Longtemps resté dans le silence, le président du Parti de l’Indépendance, de la Démocratie et la Solidarité (PIDS), Daba Diawara est sorti du bois pour prendre la parole. Et, il n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour fustiger la gestion du pays, se prononçant sur certains sujets brulants de l’heure. Dans son exposé liminaire, le conférencier a précisé que ces échanges avec la presse entrent dans le cadre du lancement des activités de son parti pour marquer sa rentrée politique et sa mise en jambe en prélude aux prochaines élections municipales et régionales.
Connu pour son franc-parler, le président du PIDS, après avoir réitéré l’appartenance de son parti à l’opposition républicaine et démocratique a levé le voile sur ses griefs contre IBK. Selon lui, la gouvernance actuelle n’est pas en mesure de faire face aux défis de l’heure.
«Je reproche d’abord à IBK de nous avoir fait perdre Kidal, de nous avoir fait perdre Ménaka qui avait été reprise aux djihadistes par la plateforme du Gatia », a-t-il indiqué.
D’autres reproches qu’il fait au président de la République Ibrahim Boubacar Keita et sa gouvernance sont les scandales à répétition qui émaillent sa gestion. « Après le scandale de l’achat de l’avion présidentiel, celui des équipements militaires, ceux des engrais hors normes et des logements sociaux, etc. », a-t-il cité.
En plus de ces scandales qu’il dénonce, Daba Diawara reproche au président la chasse aux cadres de l’opposition dans l’administration publique. A l’en croire, à cause de leur appartenance à l’opposition, de nombreux cadres compétents n’ont plus accès aux postes de responsabilité encore moins à des promotions. Ajouté à cela, le président du PIDS reproche à IBK d’avoir permis et cautionné l’irruption des religieux sur la scène politique.
Daba Diawara reproche aussi au président de la République Ibrahim Boubacar Keita et son gouvernement d’avoir signé un accord qui n’arrange pas le Mali.
« Le PIDS rejette l’accord issu du processus d’Alger car il était possible de trouver un meilleur accord », a-t-i laissé entendre. Avant d’indiquer que « le nord nous échappe de plus en plus et la mise en place d’une zone de sécurité autour de Kidal en est la confirmation ». Selon lui, cet accord de paix est un accord de capitulation et d’abandon.
« Nous sommes dans une situation où le pays est en train de perdre son intégrité territoriale, il y a la corruption, l’enrichissement illicite et l’impunité », regrette Daba Diawara. Qui explique que pour toutes ces raisons, il n’est pas possible de soutenir la gouvernance actuelle. Et de demander la mise en place d’une nouvelle gouvernance qui viellera à la moralisation de la vie publique, à la lutte contre la corruption et la délinquance financière, afin de restaurer la crédibilité de l’Etat. Car, a l’en croire, la gestion faite des scandales de l’avion présidentiel, des équipements militaires, des engrais hors normes n’est pas de nature à créer un climat de confiance et de sérénité dans le pays.
D. Diama