Gouvernance parlementaire : Le président de l’Hémicycle fustige l’absentéisme des élus

2
Issiaka Sidibe, président de l'Assemblée nationale

Nos députés ne se font pas prier pour déserter les couloirs de l’Assemblée Nationale lors de l’examen de plusieurs textes de lois. Mais ils accourent vers les lieux quand l’heure de distribution des dotations en carburants et autres privilèges sonne.

Maliweb.net – Sur les 147 députés que compte l’Assemblée nationale, combien sont réguliers aux travaux tant en commission qu’en séance plénière ? Une cinquantaine, selon les confidences d’un cadre administratif de l’Hémicycle. Il précise que la plupart des députés s’empressent de négocier des missions à l’extérieur avec à la clé des primes et indemnités assez intéressantes. Avant de souligner que rares sont les élus qui peuvent participer régulièrement à tous les travaux de leurs commissions durant les sessions parlementaires ordinaires (il y en a deux ; la session d’avril et celle d’octobre).

Plusieurs observateurs avertis du fonctionnement de l’Hémicycle estiment que près 60% des députés sont aux abonnés absents. « Ils sont nombreux à se faire élire juste pour bénéficier des avantages de la fonction, comme le passeport diplomatique, l’immunité parlementaire qui leur permet de poser quelque fois des actes répréhensibles et se soustraire à la justice… Sans oublier les facilités et faveurs diverses avec les ministres. Ils n’en ont que cure des fonctions de légiférer et de contrôle de l’action gouvernementale qui sont leurs principales attributions. Alors qu’ils bénéficient de juteux traitements valant le million par député. Sans compter les primes et autres gratifications pour les parlementaires appartenant à des réseaux régionaux continentaux et mondiaux d’élus du peuple.  Encore que, sous nos cieux, l’on doit chercher à la loupe les traces des propositions de lois (textes de lois provenant d’un député). « Nos députés brillent trop par leur absentéisme », dénonce un assistant parlementaire sous couvert d’anonymat. Et d’ajouter que le président de l’Assemblée nationale, Issaka Sidibé a tenté de lutter contre ce phénomène, mais il n’a pu le faire longtemps. Car, par solidarité, les absentéistes délivrent des procurations ou inventent des missions qui font croire qu’ils participent aux travaux de l’institution. C’est pour dénoncer ce climat d’abandon de poste que le titulaire du perchoir lors de la clôture de la session d’octobre, la semaine dernière, tirait encore sur la sonnette d’alarme. « Je voudrais cependant déplorer encore les absences de certains députés et ministres aux travaux en commissions et aux plénières. Je les invite, avec insistance, à plus d’assiduité pour ne pas entraver les programmations de notre Institution qui s’apprête, comme vous le savez, à vivre intensément la période de prorogation ».

Une manière pour le président de l’hémicycle de préparer les consciences à voir les sièges de l’institution désespérément vides lors des six prochains mois de prorogation. Car, il est certain que ce ne sont pas les députés qui ont toujours brillé par leur absence lors de la législature normale qui seront assidus durant des arrêts de jeux de celle-ci.

Boubou SIDIBE / Maliweb.net

 

Commentaires via Facebook :

2 COMMENTAIRES

  1. Le Président de l’Assemblée Nationale doit aller au délà de ce simple constat d’absence des députés aux sessions pour nous proposer des mesures concrètes contre ce phénomène: par expl, publier la liste des députés absents dans les journaux de la place. D. Sylla

  2. Ils continueront à briller par leur absentéisme, car il n’y a aucun contrôle avec effet dissuasif. si on leur faisait déchoir de leur titre/mendat en cas d’absence répétitive ou si on leur pendait en cas de fausse mission, ça aurait mis un terme à tout ça. Je me demande pourquoi on ne passe par la bonne porte au Mali? C’est aussi simple que ça!!!
    Espèce de bandes de déshonorables et béni oui-oui entassés dans une chambre d’enrégistrement juste pour lever les mains, les pieds, souvent les testicules quand IBK, leur maître, veut faire passer une loi.

Comments are closed.