Gouvernance au Mali : L’URD refuse d’entrer au gouvernement sans un «accord et une feuille de route solides et contraignants»

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Le principal parti politique de l’opposition malienne, l’Union pour la République et la démocratie (URD), le parti du chef de file de l’opposition pose des conditions pour sa participation au gouvernement. Pour preuve, le 1er vice-président de l’URD, Pr Salikou Sanogo a adressé une correspondance, le 24 avril 2019, au président du Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD), l’honorable Soumaïla Cissé pour lui faire savoir que « toute participation à un gouvernement en dehors d’un accord et dune feuille de route solides et contraignants préservant nos acquis trahirait toutes nos convictions antérieures largement partagées ». A cet effet, il a invité les membres du FSD d’éviter le « soutien suicidaire à un Gouvernement formé sur la base d’un rapport de confiance quasi inexistant ». Contacté par nos soins, le samedi 27 avril 2019, dans l’après midi, le Pr Salikou Sanogo nous disait que la position de l’URD n’a pas changée jusqu’à preuve du contraire.

«J’ai l’honneur de vous remercier et de vous féliciter pour les efforts remarquables abattus par toutes les composantes du FSD en vue de parvenir à un Dialogue national inclusif devant regrouper toutes les sensibilités de notre société autour des maux qui assaillent notre pays », c’est ce qui ressort de la correspondance du premier vice-président de l’URD, Pr Salikou Sanogo adressée au président du FSD.

Apres avoir examiné le document intitulé «Accord politique et feuille de route », il écrit que l’URD est au regret de constater, qu’en dépit de son caractère non contraignant, son esprit, bâti sur la base d’un vrai et nécessaire rassemblement autour du Mali, a été tout simplement vidé de son sens depuis la nomination «solitaire du nouveau premier ministre, quoi que relevant des pouvoirs du Président de la République». La correspondance de l’Urd révèle que le message de la présidence de la République intervenu juste après la nomination du Premier ministre, indique à tort que cette nomination est le fruit de larges consultations de la classe politique notamment de l’opposition.

A ses dires, ceci prouve suffisamment qu’ils sont entrain d’être embarqués dans une aventure à plusieurs inconnues susceptible de compromettre dangereusement leur crédibilité. Pour lui, le communiqué de l’URD qui a suivi ledit message est assez illustratif et marque leur volonté de replacer les faits dans leur contexte réel, dune part, et de rechercher à faire naître une véritable confiance entre les différents acteurs indispensable aujourd’hui à la poursuite du processus, d’autre part. « C’est pourquoi, l’URD estime que si nous voulons parvenir à un résultat satisfaisant au bénéfice de notre Peuple, il est important non seulement de garder l’esprit de notre document, mais aussi et surtout de le rendre beaucoup plus contraignant pour éviter toute surprise désagréable », révèle la correspondance de l’URD adressée au FSD.

A ce stade du processus, le Pr Salikou Sanogo a invité l’opposition à ne jamais accepter de perdre les atouts et les acquis obtenus grâce aux efforts de tous. «Toute participation à un gouvernement en dehors d’un accord et dune feuille de route solides et contraignants préservant nos acquis trahirait toutes nos convictions antérieures largement partagées. Nous osons espérer que notre regroupement commun composé d’hommes et de femmes de grande qualité, œuvrera pour nous éviter de migrer de notre idéal de sauvegarde de la démocratie vers le soutien suicidaire à un Gouvernement formé sur la base d’un rapport de confiance quasi inexistant», précise la correspondance de Salikou Sanogo.

Contacté par nos soins, le samedi 27 avril 2019, dans l’après midi, pour avoir d’autres informations complémentaires, le Pr Salikou Sanogo nous disait que la position de l’URD n’a pas changée jusqu’à preuve du contraire. Le président de l’URD, l’honorable Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition est également le président du FSD qui est composé de plusieurs partis politiques membres de l’opposition, des mouvements et associations et bien d’autres entités. En tout cas, depuis belle lurette, l’honorable Soumaïla Cissé n’a cessé de clamer un « accord politique».

«Nous devons assumer nos responsabilités face aux difficultés actuelles. Nous restons convaincus qu’il faut des réformes institutionnelles qui passent forcement par un dialogue politique élargi. Il faut que le dialogue soit enclenché pour impliquer les partis politiques, la société civile pour que l’ensemble de notre peuple se sente concerné par ce qui est en train de se passer. Ce dialogue politique devrait aboutir à un consensus d’accord politique. Cet accord politique va nous permettre de modifier nos textes, que ça soit la constitution, que ça soit la loi électorale, tout ce qui peut contribuer à renforcer notre démocratie, à donner encore un caractère Républicain à notre pays », a déclaré Soumaïla Cissé, le 17 janvier 2019, lors de la rencontre entre le RPM et l’URD.

Nommé le 22 avril 2019 par le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), le nouveau premier ministre, Dr Boubou Cissé a rencontré la classe politique (Majorité-opposition), le mardi 23 avril 2019. S’agissant de la formation du nouveau gouvernement, le premier ministre, Boubou Cissé dit être à la tâche pour cela.

« Nous sommes à la tâche pour mettre en place une équipe, mais je ne peux pas vous donner une date indicative. Nous souhaitons que cette équipe soit la plus large possible. Si nous prenons du temps pour convaincre un certain nombre d’élément important qui vont rejoindre cette équipe, nous prendrons ce temps pour qu’il nous rejoigne, qu’il joint leur force à nous pour que nous puissions réussir ensemble les missions à nous confier », a déclaré le premier ministre, le 23 avril 2019, à l’issue de sa rencontre avec le FSD.

Aguibou Sogodogo

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8 COMMENTAIRES

  1. La gvt d’union nationale qui est au goût du jour ne marchera pas ! L’union nationale sans une capacité réelle de changement politique est totalement est vouée à échec . Presque six années de gouvernance sans la moindre perspective de sortie de crise , on appelle cela un échec politique ! Je regrette sincèrement que le pr ibk a manqué de lucidité politique de large rassemblement du peuple malien face à la résolution de la crise. Le bon moment du gvt d’union était depuis sa première élection quand soumaila s’est manifesté jusqu’à son domicile de manière républicaine , un geste très rare dans le continent et par-delà même apprécié par la communauté internationale , je oui c’était le moment opportun d’un gvt d’union nationale. En politique un petit geste vaut mieux parfois qu’un grand discours , et c’était aussi le bon moment de tendre la main à tous les partis politiques et en particulier à soumaila , ce signal là pouvait être de nature à changer beaucoup de choses , et cela même pouvait être l’interprétation devant la communauté internationale , la volonté de tout un peuple à défendre son intégrité territoriale. En temps de paix la victoire d’une élection peut appartenir à un homme et son parti , mais quand la vie d’une nation est en jeu , la lucidité recommande de laisser la politique partisane côté , c’est ça qu’à manqué le président ibk.

  2. BERNARD
    Qui court après qui?
    Avez vous oubliez qu’ IBK a été obligé d’appeler SOUMAILA CISSE alors que son exigence de reconnaissance n’était pas satisfaite?
    On le sait comme tous LES LAQUAIS de pire espèce IBK est guidé par des maîtres qui lui ont exigé d’appeler celui qu’ il déteste tellement qu’ il a du mal à prononcer son nom.
    C’est calqué dans l’ESPRIT de tous les maliens cette phrase de celui qui avait pour seule mission de confisquer le pouvoir :on n’a pas d’offres politiques à faire pour CES GENS-LÀ.
    Ce vrai GENS-LÀ SOUMEYLOU BOUBEYE MAIGA,il est où aujourd’hui?
    Il paraît qu’ IBK a dit devant ses interlocuteurs qu’ il l’a limogé alors que l’opinion publique pense qu’ il a démissionné pour éviter l’humiliation de la motion de censure.
    On le savait LE DEAL DES VAGABONDS NE RÉSISTE PAS À LA PRESSION.
    CONFISQUER UN POUVOIR est pire qu’ être un vagabond,c’est être UN TRAÎTRE envers tout un peuple qui voulait changer la direction du pays pour se donner une nouvelle chance de sauver le pays.
    Le TRAITE SBM risque actuellement un AVC tant la déception est grande.
    N’est ce pas qu’ IBK veut empêcher le même sort,peut-être pire puisque la prison l’attend au bout compte ténu des sommes colossales sorties des caisses sans justification,qu’ il est entrain de courir partout pour associer tout le monde afin de bénéficier de la même indulgence qu’ ATT?
    IL VEUT ÉVITER LE SORT DE SON AMI MOUSSA TRAORÉ .
    C’est IBK qui est entrain de se sauver.
    Les cadres de l’ URD sont assez intelligents pour comprendre que travailler avec IBK sans conditions draconiennes,c’est RISQUER gros pour sa carrière politique.
    MOUSSA MARA ET AUTRES PEUVENT EN TÉMOIGNER.
    Notre peuple souffrant de la mauvaise gouvernance très criarde d’Ibk ,il est intelligent de demander des garanties avant de travailler avec des vagabonds notoirement connus par la communauté internationale tant leurs traces de détournements des deniers publics sont partout.
    Le peuple malien mérite largement ça.
    Mais les LAQUAIS sont tellement obnubilés par la quête de l’argent facile qu’ils ont du mal à comprendre l’utilité de cette exigence.
    OSER LUTTER ,C’EST OSER VAINCRE!
    La lutte continue.

  3. BERNARDKILI, ne paniques pas, mais tu verras que personne de solide et PATRIOTE ne va accepter de se joinder a Boua! BOUA KA BLA!

  4. Si Soumini refuse, il verra ce que ses cadres feront. Ils sont tous aux aguets, toutes les nuits en brousse.

  5. Accord contraignant ? Ils sont malades à l’Urd. On aura le gouvernement aujourd’hui. Que croyez-vous ?

  6. BERNARDKILI, TU DOIS ADMETTRE QUE TOM BOUA A COMPLETEMENT ECHOUE ET IL DOIT SE METTRE A GENOUX DEVNAT CEUX QUI PEUVENT SAUVER CE PAYS DU DEASTRE OU IL L’A MIS. BOUA KA BLA

  7. Nomination solitaire du PM. On est où là ? Que veut l’Urd ? C’est tellement simple. Restez dehors. Si vous aimez le pays, vous rentrez dans le gouvernement et vous refusez qu’on vous fasse faire n’importe quoi. C’est tellement simple. Ce n’est pas un partage du pouvoir.

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