Gouvernance au Mali : Encore le consensus, comme ATT

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Une certaine classe politique malienne, reçue récemment par le président Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK), espère un gouvernement d’union nationale pour faire sortir le pays du marasme actuel. Et pourtant, c’est ce consensus qui a fait perdre le président Amadou Toumani Touré(ATT) qui, durant 9 ans et quelques mois, a associé toute la classe politique malienne à la gestion du pouvoir. Le résultat a été, on ne peut plus, catastrophique avec un non respect du fait majoritaire, une classe politique clochardisée, une marchandisation accrue des postes de responsabilité, une corruption généralisée…

Le président Ibrahim Boubacar Keïta - sillon
ATT et IBK

Avec cette espérance des acteurs du jeu politique malien, discrédités aux yeux de l’opinion publique pour sa fourberie, le Mali retombera, à n’en pas douter, dans ses travers du passé.

Le clivage majorité opposition qui a cours dans toutes les démocraties modernes ne sera qu’une vue d’esprit pour l’électeur malien. Pour les politiques, le pouvoir est une soupe populaire dont il faut se servir à volonté.

Jamais depuis l’avènement de la démocratie au Mali, en 1991, les règles du jeu démocratique n’ont été respectées par les politiques.

D’Alpha Omar Konaré, au président IBK, en passant par Amadou Toumani Touré, le fait majoritaire n’a jamais été respecté scrupuleusement comme il se le doit. Surtout en matière du choix des premiers ministres.

Sous Alpha O konaré, les choix de Younoussi Touré puis Abdoulaye Sékou Sow (paix à son âme) au poste de chef du Gouvernement n’ont guère été judicieux. Les deux illustres inconnus imposés au parti ADEMA ont vite été dépassés par les événements, balayés en un temps record par la rue. Comprenant cela, le président Konaré fut obligé de s’attacher les services d’un militant bon teint de son parti, en l’occurrence Ibrahim Boubacar Kéïta pour venir sauver les meubles.

Sous le président ATT, lui-même sans parti, les formations politiques ont fait preuve d’une émasculation éhontée. Ils n’ont jamais usé du suffrage à eux conféré par le peuple. Ni opposition, ni majorité, le jeu politique malien se jouait à Koulouba. Bagadadji, siège de l’Assemblée nationale, n’étant qu’un faire valoir. A chacun son tour dans des gouvernements d’union nationale ou de consensus. Les postes les plus juteux furent alors partagés comme du petit pain entre copains.

Avec IBK, le même scénario : Oumar Tatam Ly (le PM démissionnaire),Moussa Mara, l’actuel patron de la primature, n’ont jamais été tisserands (nom du parti RPM). Et pourtant, ils ont été nommés à une place qu’ils ne devraient jamais occupé dans une démocratie qui se respecte. C’est le Rassemblement pour le Mali (RPM), parti majoritaire à l’Assemblée nationale, qui devrait choisir dans ses rangs le locataire de la primature. Telle est la sacro sainte règle en matière de démocratie que nos dirigeants, à savoir les présidents de la République successifs, feignent d’ignorer.

IBK, à l’entame de son mandant souffre de ses choix inopportuns. En témoigne le soutien timide de son parti au gouvernement Moussa Mara.
Les Tisserands n’ont jamais soutenu vertement le « petit », puisqu’estimant être trahi par le locataire de Koulouba

Au Mali, après chaque consultation électorale, notamment présidentielle, tout le monde veut venir à la soupe. En effet, c’est une vraie soupe populaire qu’est le Mali, du moins ses postes de responsabilité. Tout le monde veut entrer au Gouvernement. Pourquoi faire ? Deviner : disposer à sa guise et sans contrôle des immenses ressources financières de l’Etat. En un mot, s’enrichir impunément au vu et au su de tout le monde.

Qui pense à l’intérêt collectif ! Personne ne s’en soucie au Mali. Pillages des deniers publics, délinquances financières, vol en bande organisée des ressources de l’Etat, injustice (une justice aux ordres et corrompus), incivisme, une armée à la dérive… Que de maux minent le Mali.

Les maliens, dans une très large majorité (77,61%), ont choisi le président IBK pour changer la donne, pas pour retomber dans les erreurs du passé. Le partage du gâteau devrait être un lointain souvenir. Mais hélas le partage continu avec avec une bonne part pour la famille dans l’Exécutif et le Législatif.

Les mots : consensus, gouvernement d’union nationale, de large ouverture… doivent être bannis à jamais. Il y a eu une élection législative qui a engendré une majorité et une opposition. Que chaque entité joue sa partition, conformément aux règles de la démocratie.

Ibrahim Moussa, journal Option.

 

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9 COMMENTAIRES

  1. Le Consensus ne veut pas dire un partage de gâteau. ATT en étant candidat indépendant, est devenu président. Ce dernier était obligé de se rabattre sur les partis politiques pour gouverner le pays. Sauf que le problème ce qu ATT ne contrôlait rien, c’était le laisser aller. Pour autant le consensus peut très bien marcher avec IBK, bien entendu s’il arrive à corriger certains erreurs du passé.

  2. La société malienne même est caractérisée par le principe du consensus au sens propre du terme KÖTO GNOGON TA LA est une vertu cardinale et séculaire qui nous a toujours permis à vivre à NOUS MALIENS à vivre en PAIX ET PARFAITE HARMONIE.Alors donnons-nous les mains pour l’essentiel pour que notre CHÈRE PATRIE prospère…vive MALI,vive LA PAIX…

  3. Cher Bougobalini, le journaliste ne s’interesse pas au contenu semantique du mot ‘cobsensus’ — et il a tt a fait raison– Au Mali, le jeu sordide des politiciens c’est de s’abriter derriere des termes comme consensus mais en realite leur intention est arriere. Alors foute la paix au journaliste car vous ne pouvez pas nier que ce fameux consensus de ATT a mis le pays a genou bien que je n’ai personnellement rien contre lui.

    Si tu te plains, ca veut dire que tu te reproches quelque chose. Il n’y a que la verite qui blesse dans ce pays.

    • Si vous n’avez rien a dire, evitez au moins de venir faire etalage de votre IGNORANCE ici. Comment peut-on baser tout un article sur un mot et apres dire que la semantique de ce meme mot est secondaire ou pas importante? 😯 Votre intervention ne veut franchement rien dire.

      Quelle honte!!!

  4. Cher journaliste Younoussi Touré est membre fondateur de l’ADEMA après un parcours militant des plus emblématiques au sein de la fédération des étudiants africains en France .ce n’est point un illustre inconnu !Ensuite qui parmi les partis politiques reçus par IBK a parlé de gouvernement d’union ou de consensus ?vous avez lu cela dans quel compte rendu ?qui vous l’a dit?soyez sérieux et arrêtez de raconter des sornettes je croyais votre journal sérieux !tenez vous en aux faits et non aux phantasmes .aujourd’hui si vous êtes au Mali ce dont je doute ,il y a bel et bien une majorité et une opposition et la récente Motion de censure en fait foi alors?………réveillez vous !

  5. Je ne sais pas quand est-ce que nous maliens allons comprendre ce qu’on veut au juste. On voit bien que laisser la direction d’un parti, s’il en est un reellement, peut amener a des derives tres graves mais on continue a s’enteter.
    Ce journaleux fait proces d’intentions du consensus sans jamais pouvoir donner la definition de ce mot. Est-ce que cet ecrivaillon de mer-de sait que consensus ne veut pas dire suivisme aveugle ou pillage du denier publique. Seul le consensus va faire bouger le Mali, avec bien evidemment la loi et la justice pour redresser les fautes et les vols.
    Meme la democratie est une forme de consensus car on s’entend sur comment gerer ensemble le pays. Peut-on me donner une definition autre que celle-la pour decrire le consensus?

    Quelle honte!!!

    • Mon frere, soyons claire et honnetes. En afrique, concensus veut dire pillage et mensonge. Tous ces gens qui viennent dans le gouvernement ont une seule intention: piller les resources du pays, s’enrichir, mentir pour faire plaire au president. C’est qui a couler le nigo de att. L’opposition doit faire son travail pour les prochaines seances.

      • Vous etes dans la meme ignorance que ce journaliste qui ne sait pas faire la difference entre consensus et injustice. Relisez mon commentaire.

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