Pour avoir été réélu avec un score sans appel de 70% des votants en 2007 et inauguré à chaque opportunité le plus petit ouvrage du pays, la chute brutale de celui qu’on appelle ATT, n’a suscité aucun mouvement de soutien en sa faveur. Un paradoxe angoissant au regard des motions de félicitations des membres des partis composant la majorité présidentielle à l’endroit du généralissime ATT.
Dans ce concert de louanges, seul le parti Sadi d’Oumar Mariko avait mis un peu de bémol sur les appréciations positives des réalisations du régime. Tandis que les opposants estimaient qu’il y avait un recul de la démocratie au Mali, voire même une menace sur la gouvernance démocratique sous la gouvernance d’ATT, les partis de la mouvance présidentielle réclamaient l’héritage du Président ATT, déniant au seul Pdes le droit de se prévaloir de cet héritage. En fait, la mouvance voyait la partie émergée de l’iceberg ATT, mais ne voulait pas faire sienne la partie immergée qui elle n’était pas belle à voir et à assumer. Elle cachait une corruption endémique, un clientélisme effréné, un détournement de pouvoir sans précédent par la caste au pouvoir et la mainmise sur toutes les institutions comme un Etat-parti.
Le 22 mars a mis fin à cette gouvernance corrompue et iconoclaste. ATT parti, les membres de cette mouvance ont retourné leurs vestes et ne reconnaissaient plus le «soldat de la démocratie » comme leur mentor. La défaite est orpheline. Ils se sont agglutinés dans un front du refus alors qu’ils acceptaient la gouvernance d’un dictateur habillé en soldat de la démocratie. Ils sont disqualifiés pour donner des leçons de démocratie aux officiers et militaires du rang qui ont donné un coup d’arrêt inespéré à cette mauvaise gouvernance décennale de la vraie fausse icône.
Le régime d’Alpha avait donné le pouvoir à ATT dans des conditions de mauvaise gouvernance absolue. Le Mali trompait son monde sur la qualité de sa démocratie et la solidité de ses institutions balayées en quelques heures par une junte pusillanime.
C’est pour cette raison que le nouveau Premier Ministre a écarté toute cette classe politique inféodée au pouvoir défunt d’ATT du gouvernement de transition, même si cela a ressemblé à un bâton manié par un aveugle.
B.F