Le président de la République Ibrahim Boubacar Keita fête sa 1ère bougie à Koulouba, le 4 septembre prochain. Mais d’ores et déjà, l’opinion nationale s’empare du débat sur les réseaux sociaux pour juger le bilan à mi- parcours. Les déçus et les optimistes, très actifs sur Facebook, créent les pages « An filila » et « Aw ma fili ».
Déjà les populations étaient très divisées sur les capacités du Président de la République à conduire à bon port le bateau Mali. Cette situation qui n’était plus qu’un secret de polichinelle au niveau des grins, des marchés, sur les chantiers, même au niveau de l’administration s’est transportée sur les réseaux sociaux à travers la création de deux groupes : le premier s’intitule « Anfilila » qui veut dire « nous nous sommes trompés » et un second groupe qui s’intitule « Anwmafili » qui veut dire « nous nous sommes pas trompés. Des groupes qui comptent chacun des milliers d’adhésion en un laps de temps.
Plébiscité par la population, l’élection d’IBK avait suscité de réel espoir suscité chez les Maliennes et les Maliens. Mais, empêtré sous les feux nourris des projecteurs par des scandales, progressivement l’espoir a fait place au désespoir chez une frange importante de la population. Même chez certains de ses plus fervents soutiens qui se demandent si le « Kankelentigui » n’a pas oublié ses promesses de campagnes faites aux Maliens. Mais aussi ses slogans séducteurs qui ont suscité une grande adhésion de la population : pour l’honneur du Mali, pour le bonheur des Maliens.
Cette déception s’explique par le statu quo qui prévaut dans la gestion de la crise du nord. Car IBK était perçu comme étant l’homme à poigne qui pouvait gérer cette situation le plus vite possible et permettre à l’Etat malien de passer à autre chose.
Aussi, une cause et pas des moindres de cette déception est le train de vie de l’Etat qui, au lieu de baisser est plutôt allé crescendo avec l’arrivée d’IBK au pouvoir. Ajoutés à tout cela, la mainmise de la famille présidentielle, de la belle-famille sur les affaires publiques. Avant que le comble de l’inacceptable soit atteint par les sandales à répétition du Kankelentigui : marchés de gré à gré à la présidence à coût de milliard, des dépenses extrabudgétaires importantes (achat de l’avion présidentiel…).
La déception s’est d’abord fait sentir chez les commerçants dans les grands marchés de la capitale où ceux-ci disaient qu’ils se sont fait un « yabé », ce qui veut pour les amateurs de ballon rond, marquer un but contre son propre camp.
A noter que les commerçants ont joué un grand rôle dans l’élection d’IBK. Avant d’être déçus, pour la plupart, par sa gestion.
Ce terme qui a longtemps fait le tour de la capitale vient d’être remplacé par un autre terme de la part d’autres soutiens déçus qui ont décidé de transporter cela sur les réseaux sociaux, notamment Facebook. Le groupe « Anfilila » créé, il y a quelques semaines, dénonce les dérives du régime d’IBK et par lequel, les adhérents expriment leur déception.
« A ko kèra nimissa danyé », peut-on voir sur le mur de cette communauté qui a été créé pour qu’IBK sache que ça ne va pas. En un laps de temps, ce groupe a enregistré plus de 12700 adhésions. Comme la réponse du berger à la bergère, un autre groupe portant un nom contraire au premier groupe vient d’être créé. Un groupe réunissant des personnes toujours optimistes et qui réitèrent leur soutien à IBK. Pour tout simplement dire qu’ils ne se sont pas trompés de choix comme l’indique l’autre groupe.
Mais, d’ores et déjà, il y a eu un clash entre les animateurs des deux groupes dont les idéaux sont opposés, le premier qualifiant le second de le copier et d’être en mission commandée.
Il s’agit d’une nouvelle forme de bataille sur les réseaux sociaux qui fait rage ces derniers temps. Et qui exprime l’état d’âme des Maliens sur la gouvernance d’IBK pendant cette première année de son mandat.
Georges Diarra
