Le président du RPM remonte au créneau, avec le“tact” qu’on lui connaît. En effet, de l’avis d’IBK, la nouvelle équipe conduite par le Premier ministre Modibo Sidibé serait incompétente pour piloter un attelage gouvernemental dans un contexte socio-économique critique.
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En plus de ce jugement sévère et… anticipé -ladite équipe n’étant qu’en début de prise de fonction- le Mandémansa soutient que le fait majoritaire a de nouveau été violé avec la nomination de Modibo Sidibé à la Primature.
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A travers ces arguments qu’ils ont qualifiés de pauvres et de fallacieux, bien des citoyens ont perçu une grave accusation. Mieux, la suite logique d’un acharnement orchestré pour abattre le Premier ministre avant même qu’il n’entame sa mission. Cette méthode de matraquage psychologique, jugée d’une autre époque, pourrait s’avérer efficace ailleurs, mais ne saurait fonctionner au Mali.
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Mais au delà de toute subjectivité, il est peut-être intéressant d’établir un parallèle entre l’ex-Premier ministre IBK et le nouveau locataire de la Primature Modibo Sidibé, et étudier leurs parcours respectifs. Qui des deux est le mieux placé pour porter un jugement sur la gestion des affaires de l’Etat, ces 16 dernières années?
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En 1994, lorsque l’ancien ambassadeur IBK venait aux affaires par la grâce du Président Alpha Oumar Konaré, un certain Modibo Sidibé avait déjà passé 18 mois auprès du Président du Comité de Transition pour le Salut Public(CTSP) et comme chef de cabinet. A l’époque, ce choix porté par le Lieutement-Colonnel Amadou Toumani Touré sur le Contrôleur général de police Modibo Sidibé ne relevait point du hasard.
rn Les deux hommes, qui ont en commun la modestie et l’efficacité dans le travail, s’étaient déjà connus au cours du régime monoparti du général Moussa Traoré et ont joué un rôle déterminant dans l’avènement démocratique d’après mars 1991.
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Par ailleurs, pourquoi un certain Mamadou Lamine Traoré( paix à son âme) et ses compagnons avaient-ils du claquer la porte de l’ADEMA ? Tout simplement parce qu’un certain IBK, qu’on disait“tombé de nulle part” , était choisi,par son protecteur d’alors pour occuper et la Primature , et la direction du parti de l’Abeille. Mais cette subite et double accession d’IBK expliquait-elle les scissions et tensions vécues, à l’époque, par l’ADEMA ?
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En fait, la nomination de la personne d’IBK à deux postes aussi stratégiques n’était guère faite pour rassurer certains idéologues ruchers tels que Mamadou Lamine Traoré, Kassa Traoré, Samba Sidibé… C’est donc pour ne pas cautionner une telle“erreur” au sommet de l’Etat et du parti ADEMA que ces camarades ruchers ont claqué la porte.
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A juste raison, semble dire aujourd’hui la réalité. Car il n’aura fallu que quelques années à l’ex-président de l’ADMA pour manifester des signes d’usure. Une faiblesse qu’il aurait tenté de cacher par tous les moyens. Et la trouvaille “ingénieuse” ne fut autre que… de mater toute résistance, politique ou sociale, à la gestion des affaires de l’Etat.
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Ainsi, élèves, étudiants, opposants politiques, religieux, société civile.. tous ont goûté à l’amère saveur de l’ancien pouvoir dit “policier” de celui qui se découvre aujourd’hui des qualités… de donneur de leçons au gouvernement et à l’Etat. C’est donc tout le contraire de Modibo Sidibé qui, de son passage à l’Administration avant la Révolution de mars 1991, à sa présence constante au sommet de l’Etat, ces15 dernières années, n’a été impliqué dans aucun dossier à polémique pouvant entacher sa crédibilité.
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Aussi, ne faut-il pas voir, dans le jugement à la va-vite d’IBK, un brin de jalousie et des pincée d’impuissance? Sinon, comment peut-on juger quelqu’un qu’on n’a pas encore vu à l’oeuvre? Et pourquoi s’insurger contre la nomination d’un Premier ministre apolitique? A moins qu’à son corps défendant, le président du FDR ait déjà connu la valeur intrinsèque du nouveau Premier ministre, ou qu’il aspire à une révision constitutionnelle?…
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Autant de questions qui méritent d’être posées, quand on sait qu’au Mali, la Constitution confère au Président de la République le pouvoir de nommer celui qu’il veut à la tête de l’Exécutif. Mais l’on se rappelle qu’en son temps, Alpha Oumar Konaré avait été soupçonné de vouloir réviser ladite Constitution pour se maintenir au pouvoir.
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D’autre part, on ne sait plus quel combat IBK entend livrer au nom… du respect de ce fait majoritaire, dans la mesure où le Chef de l’Etat dispose d’une majorité écrasante à l’Assemblée, et que cette majorité a vivement salué la nomination du nouveau Premier ministre, pourtant non issue de ses rangs.
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Par quelle pincette faut-il alors prendre IBK lorsqu’il fustige le Premier ministre Modibo Sidibé en le qualifiant d’incompétent, quand bien même ce dernier possède une expérience plus riche et plus élogieuse que la sienne, en matière de gestion du pouvoir ?
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C’est là une question que beaucoup de Maliens se posent? Car, s’ils aiment la critique, ils adorent la critique constructive et ont surtout besoin de bosseurs au lieu de simples divertisseurs.
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Aussi, l’adage dit que“quand le silence vaut mieux que ce qu’on a à dire, mieux vaut se taire”. Et de ce côté là, on attend beaucoup du nouveau Premier ministre. Heureusement qu’il mesure, et à juste titre, la gravité des préoccupations des Maliens.
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19 octobre 2007
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