Changement brutal de Gouvernement, renvoi de tous les DAF, réunion prochaine au sommet de tout l’appareil de défense et de sécurité…. Mais que se passe-t-il donc actuellement dans la tête du président Amadou Toumani Touré ? Il semble qu’après neuf ans de laisser-aller, d’impunité et de laxisme, le général a décidé de consacrer la dernière année de son mandat à une reprise drastique en mains du contrôle de l’Etat. Il y a des indices forts qui laissent croire qu’ATT, une fois de plus, veut rester dans le cœur des Maliens comme celui dont on se souviendra toujours, que l’on regrettera même un jour. Il semble qu’il soit décidé à nettoyer l’appareil gouvernemental avant de partir.
Avec les langues qui se délient de jour en jour, nous avons maintenant la confirmation que l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé n’a pas démissionné, il a été démis et l’affaire du permis d’exploration d’uranium à Faléa est la cause principale du clash. L’ex-juge anti-corruption de France, Eva Joly a fait des révélations au président de la République qui a subitement compris que le contrôle du pays lui échappait. Il y a aussi la communication orale du Dr Badra Alou Macalou qui assurait l’intérim à la Santé sur l’Assurance maladie obligatoire. Après cet exposé, ATT a compris que cette histoire était non seulement mal ficelée mais aussi l’acquisition du serveur et le refus des prélèvements obligatoires était une bombe sociale qu’il fallait désamorcer le plus rapidement.
Mais, pour ceux qui ont eu la patience d’écouter attentivement le discours de cadrage d’ATT à son équipe le lundi 11 avril sur les antennes de l’ORTM, le message en filigrane ne laisse pas planer grand doute : il fera du « cinquième » de son mandat restant un temps de réconciliation et de réhabilitation aux yeux des Maliens qui ont la mémoire courte et le jugement sélectif. Pour annoncer la couleur, il a décidé, le 13 avril, de limoger tous les DAF (Directeur administratif et financier) de tout le Mali. En réalité, les Directeurs des finances et du matériel, la nouvelle et légale appellation de ces tous puissants fonctionnaires est un signal politique fort à l’endroit des populations : les ex-Daf constituent le sommet du système mafieux et de la corruption en République du Mali. En commençant à couper ces têtes, ATT indique que le nettoyage a commencé, surtout qu’il a choisi un ex-procureur anti-corruption, Amadou Ousmane Touré comme nouveau Vérificateur Général.
Il faut pourtant, malheureusement, se garder de tout triomphalisme. S’il s’agit de limoger ces DAF pour les ramener plus tard à leur place, comme il est devenu habituel dans ce pays, cela ne vaudra pas la peine. Le porte-parole du Gouvernement, Sidiki Konaté, a annoncé que des critères rigoureux présideront au choix des nouveaux cadres et que la lutte contre la délinquance financière est au cœur du système. Nous voulons y croire.
Toujours est-il que tard est préférable à jamais. Si ATT choisit la dernière année de son mandat pour embastiller les fonctionnaires véreux et leurs complices, pour nettoyer au Karcher la mafia des prévaricateurs, c’est garanti, les Maliens lui pardonneront toutes les dérives et il redeviendra ce héros tant adulé avant 2002. Aura-t-il la force, la volonté et le courage politique d’aller au bout de sa logique ?
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ATT : Aidez la Côte d’Ivoire
La Côte d’Ivoire est le pays le plus cher au Mali, aux Maliennes et Maliens. Que de bonheur, de joie, d’accomplissement y avons-nous trouvés à la belle époque. Maintenant que les armes se sont tus, des milliers de personnes sont dans le besoin, au nom de la Solidarité africaine et de la simple reconnaissance, le Mali doit faire un geste symbolique : Par exemple, offrir mille tonnes de riz. Ce sera notre part, après le silence. Pensez-y ; Monsieur le Président..
