Largement mérité à la suite d’un scrutin de deux tours à hauteur de 77% de suffrages exprimés, Ibrahim Boubacar Keita s’est vu octroyer le fauteuil présidentiel, par la confiance du peuple malien. Celui-ci reconnaissait en lui certaines qualités morales, tels que l’intégrité, l’honnêteté et surtout le respect de la parole donnée pouvant servir de socle d’une gestion convenable du pouvoir. A quelques mois seulement de son triomphalisme, IBK est-il entrain de décevoir ce peuple, par le comportement fâcheux de certains de ses proches collaborateurs ?
D’abord la composition du gouvernement du Premier Ministre Oumar Tatam Ly a fait tellement de bruit, au point de créer le doute chez le citoyen lambda, par rapport au changement promu par le président nouvellement élu. A cette inquiétude du peuple venait s’ajouter l’élection de son fils Karim Keita comme député à l’hémicycle. Au regard de tous ces faits, ce peuple a su garder le silence, sous prétexte de lui donner du temps. Celui-ci, n’a pas fini de digérer cette amertume, restée bloquer à l’intérieur de sa gorge, le gouvernement d’IBK le surprend encore avec l’achat d’un avion présidentiel au montant faramineux de 20 milliards de F CFA. Au même moment, dans le cadre des reformes entamées au niveau de nos Formes Armées (FAMA), le gouvernement s’est noyé dans l’acquisition de nouveaux équipements militaires. L’attribution des marchés pour la livraison de ces équipements au Ministère de la Défense a fait l’objet d’un scandale magnifiquement orchestré. Egalement, l’un des atouts fort auquel il doit son élection à la tête du pays, c’est sa capacité à résoudre définitivement la rébellion qui sévisse jadis longtemps dans le septentrion du pays. A ce chapitre, Le président IBK et son gouvernement ont infligé encore une honte à ce peuple, face à la débâcle de son armée, lors de la visite du Premier Ministre Moussa Mara.
Par ces constats des faits de la gestion calamiteuse du pouvoir, sur recommandation du Fonds Monétaire International (FMI), nos services de contrôle ont produit des rapports accablants. Ces rapports émanent du Bureau du vérificateur général et de la section des comptes de la Cour Suprême. Dans le même registre, une commission du Fonds monétaire internationale vient de séjourner dans notre pays dans les mois passés. Ainsi, l’ensemble des enquêtes de ces différentes structures révèlent qu’il a eu effectivement des surfacturations sur 15 contrats qui devaient permettre de livrer des équipements militaires au Ministère de tutelle. La production de ces rapports accable directement ou indirectement certains, très proches au président de la République. Par rapport à une quelconque implication de ces très proches collaborateurs du Chef de l’Etat. La question qui nous revient à l’esprit, est-ce qu’ils seront poursuivis par la justice ? Ou bien IBK fera-t-il entrave à la justice ! Puisse qu’ à son passage à la primature il avait coutume de refuser d’envoyer ces collaborateurs les plus fidèles à la boucherie. En tout cas, le pari de la lutte contre la corruption ne serait pas gagné, si cette injustice causée au peuple, restera impuni.
En définitive, en se rappelant de certains passage de son discours pour le lancement de sa campagne, il a été clairement mentionné : « je ne ferai pas entrave à la justice ; le glaive de la justice ne tremblera pas ; vous me connaissez, quand je le dis, je fais ; inchallahou ! » De toutes les façons, à entendre parler aujourd’hui, une franche importante de ce peuple qui l’a élu, le reste de son quinquennat, voire un second mandat dépendrait d’une suite favorable qu’il accordera à cette affaire. Les questions que ce peuple ne cesse de poser aujourd’hui à IBK : « IBK, où est-il passé l’honneur du Mali ? IBK, où en est-il avec le bonheur des maliens ? »
Diakalia M Dembélé