Gouvernance au Mali : Soumeylou Boubèye Maïga, un «lion dans la forêt d’IBK» !

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Mali: l’ex-ministre de la Défense, Boubèye Maïga placé en garde à vue
Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta avec Soumeylou Boubèye Maïga, lors d’une conférence de presse, à Bamako, le 1er mai 2007.
AFP/Georges Gobet

Le Mali, «Forêt d’IBK». L’expression peut paraître choquante et insultante, mais il faut le dire, aujourd’hui, sous l’ère IBK, nous semblons être dans une jungle où «la loi du plus fort est toujours la meilleure». Dans cette «forêt d’IBK», les plus forts ont droit à tout : mentir, voler, piller… sans être inquiétés. Fort heureusement, il  y a un «lion» qui leur fait peur : Soumeylou Boubèye Maïga, ex-ministre de la Défense et des Anciens combattants.

 

Nommé vice-médiateur dans la crise centrafricaine, auprès du président Sassou Nguesso, Médiateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac), par l’Union africaine, nos dirigeants actuels croyaient enfin le «caser» définitivement pour respirer un peu. Cette nomination, rappelons-le, intervenait après sa démission (limogeage ?) du ministère de la Défense et des Anciens combattants et sa demande de mise en place d’une Commission parlementaire pour situer les responsabilités après la déroute infligée aux Forces armées maliennes (Fama) à Kidal par le Mnla et ses acolytes jihadistes, terroristes et narcotrafiquants. L’homme était donc devenu «dangereux» pour les autorités qui savent bien qu’il détient tous les secrets d’Etat.

 

«Puisque nous avons des députés à l’Assemblée nationale, nos députés vont saisir leurs collègues de tous les groupes parlementaires, le président de l’Assemblée nationale pour que l’Hémicycle qui incarne le peuple, mette en place une Commission d’enquête parlementaire. En ce moment-là, je serai prêt à aller témoigner devant la Commission et mettre à sa disposition toutes les communications, tous les SMS qui ont été échangés, parce que nous savons par nos services et par d’autres services, ce qui a été échangé entre les gens qui étaient sur le terrain. En ce moment, on verra bien qui a échangé avec qui, qui a dit quoi, qui a été le dernier à leur parler, qui a continué à leur parler. Mais il ne faut pas qu’on se trompe d’enjeux…. De la tragédie qui nous est arrivée, on attend beaucoup de choses. Je suis persuadé que l’histoire rétablira les faits un jour».

 

Ainsi s’exprimait Soumeylou Boubèye Maïga lors du Forum des femmes leaders du parti Asma-Cfp, après la déroute militaire des Fama à Kidal. Manifestant du coup sa volonté de tout dire, de tout révéler devant une Commission parlementaire dont il réclamait la mise en place à l’Hémicycle. Dans cette affaire, on s’attendait donc à un autre feuilleton dans notre pays. Et cela, pour le grand bonheur du chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, qui souhaite vivement que dans ce «drame» de nos militaires à Kidal, la vérité éclate et que des têtes tombent.

 

Le voilà aujourd’hui, Soumeylou Boubèye Maïga, en action. En effet,  après sa garde à vue à Nanterre (Hauts-de-Seine) en France dans le cadre de l’enquête pour corruption visant l’homme d’affaires Michel Tomi, et après que son nom a été cité par les autorités judiciaires maliennes dans l’achat de l’avion présidentiel, l’homme a décidé de passer à la vitesse supérieure. Et dans le rapport qu’il vient de produire, en réponse à celui du Vérificateur général, il dévoile tout et incrimine nos plus hautes autorités, notamment le président IBK et son Premier ministre Moussa Joseph Mara dans les affaires de l’achat de l’avion présidentiel et des contrats d’armements.

 

Dans la sulfureuse affaire d’achat du Boeing présidentiel, il révèle aujourd’hui les déclarations du Premier ministre Moussa Joseph Mara  dans un article publié par Vincent Hugeux le 7 octobre 2014 sous le titre «France-Mali». Il affirmait que «Nul n’est au-dessus des lois» et qu’après les révélations du Fmi et les audits de la Section des Comptes de la Cour suprême, des têtes vont tomber. Oubliant que son mentor IBK serait un jour cité dans cette affaire. Moussa Joseph Mara soulignait que le Fonds monétaire international (Fmi) a constaté, au vu du rapport d’audits de ses experts, que le prix de cet avion présidentiel figure bien dans la fourchette pratiquée dans les appareils de cette catégorie : 20 milliards de Fcfa (soit environ 30 millions d’euros). Reste à déterminer, admet-il, s’il y a eu recours à des intermédiaires et quel a été dans ce cas le montant de leur rétribution. Et Michel Tomi ? «Il ne figure pas à ma connaissance parmi ces intermédiaires, mais il se peut qu’il ait présenté X ou Y au ministre de la Défense d’alors (Soumeylou Boubèye Maïga)», ajoutait Mara.

 

Mais, dans son rapport, Soumeylou Boubèye Maïga précise que c’est bien l’armée malienne qui a procédé à l’achat de ce Boeing présidentiel, puisqu’il s’agit d’un avion de commandement. Allant plus loin, il ajoute que «le choix du Conseiller du gouvernement pour l’acquisition cet avion, en la personne de Gafa joli, a été établi sur la base de l’accord préalable du président de la République IBK». À noter que Gafa Joli est le directeur d’AfriJet, une société de location d’avions au Gabon appartenant à Tomi Michel, surnommé le «Parrain des parrains».

 

Avec la sortie de Soumeylou Boubèye Maïga de son mutisme, tout porte à croire que dans les affaires d’achat de l’avion présidentiel et des contrats d’armements, nous irons de révélations en révélations. Wait and see !

Bruno E. LOMA

 

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3 COMMENTAIRES

  1. Soumaylou Boubeye MAIGA, est tres intéligent. En Revenge il doit savoir que vérificateur Général est auditeur indépendant.Il a dit que l’article 8 du code des marchés publiques ne lui permet pas de se prononcer sur l’achat des armes. Je vois qu’il dit que l’avion est avion de commandement acheté par l’armée donc aussi considérable comme matériel militaire.

    Il me semble que la chose se referme de plus en plus sur lui. Il commence a accuser à citer des noms.

    “DO BEYE SO TAYE, DOKELE YE FINTIGUI TAYE”

    La question que je me pose, combien d’actes frauduleux de ce genre ont été posés par SBM sous le règne de AOK et de ATT. Il n’est guerre étonnant que notre armée n’ait pas de matériels de guerre.

    J’interpelle les service de contr^le de veiller sur l’exécution du budget national et de tous les ressources desv projets mis a la disposition de notre pays.

    Si le FMI n’était pas venu on n’aurait jamais su cette magouille. Ce fut le cas de ONU SIDA sous ATT.

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