Gouvernance du Premier ministre Cheick Modibo Diarra : La prise en otage de la transition

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Au lieu de se concentrer sur des actions prioritaires  et vitales pour la nation, en cette période transitoire, le Premier ministre et son Chef de Cabinet s’adonnent au positionnement politique, pour faire main basse sur les institutions de la République. De grands chanboulements en cours font la place à des novices dans la gestion au depens de cadres expérimentés, une manière de prendre la transition en otage.

CMD, Sanogo, Dioncounda

Le ministre Tienan Coulibaly  a clairement fait savoir qu’il n’amène pas des nouveaux en cette phase de transition, mais il misera plutôt sur des gens expérimentés et rompus à la tâche. C’est ainsi, dans le souci de produire des résultats par une grande mobilisation des ressources qu’il fit remplacer à la tête des Douanes, Modibo Maïga par Moumouni Dembélé, qui a été Directeur général adjoint pendant au moins une décennie. Le retour de Dionké Diarra à la Direction général des impôts s’inscrit dans ce même souci.  Comme les douanes et les impôts pour les Finances, l’Office du Niger est une entreprise stratégique pour notre agriculture  et la sécurité alimentaire de notre pays.

On se rappelle cependant que c’est le même vent qui a fait relever les Directeurs généraux des impôts, Dionké Diarra, des douanes Amadou Togola, et le Président Directeur général  l’Office du Niger,  Kassoum Denon, au moment où ce dernier avait engrangé des résultats tangibles. En 18 mois de gestion, il avait fait sortir l’Office du Niger du trou, l’avait fait redresser par des grandes réformes au niveau de la Direction et assaini complètement la gestion à travers la relecture des principaux documents de gestion, notamment le contrat plan, le manuel de procédure et par la mise en œuvre des recommandations du vérificateur général. Selon nos informations, l’ancien PDG de l’ON, Kassoum Dénon, avait même laissé à sa passation un montant financier extrêmement important, qu’aucun PDG n’avait jamais pu faire. C’est lui qui a fait passer la production de riz de 480 000 tonnes à 630 000 tonnes de paddy. Il a pu créer les conditions pour fédérer l’ensemble des producteurs de l’ON. A la date d’aujourd’hui, toutes les réalisations ont été complètement saccagées, et l’office du Niger est pratiquement en cessation de paiement.

Si le ministre Tienan Coulibaly, dont il faut saluer le courage, a été animé de l’esprit de produire des résultats pour la transition, en ramenant les anciens directeurs des douanes et des impôts, dont il s’est rappelé les résultats probants, il va falloir qu’au ministère de l’Agriculture, on soit aussi capable d’entreprendre de reformes visant à garantir la sécurité alimentaire. Car sans doute, la sécurité alimentaire est-elle le troisième front de bataille après celui du nord et des élections.

A l’office du Niger aujourd’hui, la production de la pomme de terre, pour laquelle il est fait beaucoup d’échos, a été un échec lamentable. Car tenez-vous bien, dans le programme des secours d’urgence de sécurité alimentaire 2011- 2012, l’Office du Niger a bénéficié d’environ 400 millions de FCFA, pour lequel il a été fait un montage financier pour endetter les pauvres paysans, bien que les fonds soient subventionnés par le pays. Aujourd’hui, le monde paysan est agité et refuse de rembourser les crédits intrants et autres octroyés dans ce cadre.

Ces subventions ont été accordées au ministère de l’Agriculture pour payer les semences pour les zones sinistrées, qui a gracieusement offert aux paysans à travers la direction nationale de l’Agriculture des semences riz et mil, à tous les villages qui ont connu le déficit pluviométrique et cela de façon gratuite. Le Commissariat à la sécurité alimentaire, de son côté, qui aurait bénéficié de subventions aurait acheté des vivres pour soutenir les mêmes villages sinistrés. Et comment comprendre que s’agissant de ces mêmes subventions, l’Office du Niger choisisse d’endetter les paysans et de les mettre dans un cycle infernal de système de crédit, entrainant cette année un très faible taux de paiement des redevances ? Les autorités du ministère de l’Agriculture doivent être suffisamment courageuses pour aller dans le sens d’un redressement de la gestion de l’ON qui reste aujourd’hui à désirer. Cependant, à l’Office du Niger aujourd’hui, on est en train de tout mettre sur le dos de la crise, tandis que le grand PDG du jour subventionne des actions nébuleuses du ministère de l’Agriculture (en payant les frais de confections des badges pour le personnel du ministère). Selon nos informations, c’est également lui qui a acheté du sucre pour les travailleurs de son ex département de tutelle – ministère Délégué auprès du Premier ministre Chargé du Développement Intégré de la Zone Office du Niger (MDDIZON)- travaillant au ministère de l’Agriculture.

Positionnement, la mise en  otage                                           

Les défis que l’actuel ministre de l’agriculture doit relever sont nombreux, surtout en matière de gestion des cadres du ministère. Il nous est parvenu que c’est le positionnement des cadres de son parti le RpDM, le parti du Premier ministre Cheick Modibo Diarra, et celui d’une frange du MPR (la dissidence au président du MPR Choguel Maïga) à la solde du Directeur de Cabinet du Premier ministre qui a libre cours. Le ministre doit faire attention au fait que la transition n’est pas une période de positionnement, mais plutôt celle de mettre à la tâche les cadres qu’il faut, donc expérimentés. Surtout quand on sait que le ministre n’est pas du domaine et n’a jamais eu aucune expérience dans le domaine de l’Agriculture. Aujourd’hui, tour le monde a le regard tourné vers ce ministère qui constitue un autre front pour la transition.

   B. Daou

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Chasse aux sorcières ?

Dans sa partition n° 3939 du 17 septembre 2012, dans sa rubrique pourquoi ne pas le démentir notre confrère Les Echos écrit : « le mouvement patriotique pour le renouveau (MPR) et le Rassemblement pour le développement du Mali (RpDM) semblent dans le repositionnement politique qui risque d’être fatal à la transition. Cette période normalement doit s’ouvrir à toutes les sensibilités sans exclusive pour résoudre les problèmes graves qui se posent à la nation malienne.

Le Directeur de Cabinet de la primature, Pr. Oumar Kanouté dirigeant du MPR, lui a décidé d’exclure les cadres des autres partis au profit exclusif des militants du MPR (qui revendique l’héritage de l’UDPM, ex parti unique) et du RpDM (parti du Premier ministre, gendre de l’ex-président Moussa Traoré). On annonce un grand chamboulement qui va concerner les secrétaires généraux des départements ministériels et les Directeurs des Finances et du matériels (DFM) dans les jours à venir… ». Selon les Echos, le Pr Kanouté projette de nommer à ces postes des cadres acquis à la cause de son parti le MPR et de celui de son mentor le Premier ministre, le RpDM. Notre confrère en appelle à la vigilance du président de la République, à qui il revient en dernier ressort de signer les décrets. Mais ce qui est vrai, c’est que la transition est déjà superbement en otage depuis la reconduite du Premier ministre après son refus de démissionner, et depuis sa mainmise sur certains postes ministériels au détriment du Président de la République.

B.D.

 

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13 COMMENTAIRES

  1. QU’EST CE QU’ILS ATTENDENT POUR LIBÉRER LE NORD???? Quand je dit (ILS) je parle de Dioncounda , Cmd, L’armées , le Gouvernement , l’assemble Nationnale , Fdr, copam,Untm, Ibk2012, Yerewoloton, TOUS DES NULLARD (FOUGARI DEN NOUNOU)

  2. Djoncounda, est comme le chat amené pour protéger la maison contre les souris et que les souris ont tué en 1er.
    Si vous vous en doutez en écrivant cet article, soyez en rassuré: le Mali est pris en otage et avec son président de transition.
    Donc inutile de compter sur Djoncounda qui a voulu sa prise en otage en rejetant que sa sécurité et celle des autres institutions soit assurée par une force neutre extérieure au Mali.

    Par qui le Mali et les institutions sont pris en otage?
    Par le 1er ministre Chèque Diarra et le CNRDE.
    Que veulent ces ravisseurs?
    Le 1er ministre Chèque Diarra et le CNRDE veulent à tout prix se maintenir au pouvoir. Ils sont là pour leurs propres intérêts, la promotion de leurs familles étendues, leurs amis, leurs partisans.

    Ils s’opposent à toute intervention libératrice de la CEDEAO à Bamako qui risquerait de nuire à leur pouvoir, leurs privilèges, leur chasse aux sorcières et leur népotisme inégalé.

    Il est temps que les maliens et la CEDEAO se rendent à l’évidence: le 1er ministre Diarra et ses alliés du CNRDE ne font que distraire les bonnes volontés en pensant à d’inopportunes concertations après la formation du gouvernement pour tuer le temps.
    Si la CEDEAO les écoute, le Nord ne sera jamais libéré pour passer à des élections crédibles.

    Quand la souris entre dans le fromage, c’est son cadavre qui en sortira. Le 1er ministre ne quittera pas le pouvoir vivant.

  3. M.le jounaliste
    C’est dommage pour un bon malien de parler en bien du très verreux et vorace cadre qu’est Kassoum Dénon.
    Le journalisme alimentaire vous a amené à parler de quelqu’un que vous ne connaissez certainement pas.
    Détournement à L’Office Riz Ségou,Détournement à l’Office du Niger voilà le quotidien de la gestion d’un piètre cadre ex Pdg que vous tenter de promouvoir en vain.”Il ne faut pas nous faire croire au Père Noel”
    Ayez les pieds sur terre car le Bronze ne sera jamais de l’Or.
    M. Dénon est l’incarnation de la Gabégie , de l’enrichissement illicite et de la délinquance financière(Ref. Rapports Contrôles).
    Nous reviendrons plus en détail en temps opportun.
    Ce petit monsieur ne doit bénéficier d’aucune circonstance atténuante à la faveur de ce changement de Régime car il ne changera jamais.
    Il vient même de contaminer sa fille dans le sens de la délinquance Financière.
    Elle est sur le point de faire perdre à une Banque de la place près de Cent Millions de nos Francs. Qui en dis Pire?
    Heureusement que le Père gardait par devers lui une dizaine de Millions nécessaires à reduire la note salée qu’elle est et à reporter l’échéance d’emprisonnement.
    Wait and See.
    Soyons serieux. On ne nous raconte pas ce que nous vivons nous même.
    M.Amadou Boye Coulibaly fait de son mieux pour Bien conduire L’ON depuis qu’il était simple agent jusqu’à DGA et PDG aujourd’hui.
    Reconnaissons-le quand même.
    Qui veut abattre son Chien l’accuse de rage.
    Que Dieu sauve le Mali des Satans et autres prédateurs. Amen

  4. Je pense que l’UDPM n’est pas plus mauvaise que ces faux democrates qui ont fottu notre pays la misère.Les temps sont très durs pour certains journalistes et ils ne trouvent plus qoi mettre sous la dent, alors il faut s’attaquer au PM et à son entourage.La presse, elle aussi, a sa part dans la déconfuture actuelle de la nation. Qu’on cesse de raconter n’importe quoi et qu’on se mette au travail pour sortir notre pays de cette situation. Pour celà chacun de nous est interpellé.

  5. Continuez á pleurnicher au lieu de bosser hein !! Que c’est facile de papoter sur du bidon dans ce pays !! 😯

  6. un faux pm qu’on a toujours décrié que certains abrutis continent à soutenir au dépend du Maliba
    pauvre MALI

  7. Mon cher dab, j’étais du même avis que toi, mais après avoir appris que Moussa Leo a fait mentir au PM lors du débat de ses 100jours sur le payement en totalité des créanciers sur les engrais, j’ai alors compris…..

  8. de toute le façon le Ministre Moussa Leo etait le meilleur Ministre il ne devait pas partir si le Mali voulait avancer dans le domaine de l’agriculture
    si tel est le cas ATT aurait du resté au pouvoir quand nous revenons à l’ancien système en conclusion le coup d’état n”a pas son sens ça été un recul dans des pareille situation Moussa Leo ne devait pas partir le ministre Kante Harouna ne mérite pas son poste que Moussa Leo pour confirmer encore les affinités de ce gouvernement

  9. Gouvernance du Premier ministre Cheick Modibo Diarra : La prise en otage de la transition ?

    C’est sur que votre pris de condiment a été paye par ces différents DG qui sont actuellement mis en jachère.
    Quand l’ancien système n’a pas marche, pourquoi avoir un état d’âme pour changer et améliorer, vos malheureux DGs ne sont pas les seuls capables au Mali et n’ont pas non plus hérités de leur position respective. C’est tout a fait normal que ces DGs repartent et d’autres viennent. Ainsi va la vie.

    Le Mali actuellement a d’autres chats a fouetter que s’occuper du bien être de quelques individus qui roulent pour leur propre ventre.

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