Gouvernement d’union nationale- concertation nationale : Et si la grogne ne tournait qu’autour d’une histoire de postes ministériels ?

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Les  protestations contre le caractère du nouveau gouvernement y ont lieu déjà. Mais au delà, le plus préoccupant, c’est les tensions tendues au sein même des groupements.
« Les maliens sont difficiles à gérer. Ils ont de multiples couleurs comme un caméléon. » « Même si le Mali se limitait à Bamako seulement, les politiques allaient se battre pour avoir des lopins. Ils ne se soucient pas du problème du nord, mais leur grogne est une histoire de postes. » Ces propos nous ont été confiés par deux grands hommes politiques qui ont depuis, le régime socialiste jusqu’à celui de la démocratie, l’œil sur la gestion du pourvoir.
Le duo Dioncounda- Cheick Modibo, ne peut pas se réjouir d’avoir composé, dans une situation pareille, un gouvernement de consensus. Loin s’en faut. Au lendemain de sa composition, les contestations émanant de certains groupements, mais aussi de la société civile n’ont pas tardé à pleuvoir. Pour certains, ce gouvernement est un gouvernement d’ouverture et non d’union. Pour d’autres, le premier ministre Cheick Modibo Diarra s’est fait la part belle. Tous les postes stratégiques sont occupés par ses hommes.
Au constat des faits, les partis politiques n’ont eu que quelques strapontins. Qui d’ailleurs même si ce sont des départements qui vont gérer des dossiers lors de la transition, n’ont pas un grand rôle à jouer. Ils vont seulement assister, mais ne participeront pas réellement à la résolution de la crise.  Oui, cela n’est pas une première dans l’histoire du Mali. Quand on sait que la chute du père de l’indépendance, Modibo Keïta, a ouvert la voie à une dictature. Avec la gestion totale du pouvoir par des militaires et un parti unique l’UDPM, sous leur épaule. Le peuple et l’opposition sous estimés. Mais pour quelle fin ?
Jusqu’où ce gouvernement de Cheick Modibo Diarra pourra bien nous amener sans les partis politiques ? C’est la question que se pose beaucoup de maliens. L’autre face de l’histoire, des guerres internes mettent à dos les composantes des groupements. Pour un soit disant partage des gains collectifs.  Dioncounda et Diarra ont soulevé l’appétit de tout le monde en demandant à chaque groupement de fournir 8 CV. Ignoraient-ils le nombre de ceux-ci qui ont poussé comme des champignons suite au coup d’Etat du 22mars,  croyant fermement que leur heure a enfin sonné ?  Sur les 800 CV déposés sur la table du premier ministre, seulement quatorze ont eu gain de cause. La majorité est issue des rangs des partis politiques. Ce qui est mal appréciée, selon des informations, par des mouvements dans les groupements. Non pas, par ce qu’aucun ministre ne vient de leur mouvement, mais l’avarice des politiques et mouvements apolitiques gagnants à ne pas partager les gains,  qu’ils jugent collectifs.
A moment où nous vous faisons part de cette information, les tensions sont très tendues au sein des groupements. Le partage des postes dans les départements semble être très difficile. Tout le monde veut avoir sa part et, selon des sources, les partis politiques ne sont pas cet avis. A cet effet, les mécontents se préparent pour tout remettre en cause au moment de la concertation. C’est devenu l’ironie de l’examen de Bougouni : «L’émulation dans le mauvais sens. »
Boubacar Yalkoué

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