En plus de veiller à la stabilité macroéconomique, le gouvernement a entrepris des actions concrètes et stratégiques de développement global et proactif, conçues spécifiquement pour faciliter le processus de transformation des structures économiques et sociales et de générer une croissance équilibrée.
Le Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga entend entretenir cette locomotive afin de permettre à notre pays d’entamer le chemin de l’émergence économique tant souhaité par les Maliens. Le Premier ministre s’est ainsi engagé à moderniser les outils économiques, à promouvoir les actions à impact direct et rapide, à favoriser la relance économique, à encourager les investissements, à engager des réformes pour l’amélioration de la transparence dans la gestion des finances publiques et à promouvoir l’approche de Gestion axée sur le résultat. L’adoption de cette nouvelle approche performante a été annoncée à Koulikoro et à Kayes lors des conférences de cadres tenues en marge des cérémonies d’inauguration des sièges régionaux de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM).
En effet, de 2013 à 2016, le gouvernement a consenti d’immenses efforts pour assurer la paix et la sécurité, le bon fonctionnement de la justice, la relance économique et le renforcement de la politique de décentralisation.
Durant cette période, les efforts budgétaires de l’Etat ont été évalués à plus de 6 000 milliards de Fcfa. En 2017, les dotations budgétaires s’élèvent à près de 1 682,829 milliards de Fcfa pour les cinq secteurs de l’économie. Ainsi les secteurs «Infrastructures et Production», «Développement Social et Culturel», ont représenté respectivement 29,9 et 29,7% du budget, suivis du secteur de la «Souveraineté» avec 25,3%. Les secteurs «Développement Durable» et «Macro-Economie» ont, pour leur part, représenté respectivement 9,6 et 5,6%. Aujourd’hui les défis sont immenses et l’éventail des problèmes assez large. A ces défis s’ajoutent d’autres, non moins importants liés à la demande sociale.
Les bases d’une économie résiliente.
La réalisation de la modernisation des institutions n’est pas seulement l’affaire d’une révision des textes, mais la résultante d’une pratique politique. Le Cadre stratégique pour la relance économique (CREDD 2016-2018) en a fait une priorité.
Le coordinateur de la Cellule technique du cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP), Mamadou Zibo Maiga, estime que notre pays est en quête continue de la modernisation de ses institutions. Selon lui, l’un des aspects les plus marquants de ce processus est le nombre impressionnant de chantiers de réformes institutionnelles en cours actuellement dans notre pays. « Ainsi, dans la perspective de création des bases d’une économie résiliente, le CREDD a identifié des actions structurantes, notamment les programmes d’investissement en infrastructures (énergétiques, routières y compris les corridors) dont l’insuffisance constitue un véritable goulot d’étranglement au développement économique », a t-il indiqué.
Cet expert indique que « pour améliorer la qualité́ des services de l’administration et renforcer la confiance entre l’Etat et les citoyens, des investissements sont en cours. Ils sont axés sur l’amélioration de l’accès aux services sociaux de base (éducation, santé, accès à l’eau potable) pour les populations déplacées et réfugiées. Cependant, relever le défi de la qualité́ de ces services, particulièrement de l’éducation est sans doute le plus grand défi d’où le choix fondé du gouvernement d’engager une réforme de la gestion publique par le levier de la modernisation en vue d’une administration publique axée sur la performance », développe Mamadou Zibo Maiga. Il précisera que la stabilité du cadre macroéconomique du pays s’est consolidé davantage cette année au regard du principal indicateur observé tel que le PIB qui s’est situé à 5,8% en 2016.
Ce regain de stabilité et de certitude du cadre macroéconomique devrait restaurer la considération au rendement et influencer favorablement les investissements.
L’exécutif dans sa stratégie s’appuiera sur cette stabilité du cadre macro-économique comme un outil pour créer les meilleures conditions de développement économique du pays. Dans ce domaine spécifique, les instructions claires données par le chef du gouvernement permettront d’engager des actions concrètes visant à consolider cette stabilité du cadre macroéconomique.
L’expert ajoutera qu’un cadre macroéconomique ciblé sur la croissance et le développement sera un facteur impératif à la transformation. Ainsi, outre une stabilisation macroéconomique à court terme, une gestion macroéconomique effective assure que la production des revenus et l’allocation des ressources promeuvent le changement structurel d’amélioration de la productivité. Cette action débouche sur des transformations institutionnelles et sociales en visant une économie articulée et inclusive au travers d’une révision des évolutions macroéconomiques et diverses politiques de développements adoptées à notre pays.
Une stratégie de Développement intégré des régions du Nord.
Notre pays se trouve à un moment décisif de son histoire avec de nombreuses opportunités parallèles à des défis considérables. En plus de veiller à la stabilité macroéconomique, le gouvernement a entrepris des actions concrètes et stratégiques de développement global et proactif, conçues spécifiquement pour faciliter le processus de transformation des structures économiques et sociales et de générer une croissance équilibrée.
Sur ce chantier particulier, le Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maiga a engagé la revitalisation du processus de mise en œuvre de la Stratégie spécifique de développement intégré des régions du nord du Mali conformément aux engagements du gouvernement contenus dans l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Cette stratégie, selon le coordinateur du CSCRP, ambitionne de ramener la paix dans la partie septentrionale du pays par un développement inclusif. « Il s’agit d’une stratégie qui dotera les régions du nord, d’institutions solides et d’infrastructures adéquates en créant un environnement où la production de richesses sera accrue. Le bien-être des populations sera ainsi assuré.
Le but final est de hisser dans un délai n’excédant pas une période de 10 à 15 ans les régions concernées au même niveau de développement que le reste du pays en termes d’indicateurs de développement. Les axes d’intervention de la stratégie s’articulent autour de l’amélioration de la gouvernance globale, du développement économique et des infrastructures. L’amélioration de la gouvernance concernera les aspects de sécurité et de défense, l’administration du territoire et l’émergence économique. Le développement des infrastructures intègre les équipements sociaux et structurants de base, ainsi que l’énergie. Le développement économique englobera les activités rurales, l’environnement, les mines, l’industrie et le tourisme », indique notre interlocuteur.
Il est prévu cinq projets routiers dans le domaine spécifique des infrastructures : la réhabilitation de la route Sévaré-Douentza-Hombori-Gao (577 kilomètres), la construction et le bitumage des routes Ansongo-Ménaka-Anderamboukane-frontière avec le Niger (320 kilomètres), Koro-Douentza-Tombouctou (323 kilomètres), Bourem-Anefis-Kidal-frontière algérienne (651 kilomètres) et enfin Gao-Bourem-Taoussa (130 kilomètres). Cinq projets d’aéroport sont également prévus : la réhabilitation de l’aéroport de Gao, la construction des aéroports de Kidal, Ménaka, Taoudéni et Tessalit.
Ces projets routiers permettront de désenclaver les Régions du Nord et de faciliter la mobilité des personnes et des biens. Les aéroports contribueront à ouvrir davantage notre pays au monde à travers les échanges commerciaux et humains. Le Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maiga entend donc redéployer les actions du gouvernement, autour de ce challenge économique fondamental, qui prendra en charge les priorités du président de la République, Ibrahim Boubacar Keita à travers son projet d’urgences sociales. Ces actions seront centrées sur la restauration de l’intégrité du territoire, la sécurisation des biens et des personnes, la réconciliation des Maliens.
La consolidation de la cohésion sociale, la refondation des institutions publiques, l’approfondissement de la démocratie, la construction d’une économie émergente. Le but final étant de combler les espoirs des Maliens en termes de sécurité, d’amélioration des conditions de vie des populations. Le choix de rendre la machine gouvernementale plus efficace renforcera la capacité de l’Administration à mettre en œuvre les réformes qui jouiront d’un appui politique.
Doussou DJIRE