L’équipe de Cheick Modibo Diarra II compte en son sein quatre amazones. Qui sont-elles ? Le Challenger est allé à leur découverte !
Mme Traoré Rokiatou Guikiné
Une diplomate bien connue des Maliens de l’extérieur
Le choix de Mme Traoré Rokiatou Guikiné au gouvernement pour diriger de surcroît le département de Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine a surpris très peu de personnes en réalité. Au sein de la diaspora malienne, tout comme dans le monde de la diplomatie ou de la haute administration en général.
Le fait est plutôt rare pour ne pas être souligné. Dans un pays où les éloges semblent plutôt dédiés aux morts, l’entrée au gouvernement de Mme Traoré Rokiatou Guikiné a été favorablement accueillie par l’opinion. Pourtant rien ne prédestinait cette Soninké bon teint, native de Toukoto, dans le cercle de Kita (région de Kayes) conseillère des Affaires étrangères de classe exceptionnelle, à une carrière de diplomate.
Lorsque, avec sa maîtrise en Economie obtenue à l’École Nationale d’Administration de Bamako (ENA), elle atterrit au ministère des Affaires étrangères, elle se fit tout de suite remarquer par sa compétence et son sérieux au travail, deux qualités grâce auxquelles elle ne tarda pas à se voir confier des responsabilités : chargée du dossier Coopération bilatérale Europe de l’Est-Asie, puis Chef de division Coopération Economique Multilatérale, chef de division Coopération culturelle et sociale (1980-1985).
En 1986, elle devint directrice adjointe de la Coopération internationale et correspondante nationale de l’Agence de Coopération Culturelle et Technique (Francophonie). A partir de 1988, Mme Traoré est nommée conseiller technique au ministère des Affaires étrangères en charge des questions culturelles et sociales. De 1980 à 1988, elle a cumulé ces différentes fonctions avec celle de correspondante nationale de l’Agence de Coopération Culturelle et Technique de la Francophonie.
Après une courte durée (1990-1991) à la tête du Commissariat au Tourisme, elle est sollicitée à nouveau à Koulouba, aux Affaires étrangères, entre 1991 et 1995, pour lui confier le dossier Coopération bilatérale Mali/France – Espagne – Portugal. En 1995, la revoilà à la Direction de la Coopération internationale comme Directrice adjointe avec le titre d’ordonnateur déléguée FED.
Rigueur et sens très élevé de l’écoute !
Et en 2000, c’est sans surprise qu’elle est promue directrice de la Coopération internationale avec le titre d’Ambassadeur. Elle était alors coordonnatrice déléguée du Fonds européen du développement. De 2003 à 2009, elle est nommée ambassadrice du Mali au Burundi, Cameroun-RCA, Congo, RDC, Gabon, Guinée Equatoriale, Rwanda, Sao-Tomé et Principe et Tchad avec résidence à Libreville.
A son retour de Libreville, elle est nommée conseillère technique avant d’assumer la prestigieuse charge de Secrétaire générale du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale à partir de juin 2011. Elle est alors la première femme à accéder à ce poste important d’un département aussi stratégique que celui en charge de la diplomatie malienne. Ce, Jusqu’au 24 avril dernier, lorsqu’elle est nommée ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine.
En toute humilité, Mme Traoré Rokiatou mesure les nouvelles charges qui pèsent sur ses épaules. Sans doute, ses solides connaissances ‘’en pratique diplomatique et négociation internationale’’’ font d’elle une actrice incontournable dans les négociations avec les partenaires techniques et financiers qui viennent de suspendre leur aide suite aux événements du 22 mars. Tout au long de son honorable parcours, cette diplomate chevronnée a été au cœur de la gestion des préoccupations de nos compatriotes vivant à l’extérieur. Avec un engagement constant et une détermination sans faille.
La cinquantaine passée, Mme Traoré est créditée d’une bonne réputation au Mali et hors du Mali. Officier de l’Ordre national du Mali depuis 2006, elle a été élevée au grade de Commandeur de l’Etoile Equatoriale du Gabon en 2009.
Mme Alwata Ichata Sahi : la récompense du mérite !
Mme Alwata Ichata Sahi, née le 27 mars 1961 à Gao, professeur d’anglais de l’enseignement secondaire, a fait ses études supérieures à l’Ecole Normale Supérieure de Bamako (ENSUP) section anglais en 1987 et ses études secondaires et primaires dans sa ville natale à Gao.
Le profil de la carrière de Mme Alwata en dit long sur sa riche expérience professionnelle dans l’administration. Chef de cabinet du Département du Logement, des affaires foncières et de l’Urbanisme, jusqu’à sa nomination au poste de ministre de la promotion féminine, Mme Alwata a occupé d’autres hautes fonctions. Elle fut secrétaire générale de l’organisation panafricaine des femmes pour l’Afrique de l’Ouest ; membre de la commission paritaire ONG/gouvernement du Mali pour la promotion de la femme ; présidente de la coopérative des femmes pour l’éducation, la santé familiale et l’assainissement (COFESFA) ; chef du projet MLI/96/P02 en santé de la reproduction et le planning familial financé par le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) ; chef du projet MLI/90/P01 sur les problèmes de l’assainissement et d’hygiène financé par le Fonds des Nations Unies pour la femme (UNIFEM), etc.
Professeur d’enseignement secondaire de formation, celle qui a désormais la lourde charge de conduire les affaires de la promotion féminine a une carrière riche en expériences en matière de gestion et de protection de l’environnement, de promotion de la femme, du management de la formation et de l’organisation des associations des femmes et des jeunes. Elle est membre fondatrice d’une coopérative de jeunes diplômés sans emploi s’occupant de l’environnement et des questions de population. Présidente de l’Association malienne pour l’intégration régionale africaine (AMIRA), Mme Alwata Ichata Sahi est membre du bureau de plusieurs associations à savoir : le bureau de Coordination des Régions du Nord, le bureau de la Renaissance Africaine (RENAF) ; membre fondateur de la Coordination des Associations et ONG Féminines du Mali (CAFO) ; membre fondateur de l’Association des femmes pour les initiatives de paix (AFIP). Elle fut conseillère municipale en Commune II du District de Bamako en 1998-2002. A l’extérieur du pays, Mme Alwata a participé à plusieurs conférences internationales et séminaires ateliers en Afrique, en Europe, en Asie et aux Etats-Unis d’Amérique.
Elle est auteur de plusieurs publications à savoir : ‘’Femmes et micro finance’’ ; Femmes, développement et paix en Afrique’’ ; ‘’La lutte contre la pauvreté et gestion des conflits et la féminisation de la pauvreté’’ ; ‘’Le rôle des femmes africaines dans l’union africaine et la mise en œuvre du NEPAD’’ ; ‘’Les femmes dans les villes africaines’’;‘’Femmes environnement et emploi’’, etc.
Ses actions en faveur de la paix lui ont valu les distinctions d’Ambassadeur pour la paix. Chevalier de l’Ordre national du Mali, elle a aussi le Mérite Agricole du Mali dans le cadre de l’environnement et bien d’autres diplômes de reconnaissance. Elle maîtrise plusieurs langues telles que le bambara, sonrhaï, tamasheq, le haoussa, le français, l’anglais et le russe.
Mme Diallo Fadima Touré : une véritable amazone en terrain connu
Mme Diallo Fadima Touré est une véritable amazone au travail et un bouillon d’idées qui vient sur un terrain connu où l’on peut compter sur elle pour relever les défis. Malgré sa brièveté et le contexte de crise, son passage au département de l’Artisanat, de la Culture et du Tourisme n’est pas passé inaperçu.
Après son Baccalauréat, série Sciences biologiques, la native de la Cité des balanzans (Ségou dont elle ne fait pas mystère de sa fierté) s’inscrit à l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) où elle obtient une Maîtrise en Sciences économiques en 1977. Ambitieuse et courageuse, elle se rend à Montréal en 1985 pour y compléter sa formation en Gestion des finances municipales. Comme si cela ne suffisait pas Fadima, entreprend en 1996 à l’Université d’Atlanta (Géorgie) aux Etats-Unis des études plus poussées en Management des organisations. A son retour au pays natal, elle occupe différents postes au ministère des Finances et au département de l’Administration Territoriale.
Inspectrice des impôts et des domaines, Mme Diallo se verra également confier des responsabilités dans le domaine du patrimoine cadastral de l’Etat et des collectivités de notre pays, avant d’être nommée directrice du Contentieux et de la Statistique à la Direction Régionale des Impôts de Bamako.
En 2004, elle est désignée Vice-présidente de « SNC-Lavalin International INC » (une grande entreprise internationale spécialisée dans le domaine de l’ingénierie des affaires, basée au Canada). Auteur de plusieurs revues telles que Finances et Développement du Fonds Monétaire International (FMI), Mme Diallo est aussi initiatrice de thèmes de cours pour l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) et l’Université de Bamako dans les domaines des finances publiques, de la gestion domaniale et du marketing international. Consultante du Projet TOKTEN-Mali, Mme Diallo parle couramment le français et l’anglais.
Dr Diallo Déïdia Mahamane Kattra: une compétence revalorisée !
Avec la nomination de Dr Diallo Déïdia Mahamane Kattra comme ministre en charge du Travail, de l’Emploi et de la Formation professionnelle, l’équipe Cheick Modibo Diarra compte désormais quatre dames. Grand défi que celui que doit relever cette titulaire d’un doctorat en pharmacie qui est redonner espoir à une jeunesse malienne fort dans le besoin.
Diallo Déïdia M. Kattra a obtenu son Doctorat à l’Ecole nationale de médecine et de pharmacie du Mali en 1984 et entreprend la même année des études postuniversitaires. D’abord au Centre d’énergie atomique de Saclay, ensuite à l’Université Blaise Pascal Clermont Ferrand où elle suit une formation sur les radioéléments appliqués à la médecine.
Sur le plan professionnel, Diallo Déïdia M. Kattra qui a occupé le poste de chef de division laboratoire galénique de la pharmacie populaire du Mali entre 1986 et 1989, gère depuis 1990 sa propre officine, la pharmacie « Les Hirondelles».
Mme Diallo est membre de plusieurs associations. Fondatrice et présidente de l’Inter Ordre Pharmacien Africain entre 1998 et 2002, secrétaire générale puis présidente du Conseil national de l’ordre des pharmaciens du Mali de 1996 à 2001, présidente de l’Association pour la promotion de la santé (APSAN). C’est aussi elle qui préside l’Association des femmes du nord au Mali ainsi que le Lion’s Club de la zone 152…
Mme Diallo est militante de plusieurs autres associations ou regroupements comme le Collectif des ressortissants du nord (Coren) dont elle occupe la présidence de la Commission santé, environnement et nutrition, l’Alliance pour la Communauté Arabe (Alcarama).
La Rédaction