Gouvernance au Mali : Retour dangereux aux mêmes maux à l’origine de la crise

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Le Mali vient de loin. Juste un an après la libération des 2/3 du territoire annexés et soumis à toutes les formes d’obscurantisme par des groupes terroristes et des mouvements jihadistes, le pays a accompli “la prouesse” d’organiser et de réussir des élections générales apaisées, jugées crédibles et transparentes par la communauté internationale. Le processus enclenché avec la présidentielle a allègrement franchi une autre étape cruciale avec l’élection des députés à l’Assemblée nationale. Ce renouvellement du Parlement, précédé de l’extraordinaire mobilisation de la solidarité internationale à l’endroit de notre pays, devrait être synonyme d’espoir de lendemain meilleur pour des populations ayant enduré les pires formes de souffrances imaginables jusqu’au-delà du supportable.

 

 

Une délégation d'observateurs lors du dépouillement dans un bureau de Bamako (photo archives)
Une délégation d’observateurs lors du dépouillement dans un bureau de Bamako (photo archives)

Mais, comme le dit un adage populaire de chez-nous “les mauvaises habitudes ont la carapace dure”. Et pourtant que les espoirs étaient grands ! Que les attentes étaient légitimes et immenses ! Le rêve tarde à se concrétiser. Pis, les signes d’un retour à l’unanimisme béat et mensonger autour des vainqueurs du jour, sont déjà perceptibles et plus que jamais évidents. En lieu et place d’une meilleure gouvernance des affaires publiques, l’on assiste à une boulimie d’accaparement des toutes les sphères de l’Etat par le seul clan des vainqueurs. Tous les moyens sont mis à contribution pour parvenir à cette fin.

 

 

 

Visiblement personne ne veut être en marge de la gestion des fruits de cette victoire. Tous accourent têtes baissées, sans réfléchir et souvent sans aucune conviction autour de ce qui apparait plus comme “la charogne” d’un pays sortant d’une longue et profonde période de coma. Cependant, les priorités sont nombreuses et sont toutes d’extrême urgence dans un contexte sociopolitique non encore stabilisé.

 

 

Il est donc tout à fait normal et justifié que les populations soient aujourd’hui enclines au doute et au désenchantement.

 

 

En effet, prise en tenailles entre le mal-vivre, l’intolérance et l’incivisme, le pays stagne et étouffe à petit feu. Les populations souffrent. Une asphyxie généralisée est à craindre, au propre comme au figuré. L’air est devenu difficilement respirable. L’atmosphère est alourdie par des grappes entières de nuages de poussières opaques en suspension. La visibilité est réduite et incertaine à cause essentiellement du manque de lisibilité des solutions proposées. Les voies sont encombrées et rendues impraticables pour la plupart en toutes saisons.

 

 

 

La circulation est quasi-impossible et suicidaire en maints endroits. La communication reste inaudible et inaccessible pour une écrasante majorité de citoyens. Les effets du changement tant souhaité se font désespérément attendre. Qui plaindre et qui ne pas plaindre ? Serions-nous tous coupables ?

 

 

 

Comme aimait à le rappeler le poète “Le temps est le meilleur juge, car lui ne ment jamais”. Hier a été. Aujourd’hui est. Demain sera sûrement. Mais comment et qu’en sera-t-il ? Prions afin que lui, jour incertain et lointain pour beaucoup, soit meilleur qu’hier et aujourd’hui.

 

 

Avec tous ces gros nuages qui ont assombri notre vision hier et qui commencent, aujourd’hui encore et déjà, à s’amonceler de nouveau au-dessus de nos têtes, il y a lieu de craindre que les mêmes causes produisent encore et toujours les mêmes effets. Il n’y rien de pire pour un peuple que d’avoir la mémoire courte en plus d’avoir perdu tous ses repères. Un peuple sans repères est un monde sans âme.

 

 

Une certaine science voudrait que rien ne se crée et que tout se transforme. Est-ce la solution idoine aujourd’hui pour notre pays que de reprendre les mêmes méthodes et pratiques à l’origine de l’asservissement moral et intellectuel de notre peuple ?

 

 

 

Le Mali a soif de démocratie et de bonne gouvernance. L’extraordinaire mobilisation des électeurs lors des deux tours de l’élection présidentielle et le score d’Ibrahim Boubacar Kéita atteste éloquemment cette soif. C’est la raison pour laquelle les populations ont accepté tous les sacrifices consentis avec enthousiasme et détermination.

 

 

Nul n’a le droit de dévoyer cette victoire du peuple de son ultime objectif qu’est le changement pour une amélioration subséquente de la gouvernance publique. Donc, que chacun se ravise de vouloir resservir les mêmes travers qui ont conduit au bord du précipice.

 

 

Bréhima Sidibé

 

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11 COMMENTAIRES

  1. Alla Hou Akbar. DIEU aime le Mali. Mais certains Maliens se fichent du Mali. Nous sommes d’accord que les autorités fassent une déclaration de biens en entrant en fonction, qu’ils fassent la même déclaration en sortant si non ca ne servira à rien. Pour le moment que nos politiciens sachent que les Maliens ont tout entendu et les Maliens veulent maintenant du concret. Trop de discours mais rien de concret, alors du concret. Encore une fois aux mnla,hcua,maa pas de désarmement, pas de cantonnement pas de DIALOGUE nous soutenons fermement le président IBK.Que Dieu sauve le Mali. Amen.

  2. Bon article….J’ose espérer, même avec les vicissitudes actuelles dans la gestion des nouvelles autorités le meilleur pour notre Maliba car sont pas du tout linéaires comme on aimerait tous. Bon courage aux autorités, patience et engagement patriotique du peuple, nous vaincrons. Que Dieu nous aide!!!

    • Excepter des ineptes comme T. Sankara, tous ceux qui comprennent le sens des mots en français partagent la pertinence de cet article. C’est cela qu’on attend de nos journalistes : être à l’avant-garde du combat démocratique et de la gouvernance.

      • Monsieur Kader, honte à toi qui oses traiter Tomas Sankara d’inepte. La théorie et les pratiques de Thomas Sankara ainsi que son idéologie ont fais leur preuve. Tout le monde entier connait les valeurs de ce grand patriote qui n’avait qu’un et un seul but: le bien être de son peuple.
        Je te conseille vivement de faire un tout petit peu d’effort de recherche et de lecture.

  3. Est ce surprenant ❓ aok-att-ibk sont de la meme famille non! Et Je ne serais pas surpris du pire avec ces politicards de double langues juste pour dire et faire entendre au peuple ceux qu’il veut entendre en le manipulant et le donnant un bon coup de pied au derrière dans la noirceur.
    Reellement pense vous que un machin fera plus differemment que ces predecesseurs ❓ 😉 .

  4. A CHAQUE FOIS QU’UN JOURNALISTE FAIT DES ANALYSES JUSTES CES PARTISANS DE MOINDRE EFFORT ESSAIE DE DIVERTIR LE PEUPLE PAR DES MESSAGES DE CE CHARABIA OU DE DROGUES.
    MR SIDIBE LE PAYS EST DANS LES MEMES TRAVERS QUI ONT CAUSE LA CRISE.
    IL N’EST PAS TROP TARD POUR RECTIFIE LE TIR PAR LE PRESIDENT IBK.
    C’EST LES MEMES PERSONNES LES MEMES METHODES ET LE PEUPLE EST TOUJOURS DE SOUFFRIR

  5. Il serait tres interessant de faire subir a Mr. Sidibe des examens toxicologiques pour savoir sous le controle de quelle drogue il etait au moment d’ecrire ce “charabia baragouine”: cocaine, meth, ‘weed’ ou “crack”?

    • T. Sankara, ton raisonnement et ton aversion pour les vérités contenues dans cet article, semblent te déranger pour la simple raison que t’es loin, très loin des réalités quotidiennes au pays. Le rôle du journaliste est d’attirer l’attention sur les maux de la société et de dénoncer toutes les entraves à la bonne gouvernance. Le texte de SIDIBe ne déroge pas à cette règle, n’en déplaise aux politiciens zélés et malhonnêtes.

    • M. T.Sankara, au lieu de vous mettre à divertir les maliwebiens et manqué de respect à un journaliste qui ne fait que son travail comme disait l’autre “Attirer l’attention sur les maux qui minent notre société”, postez nous des arguments contradictoires à défaut dites nous ce que vous en pensez avec des éléments convaincant. On cherche plus des débats d’idée et non des insultes.

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