagé  au sein de l’Union pour la République et la Démocratie, URD, s’il faut rentrer dans un gouvernement de large ouverture ou continuer à jouer le rôle de parti leader de l’opposition. Selon nos informations, la majorité des cadres du parti serait d’accord pour figurer dans le prochain gouvernement, mais pas à n’importe quel prix. Quant à son Président, Soumaila Cissé, sa position semble on ne peut plus ambiguë. 

Le président de l’URD serait désormais entre le marteau de ses cadres et d’une frange importante de l’opinion nationale et même internationale, et l’enclume de ses ambitions et autres privilèges qui risquent d’aller à vau l’eau en acceptant de rentrer dans le gouvernement.  Voici les options qui s’offrent à Soumaila Cissé et à ses camarades. Quelles pourraient être les conséquences de chaque option ?

La première option

Participer à un gouvernement d’union nationale avec des départements régaliens  pour juguler  la crise multidimensionnelle qui sévit au Mali depuis 2012 et procéder aux réformes indispensables pour la bonne marche de la démocratie est un devoir pour tout parti politique. Les leaders de l’URD, qui aspirent un jour à gérer ce pays, ne pourraient pas se dérober de ce devoir, au risque de se discréditer aux yeux de l’opinion nationale et internationale. Donc, c’est un impératif pour Soumaila Cissé et ses camarades, dans le contexte actuel du Mali, de faire des concessions allant jusqu’à participer à un gouvernement d’union nationale, avec certainement des préalables.

Par contre, en refusant tout compromis, y compris la participation à un gouvernement de large ouverture  pour d’autres motifs, le parti s’exposera à deux risques majeurs. Le premier est un démembrement de l’URD, suivi d’une démotivation des cadres et militants et une menace certaine sur la cohésion au sein du parti de la poignée de mains. Le second risque serait l’isolement total de l’URD, comme au second tour de la présidentielle. SoumailaCissé et ses camarades courent le risque d’être seul, car il est à parier que leurs alliés de l’opposition ne vont jamais cracher sur une proposition allant dans le sens de leur participation à un gouvernement. Alors, l’URD aura tout intérêt à participer à un gouvernement d’union nationale pour ne pas se faire harakiri demain et dire adieu au pouvoir en 2023.

La deuxième option

Ne pas participer à un quelconque gouvernement des autorités que l’URD qualifie  d’illégitimes et continuer à jouer le rôle de parti leader de l’opposition. Dans ce cas, Soumaila Cissé continuera de jouir des prérogatives de chef de file de l’Opposition. L’URD ne  serait, non seulement, pas comptable du bilan, qu’elle ne trouve pas reluisant, voire même  catastrophique, mais aussi et surtout, pourra espérer avoir l’adhésion du peuple. Il y a deux risques majeurs également pour cette autre option.

Le premier est le fait de ne pas être compris par le peuple qui aura du mal à comprendre  pourquoi un parti politique comme l’URD refuse de participer à la gestion du pays au moment où le feu est sur le point de consumer la demeure-Mali.

Le deuxième risque  est la formation d’un front anti URD et anti SoumailaCissé pour non seulement isoler ce parti en vue des législatives et des régionales à venir, mais aussi et surtout pour réduire les chances de son candidat à l’élection présidentielle de 2023.  Ce scénario semble être le plus probable. Et l’URD perdra tout espoir de venir après IBK bien qu’étant la deuxième  grande force politique au Mali. SoumailaCissé pourrait même gagner sans gouverner, comme ce fut le cas de Martin Fayulu en République Démocratique du Congo.

En somme, les cadres et militants de l’URD doivent faire preuve d’intelligence politique, en bannissant non seulement le jusqu’auboutisme dans leur stratégie politique  mais aussi  en saisissant les opportunités, car  le pouvoir en Afrique est trop fort.

      Youssouf Sissoko

youssouf@journalinfosept.com

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6 COMMENTAIRES

  1. Il ne s’agit pas de former un gouvernement d’union nationale pour sauver le Mali mais de remettre le pouvoir à L’HOMME légitime.
    Si IBK n’arrive pas à sauver ce pays jusqu’à espérer la participation au gouvernement de celui dont il a usurpé la place,c’est essentiellement à cause de son illégitimité.
    La solution n’est pas la formation d’un gouvernement d’union nationale ,mais de la reconnaissance de la légitimité d’une politique incarnée par SOUMAILA CISSE .
    Que SOUMAILA CISSE rentre dans un gouvernement dans lequel IBK et son CLAN continuent à influencer la direction correspond à un partage de gâteaux.
    CE SE SERAIT UNE TRAHISON DES IDÉAUX INCARNÉS PAR LE CHEF DE FIL DE L’OPPOSITION.
    Si IBK est incapable de gérer ce pays qu’ il laisse la place à quelqu’un d’autres.
    La solution adaptable au Mali après une élection confisquée est celle qui a été pratiquée au Zimbabwe c’est à dire une cohabitation entre l’homme politique légitime et celui légal.
    Celui légitime exerce entièrement le pouvoir comme dans un régime parlementaire et celui légal se consacre aux activités internationales.
    SOUMAILA CISSE a besoin de toute la liberté nécessaire pour conduire un gouvernement qu’ il aura à choisir les membres pour sauver ce pays.
    La cohabitation est la solution ,non la formation d’un gouvernement d’union nationale .
    Il va de soit que ça dépendra de la compréhension du chef de gouvernement de savoir avec quels partis politiques il faudra travailler pour donner plus de légitimité au gouvernement.
    Un seul scénario est possible pour que le Mali soit sauvé,que SOUMAILA CISSE conduit un gouvernement de large ouverture.
    C’EST UN SCÉNARIO QUI VA DANS LE SENS DE LA REVENDICATION DES RELIGIEUX.
    Si ce n’est pas possible qu’ IBK se débrouille avec les éléments qui sont à sa disposition pour sauver le Mali.
    OSER LUTTER ,C’EST OSER VAINCRE!
    La lutte continue.

  2. Quelle carence M. le jour naliste : Quant à son Président, Soumaila Cissé, sa position semble on ne peut plus ambiguë.

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