Gouvernement de Oumar Tatam Ly : Quid des déclarations de biens ?

De la moralité des ministres
Certes du point de vue des compétences (et du background en général) des nouveaux membres du gouvernement actuel, les observateurs s’accordent sur la compétence des uns et des autres, mais du point de vue moralité de ces hommes et femmes, nul n’ose lever le petit doigt pour affirmer quoi que ce soit ! Est-ce par mépris ou par complaisance ? Or, ceux qui ont désormais en charge la gestion au quotidien des affaires de l’Etat, au niveau des différents départements ministériels devraient être (du moins moralement) plus que recommandables ! En effet, dans le cadre de la lutte contre la corruption et pour la bonne gouvernance, il n’est point besoin de dire que les ministres maliens, dans le contexte actuel, doivent être de « bons gestionnaires des fonds publics ». Mais, comment peut-on s’assurer de cette donne, sans aucune enquête de moralité, depuis la phase des "candidats ministrables" jusqu’à celle de leur nomination, suivie de leur prise de fonction. De ce fait, des craintes subsistent au niveau de certains observateurs, du fait de l’entrée au gouvernement de certains ministres dont le train de vie et le penchant quasi viscéral vers une prodigalité excessive, sont connus de tous. Par ailleurs, certains nouveaux ministres et d’autres qui ont été reconduits sont assez connus pour des extravagances, alliant dépenses excessives et confort insolent, aux yeux et au menton de leurs anciens collaborateurs. Ce sont là des ordonnateurs de l’Etat qui n’hésiteraient pas à se complaire dans des dépenses de prestige et à procéder à une budgétisation outrancière de l’accessoire, tant au niveau de leur cabinet qu’à titre personnel. Dans tous les cas, il urge de réaffirmer la nécessité des enquêtes sur les mœurs de nos gouvernants, surtout par rapport à leurs patrimoines.Quid de la déclaration des biens ?
De hauts cadres comme ceux qui viennent d’être propulsés au devant de la scène socio-politique nationale, au sein du gouvernement, sont certainement des Maliens et des Maliennes d’une certaine classe sociale au dessus de la moyenne. Cependant, pour rassurer les uns et les autres que ces compatriotes qui ont accepté de « servir l’Etat, et non de s’en servir » ne seront pas mus par l’objectif de piller les ressources de l’Etat, il est plus qu’important de les soumettre à l’exigence d’une déclaration publique et solennelle de leurs biens. Cette pratique a une grande valeur dissuasive par rapport à un certain nombre d’indélicatesses financières. En effet, le ministre qui a déclaré publiquement son patrimoine sera plus timoré dans son ardeur à vouloir doubler, tripler voire quadrupler ses avoirs financiers, ses biens matériels, sa propriété immobilière… lors de l’exercice de ses fonctions. Dans les gouvernements sortants, l’on a vu des ministres qui se sont empressés d’acquérir des biens immobiliers de tous ordres. Le cas typique de celui là qui a acquis un terrain dans ACI 2000, terrain sur lequel a été bâti un immeuble impressionnant après seulement 3 mois de fonction, avait défrayé la chronique. Tout compte fait, pour une lutte efficace contre la corruption et la mauvaise gouvernance, le gouvernement doit donner l’exemple, en procédant à l’évaluation des biens des premiers responsables de l’Etat. Cela fait partie de la bonne moralité de ceux qui nous gouvernent. Mais, puisque les pintades regardent toujours celle qui est devant, pendant que le poisson lui, pourrit toujours par la tête, un sursaut patriotique dans ce sens, ne pourrait que faire dissiper toutes les appréhensions négatives.Malick Camara
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