Gestion du pouvoir : Jusqu’où ira le partenariat Adéma-ATT

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Au fur et à mesure que les objectifs se précisent dans le landerneau Adéma, la lumière se fait sur la vraie nature du partenariat qui le lie au Chef de l’Etat. Parti, depuis le milieu du premier mandat d’ATT, sur la base d’un réel accompagnement, ledit partenariat ressemble aujourd’hui beaucoup plus à un simple “copinage” permettant à Dioncounda Traoré et ses camarades de se ménager du temps et du terrain, sans trop se faire hara-kiri, entendez, se compromettre, sinon se suicider politiquement.

Seulement, voilà que les mêmes compagnons tiennent aujourd’hui des propos et posent des actes qui risquent bien de les faire suivre la voie et les traces du “cousin“ RPM. En effet, ce parti a été le partenaire d’ATT tout au long de son premier mandat, à tel point que lors du vote de la loi sur le Vérificateur Général, son président, El Haj Ibrahim Boubacar Keïta, a voté ladite loi “par loyauté”, une chose à laquelle il aurait du s’abstenir s’il avait écouté la voix “de la dignité”, disait-il.

Cette “loyauté“, cette ”dignité“, et cet engagement “exemplaires” n’avaient pourtant pas empêché IBK de rompre avec ATT, une fois qu’il s’est retrouvé en face de son ambition de briguer la magistrature suprême du pays en 2007. Une rupture dont l’épilogue fut caractérisée par (disaient bien des Maliens) une “ingratitude criarde“ du Mandémassa qui n’a pas hésité à traiter le régime de tous les noms d’oiseaux, un régime que quatre ans durant, il aura pourtant soutenu avec ferveur.

D’aucuns pensent que c’est de là qu’est venue politique la perte d’IBK et de son parti, le RPM. Et que c’est de là également que tous les deux sont tombés si bas. Quid alors de l’Adéma-PASJ? Un parti qui, aujourd’hui, s’illustre par des discours à consonances ambiguës, et qui pose parfois des actes qui jurent avec les principes de bon voisinage.

En effet, que penser, lorsque Dioncounda Traoré tient des propos du genre : “C’est vrai, nous sommes partenaires du pouvoir en place. Mais il faut le dire, et c’est une évidence, on n’est mieux servi que par soi”. Et tout cela, pour seulement marquer la détermination du parti de l’Abeille à reconquérir le pouvoir en 2012? Et comme si l’on voudrait lier l’acte à la parole, voilà que le ministre du Développement Social, de la Solidarité et des Personnes Agées déclarait une sorte de “razzia“, ou de “chasse aux sorcières“, contre les cadres du Mouvement Citoyen.

Faut-il rappeler que ledit ministre est aujourd’hui le 2è vice-président de l’Adéma-PASJ ?…Par conséquent, tout acte posé pour lui est facilement assimilable à un acte soutenu par la Direction de son parti. Or, tout le monde sait que cette dernière est engagée dans une vaste campagne de ratissage des bastions du Mouvement Citoyen, comme en témoigne “l’effacement” de cette force de soutien au Président ATT à Diéma, Banamba et Koulikoro. Et tout cela, au profit de l’Adéma-PASJ. Est-ce à dire donc que concommitamment à sa lutte “de terrains”, le parti de la Ruche est également engagé une lutte “de postes“ dans l’administration, contre le Mouvement Citoyen ?…
Dans tous les cas, pour justifier ces actes, il va falloir, à l’Adéma, d’autres arguments de plus que de simples discours d’accompagnement d’ATT. Ces agissements des Ruchers, tant dans les verbes que dans les actes, expriment-ils aujourd’hui un besoin de rupture ou une mise en garde contre le régime ? Que ce soit l’un ou l’autre, qu’est-ce que l’Adéma pourrait-il en tirer comme profit ?

Des questions de taille ! Car , pour l’Adéma, rompre actuellement avec ATT, c’est s’inscrire dans une dynamique d’opposition au régime. Et continuer à clamer son soutien à ATT, tout en engageant un bras de fer avec ses amis du MC, c’est faire preuve de manque de sincérité, voire de respect dans l’engagement. Par ailleurs, s’il s’agit, pour l’Adéma, de mettre le régime en garde, on serait tenté de se demander : contre quoi ?…

Ces questions résument, si besoin en était, l’essence de la nature du partenariat Adéma-PASJ, fortement embrumé aujourd’hui par un manque criard de confiance. Dans ce cas, jusqu’où ira alors ledit partenariat, si tant est que la confiance reste le ciment de tout partenariat et de tout rapport humain ? A l’Adéma-PASJ d’en juger…
Adama S. DIALLO

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