En quatre ans, le Mali a connu quatre premiers ministres. De Tamtam Ly à Modibo Keita, la gouvernance a été dure même très dure. Est-ce l’incompétence des personnes citées qui est mise en cause ? Chacun peut commenter la question en sa manière. Mais ce qui est certain, le parti au pouvoir, le RPM n’a pas voulu faciliter la tâche aux malheureux premiers qui se sont succédé à la tête du gouvernement malien.
En effet, les barons du RPM comprenaient difficilement le fait que d’autres personnes soient aux commandes des plus hautes fonctions de l’Etat tandis qu’eux, les ayant droit sont entrain de tirer le diable par la queue. Non, ça le parti au pouvoir n’arrive toujours pas à comprendre que c’est la personne de IBK qui a été voté et non un parti moribond qui luttait pour sa survie.
Juste avant la nomination de M. Abdoulaye Idrissa Maiga, l’actuel premier ministre, une série de grève avait paralysé les secteurs clés de l’Etat. D’abord ce fut la grève répétitive des syndicats de l’enseignement qui avait au passage juré d’avoir la tête de l’ancien ministre de l’éducation, M. Barthélémy Kenékoou Togo. Ensuite ce fut le tour des médecins avec la grève illimitée qui a causé entre autre la mort de plusieurs patients innocents. Là également, les syndicats avaient juré d’avoir la peau cette fois de Marie Madeleine Togo, ministre en charge de la santé au moment des faits. Malgré le cri de la population, le gouvernement est resté sourd ou du moins impuissant face à la situation.
C’est dans ce big bang qu’intervient la démission tant attendu du premier ministre M. Modibo Keita et de son gouvernement. Le parti des tisserands parvient sans surprise à tirer son épingle du jeu en obtenant le fauteuil tant convoité de la primature. L’heureux gagnant du jackpot fut évidement Abdoulaye Maiga. Dès sa nomination, il multiplie des consultations, enchaine des visites chez les différents syndicats, fixe des rendez-vous, lance des déclarations, manifeste son étonnement face à la gravité de la situation. On croirait qu’il ne faisait pas parti du gouvernement qui faisait face aux dures épreuves de la grève. Et, à seulement trois jours après sa nomination, il parvient à débloquer la situation réussissant ainsi là où son prédécesseur a échoué en mettant fin à la grève illimitée des médecins. Un plan déjà tracé ou excès de compétence ? En tout cas tous les points qui avaient été jusqu’ici rejetés ont été curieusement accordés même si les morts sont malheureusement morts. Quelques semaines plus tard, c’est au tour des syndicats de l’enseignement de voir leurs problèmes réglés après avoir bien sûr obtenu la tête du professeur Barthélemy Togo. Qui pourra donc dire que le premier ministre pardon, le RPM n’est pas la solution ? Affaire à suivre !
AS