Gouvernance… «IBK m’a tuer»

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Forte implication de la famille présidentielle dans les affaires de la République, des promesses non-tenues, des élections législatives prises en otage par le parti présidentiel, des nominations contestées, une souveraineté nationale toujours malmenée… La gestion du président plébiscité  est aujourd’hui très critiquée et le nombre de ses inconditionnels d’hier se fond désormais comme du beurre de karité au soleil. Bref, pour nombre d’entre eux, Ibrim  les «a tuer».

 

Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta après son investiture, le 4 septembre 2013. REUTERS/
Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta après son investiture, le 4 septembre 2013.
REUTERS/

Disons-le tout de suite : l’expression «(…) m’a tuer» est une phrase d’accusation désormais célèbre pour la faute de grammaire qu’elle contient et faisant suite à l’affaire Omar Raddad en France (lire encadré). Elle s’emploie aussi pour marquer une certaine déception et un dépit certain.

 

 

La famille d’abord, le Mali dehors

La récente élection du beau-père de Karim Keïta, le fils de son père, au poste de président de l’Assemblée Nationale,  aurait certainement été la goutte de trop. Non que M. Issiaka Sidibé ne soit pas digne du perchoir ! Que nenni ! La question est beaucoup plus d’ordre moral que politique. Son élection fait suite à celle de Karim Keïta, dans des conditions tout aussi discutables, voire «maliennement» incorrectes.

 

 

La candidature du fils a été littéralement imposée à la section RPM de la commune II, suivie de l’ouverture d’une chasse aux sorcières contre les adversaires potentiellement dangereux à l’image du maire Youssouf Coulibaly de Mamadou Fofana dit Mandjou, entre autres. Les deux personnages ont en effet fait objet d’un début poursuites judiciaires, juste avant l’ouverture de la campagne législative et,  pour le second (Mandjou Fofana), entre le 1er et le 2ème  tour du même scrutin. La démarche a été vite assimilée en commune II à une vulgaire tentative d’intimidation et a, par conséquent, quelque peu terni la victoire du fils.

 

 

C’est donc après cette maladresse sociopolitique, que l’on revoit, cette fois-ci, le beau père du désormais fils-député, au perchoir de L’Hémicycle. L’on dira que le vote a été régulier; peut-être bien. Mais la majorité parlementaire à l’origine de l’élection n’a pas été effectivement élue en toute régularité.  On le sait : la quasi-totalité des requêtes introduites par le parti présidentiel ont reçu une suite favorable aussi bien à la faveur du 1er qu’au 2ème tour du scrutin. «Une majorité au forceps», ont clamé des confrères, à raison !  Une situation de nature à affaiblir dangereusement l’opposition politique et à créer un consensus  de fait, avec ses corollaires.

 

Il faudra désormais ajouter à ces cas d’inélégance, la promotion familiale désormais à l’ordre du jour. Un phénomène nouveau au sommet de l’Etat quant on sait que les prédécesseurs se sont tous abstenus d’impliquer officiellement la famille dans les affaires de la République, du moins, à ce seuil. Signalons que la constitution du Mali  désigne le président de l’Assemblée Nationale pour  succéder au président de la République en cas d’incapacité de ce dernier. Que Dieu nous en éloigne ! Mais l’on ne peut s’empêcher de mener la réflexion sur le sujet.  En clair, dans cette perspective douloureuse, le pouvoir restera toujours en famille.

 

Venant d’IBK, champion autoproclamé de la probité morale, de la justice politique et du respect des certaines valeurs, ses admirateurs ont toutes les raisons de se  sentir floués par leur icône d’hier. Dans les faits, l’homme n’était nullement contraint d’impliquer la famille à ce niveau de l’Etat. Personne ne l’aurait d’ailleurs blâmé s’il l’avait empêché.

 

Le changement ? Mais quel changement ?

Entre autres motifs de déception de ses fans, figure l’impunité ou du moins, cette justice sélective. Tenez : les enquêtes promises à propos de l’inondation du quartier Banconi n’ont encore rien donné. Au même moment, le maire Adama Sangaré doit subir une forte  pression du ministre de la justice pour ses gestions douteuses.

 

 

Dans le même registre ou presque, les décisions de justice sont presque foulées au pied. Celle de la cour suprême relative à la réintégration des 263 fonctionnaires de la fonction publique doit sagement attendre l’approbation de l’exécutif. Vous avez dit séparation des pouvoirs ? Hum !

Aussi, ses compatriotes s’interrogent sur son refus de rendre publiques les informations relatives à sa déclaration de biens.

 

Et Kidal demeure encore une épine dans tous les pieds maliens ; Kidal, objet de tant de promesses et de déclarations bellicistes !

 

 

En définitive, l’on se demande aujourd’hui si le changement tant prôné et au cœur de toutes chansons politiciennes lors de la campagne présidentielle s’avère une réalité. En tout cas, il n’en rien pour l’instant.

 

B.S. Diarra

 

Encadré

Lu dans «Le Sphinx » du Vendredi 25 janvier 2014

LA DYNASTIE FBI (famille Bourama et intimes)

–         IBK président de la République ;

–         Karim Keïta, député, fils d’IBK ;

–         Issiaka Sidibé, Président de l’Assemblée Nationale ;  beau-père du fils du président de la République, Karim Kéïta ;

–         Moustapha Ben Barka, ministre délégué auprès du ministre de l’Economie et des Finances, chargé de la promotion de l’investissement et  de l’initiative privée, fils de Lamine Ben Barka et de Lala, la grande sœur de lait de Madame la Première dame, épouse du président IBK ;

–         Hamadoun Konaté, Ministre du Travail et des Affaires sociales, mari de Suzanne Maïga qui se trouve être la sœur de Madame la Première dame ;

–         Ben Barka Zeïd, frère de Lamine Ben Barka, époux de la sœur de Madame la Première dame, s’occupe d’affréter les avions pour les voyages présidentiels.

 

–         Dominique Boubou Cissé, ministre de l’Industrie et des Mines, est un ami intime de Karim Keïta ;

 

–         Jean Mary Keïta, conseiller spécial du président de la république, est l’époux de Rokia Keïta, présidente intérimaire du RPM ;

 

–         Frankaly Keïta ministre de l’Energie, est parent proche de la famille Keïta.

 

– Mahamane Baby, ministre de l’Emploi et Porte-parole du Gouvernement, est un beau-frère de la famille ;

 

– Vital Diop: Conseiller spécial (Neveu du président IBK)

 

-Léo TALL: ami intime de Karim Keita, chargé de mission à la Présidence de la République ;

 

–         -Sidi Kagnassi: ami de Karim Keita, Conseiller spécial à la Présidence de la République.

 

 

«Omar  m’a tuer»

Omar m’a tuer est une phrase d’accusation, dans le cadre de l’affaire Omar Raddad, célèbre pour la faute de grammaire qu’elle contient (l’accord correct eût été « Omar m’a tuée ») et la mise en scène dramatique de son inscription, en lettres de sang, près du corps de Ghislaine Marchal, découvert sans vie par les gendarmes dans la cave de son domicile le 24 juin 1991 à Mougins.

 

Elle semble imputer le crime à Omar Raddad, jardinier de Ghislaine Marchal. Son authenticité est cependant contestée, tant l’erreur de grammaire semble improbable de la part de la victime. En tant qu’indice terriblement ambigu, la phrase est devenue l’emblème de toute l’affaire criminelle, au point de servir de titre au film qui met à l’écran l’histoire de ce meurtre.

 

Son erreur de grammaire est imitée volontairement dans un grand nombre de pamphlets. Le premier détournement connu de l’expression date du 17 février 1994, dans une tribune publiée dans le journal Le Monde par André Rousselet, « Édouard m’a tuer » où il rend le Premier ministre d’alors, Édouard Balladur, responsable de son éviction de la présidence de Canal+1. Ces détournements ne semblent pas jouer sur l’ambiguïté énigmatique de la phrase originale et fonctionnent comme simple variation humoristique sur le thème de l’accusation d’outre-tombe2, l’infinitif fautif évoquant par métonymie les lettres de sang. En septembre 2011, il n’y a déjà pas moins de douze livres publiés dont le titre suit cette matrice syntaxique1, dont Sarko m’a tuer.

 

Commentaires via Facebook :

7 COMMENTAIRES

  1. C’est vraiment du KABAKO!
    Je demande aux journalistes qui publient sur le sujet de faire un peut d’effort pour être plus précis en donnant des vrais liens qui lient les personnes citées à la famille de IBK, dire seulement membre proche parent proche me semble un peu léger pour souligner la gravité de l’affaire.
    Ils doivent établir un parallèle avec le nombre de postes potentiels à pourvoir et ceux occupés par la famille Kéita mais aussi faire la différence entre les postes électifs et nominatifs.
    Il y a combien de postes de responsabilité et combien sont occupés par la famille du présidents et quel ordre d’importance ses postes représentent ?
    Avec quel instrument de mesure, le journaliste affirme l’amitié entre Karim et certaine personne qu’il cite

  2. IBK, Karim, Sidibe ont tous été élus. Ce ne sont pas des postes nominatifs. Pourquoi vous n’aviez pas fait comme à Dakar pour Karim Wade. Alors foutez les la paix!

  3. Tous les maliens sont frère et sœurs , ami et cousin tante ou tonton, papa et maman. IBK et sa femme viennent d’une grande Famille c’est normal qu’il ait beaucoup de lien de parenté avec beaucoup de gents.

    La question qu’on se pose est tout simplement sont t’ils compétents?.

    • Voilà la question. De mémoires de malien, nous sommes tous convaincu qu’Isaac ne méritait pas ce poste vu son passe de douanier sans scrupule et trouble.

  4. Tous ceux ci sont des maliens comme des autres et c’est par le biais de la politique qu’ils sont venus au pouvoir, ce qui est normal car la politique c’est la conquête et l’exercice du pouvoir. Rien ne vous empêche de faire autant pour accéder au pouvoir, soyez démocrates. Merci.

    • c’est vrai ils sont maliens… Mais c’est tout autant vrai qu’ils ne sont pas les plus competents dans leur domaines respectifs et surement pas les seuls maliens.

      C’est trop facile de dire ils sont maliens, donc ils peuvent jouir de tous les abus…

      IBK est tout juste une vraie pourriture qui entrain de se moquer des maliens….. Ceux ci etant mous comme des moutons, certainemment c’est le type de chef qu’ils meritent.

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