Le Général Zounzani 1er, habitué aux pieds de nez et autres dribbles virevoltants, n’est pas passé par quatre chemins pour annoncer, tel un couperet, l’abolition de la peine de mort dans notre arsenal judiciaire. Et patati ! Patata ! Les islamistes et quelques notabilités des mosquées de Bamako serrent la mine et menacent de mettre du gravier dans la tartine de Zounzani 1er, l’impertinent qui prend tous les maliens pour ses obligés. Cette attitude contraste avec la position de l’AMDH qui a jubilé et arrosé l’annonce de cette «salvatrice» abolition qui contribuera à propulser l’Association Malienne des Droits de l’Homme dans la cour des grands de sa catégorie.
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Face à cette cacophonie entre activistes de l’Islam et ceux des Droits de l’Homme, le citoyen lambda en est à s’interroger sur l’importance de cette question en cette période de disette totale où tous les problèmes se sont donnés rendez- vous pour polluer l’existence des maliens. Cette interrogation est d’autant plus juste qu’elle doit s’adresser d’abord au premier magistrat qui a pris la décision «polémique». Lui qui ne peut répondre. Car, il est plus soucieux de lui que du peuple et la résolution de ses misères. Sinon la pertinence de la décision est beaucoup moins en cause que l’opportunité pour ne pas dire le «tempo».
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En effet, le 22 septembre dernier, le peuple avait plus d’attente et d’entente pour la diminution des prix des denrées alimentaires, des conditions meilleures ou idoines de reprise de l’école, de bonnes nouvelles du septentrion et la libération des otages, la libération des étudiants embastillés, etc. Mais quelle portée sociale pour la décision (polémique) de l’abolition ? Peu ou prou ! Quand on se réfère à la réalité : on a même oublié la date de la dernière exécution capitale (plus de deux décennies à tout le moins) et même les notabilités musulmanes ne s’en préoccupaient plus. Balancer cela à leur figure est comme une espèce de provocation sinon de mépris auquel elles ont réagi, dans leur entendement, au prorata du degré de méprise, d’irrespect ou de non considération. Qu’à tout cela ne tienne, le gofernement et le département de la justice, en particulier, auront beau jeu de convaincre les dépités qui, à coup sûr, ne se méprendront pas comme le chef de l’exécutif . Comme dit l’autre, «à quelque chose, malheur est bon». Histoire de dire que les dépités jaugeront l’opportunité et le tempo. Et, s’accorderont sûrement avec le Ministre Maharafa Traoré, un homme de tempo dont la pondération exquise pourrait aider à gérer, à bon escient, cette vraie fausse bombe et rafraîchir la patate chaude jetée entre ses mains.
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Mahamane Hamèye Cissé
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