Gestion du pouvoir : IBK se moque-t-il du peuple malien ?

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SEM Ibrahim. B. KEITA, Président de la République,
SEM Ibrahim. B. KEITA, Président de la République,

Mais comme le dirait avec juste raison le philosophe allemand Friedrich Nietzsche : «le temps est galant !». Des mois passèrent, quand bien de Maliens demandaient de garder confiance en IBK et de lui donner le temps de s’installer et de commencer à travailler.

Le premier gouvernement qu’il avait formé était jugé par certains Maliens comme une première équipe d’essai avant que le Président ne prenne en main les affaires nationales en vue de répondre convenablement aux aspirations profondes et légitimes des masses travailleuses. Mais des intellectuels avertis n’avaient pas manqué d’émettre de sérieuses réserves quant à la capacité du Président élu d’apporter des solutions idoines et patriotiques aux grandes questions de l’heure (la problématique de la paix au Nord-Mali, le désarroi de plus en plus profond des masses laborieuses du Mali).

Le deuxième remaniement ministériel a fini par convaincre beaucoup de Maliens du manque de volonté politique d’IBK de redonner confiance à notre peuple. Cela s’expliquait par la nomination d’hommes et de femmes qui ont pleinement et entièrement participé à la gestion calamiteuse de nos affaires par le régime insouciant du général Amadou Toumani Touré. Ce deuxième gouvernement a laissé les Maliens sur leur faim car, au lieu d’une lueur d’espoir quant à leur mieux être déjà proche, c’est bien cet espoir qui s’envole comme une fumée de battue noircissant de plus en plus le ciel malien.

Moussa Mara est parti : bonjour les élus de cœur de Moussa Traoré et les inconditionnels soutiens d’ATT ! Comme s’il n’y a plus de cadre valable et surtout intègre au Mali. En tout cas, les nominations du troisième gouvernement d’IBK ne permettent plus à personne de mettre en doute la ferme volonté du Président de travailler à la restauration de l’ordre ancien dans notre pays quand bien même le coup d’Etat du 22 mars 2012 avait fait renaitre en tous les Maliens sérieux l’espoir  d’un lendemain meilleur.

En taxant Moussa Traoré de grand Républicain, IBK avait déjà fini de planter le décor de sa vision politique du Mali. Le temps et les successives nominations de certains Maliens peu crédibles à des postes stratégiques de l’Etat prouvent, si besoin en est, le retour de l’ordre ancien. Pour quelle fin ? En tout état de cause, en qualifiant Moussa Traoré de grand Républicain, l’on a fini par se rassurer que IBK a foulé au pied la cause des martyrs de mars 1991.

En laissant indifféremment croupir dans les geôles des militaires patriotes sans le coup d’Etat desquels IBK ne serait certainement pas aux affaires, il ignore carrément le cri de cœur des masses laborieuses du Mali qui ont subi les affres de la félonie du régime Amadou Toumani Touré.

Aujourd’hui, il ne fait l’ombre d’aucun doute que la problématique du retour de la paix dans le septentrion de notre pays se complique chaque jour davantage et ce n’est pas le piétinement des séries de négociations inter-maliennes d’Alger qui pourra le démentir.

Le constat est de plus en plus patent que sous IBK (comme sous les régimes d’Alpha Oumar Konaré et d’ATT), les riches deviennent plus riches et les pauvres chaque jour, plus pauvres:

* Le panier de la ménagère est aujourd’hui troué et n’a pas l’espoir de se porter mieux dans l’immédiat.

* L’école est loin et alors plus loin de ses lettres de noblesse constatées sous le régime nationaliste de Modibo Kéita : les programmes d’enseignement conçus pour notre système éducatif sont enseignés dans un désordre complet.

* Le BAC de juin 2014 a mis à nu toutes les défaillances de ce système éducatif. Les arrestations opérées par Mme Togola Jacquiline Nana, en relation avec les débâcles enregistrées, n’ont rien donné (en tout cas pas à la connaissance du peuple travailleur du Mali).

* Les 06, 07 et 08 février courant, il n’y avait pratiquement pas de cours dans les établissements secondaires publics du fait du retard chronique des salaires des enseignants de la Fonction publique des Collectivités. Cela rappelle, hélas, les moments sombres où Moussa maintenait de force les travailleurs du Mali dans les retards des salaires de 04 à 06 mois. Si cela devrait arriver sous IBK, il n’y a là qu’une des nombreuses preuves de la restauration de l’ordre ancien. Mais il ne peut en être autrement quand on constate que de plus en plus mal conseillé, autosuffisant, inaccessible et sans vision politique véritable pour le Mali, IBK pilote les yeux fermés le bateau-Mali.

* Les slogans qui ont galvanisé et regroupé la plupart des électeurs autour d’IBK (le Nord, la lutte contre la corruption, la restauration de l’autorité de l’Etat, «le Mali d’abord», «Pour l’honneur du Mali», «Pour le bonheur des Maliens») sont de plus en plus classés aux calendes grecs et cela comme si de rien n’était !

* Les opportunistes de tous bords, les parents et amis qui rodent autour du Président ne sont pas à ses pieds pour sauver le Mali.

Nous avions coutume de rappeler cet adage de chez nous qui dit que «lorsque tes amis ne te disent pas la vérité, il est impérieux de soudoyer tes ennemis pour te la dire crue dans les yeux». Aujourd’hui, sans être dans le secret des dieux, il nous apparaît de plus en plus clairement que personne dans l’entourage du Président n’ose s’engager à le remettre sur les rails pour l’honneur de notre pays sous peine de se faire remercier par le duché. En tout cas cette tâche, il ne faut s’y attendre ni de la part de sont parti le RPM, ni des forces patriotiques du pays, encore moins des opposants qui, depuis le régime Alpha, n’ont cesse d’insulter l’honneur et la dignité du peuple malien pour développer leurs richesses colossales.

Au regard de la situation socioéconomique et politique de plus en plus délétère au Mali, l’on est en droit de se demander si IBK ne se moque pas du peuple travailleur et de ses électeurs en laissant la situation pourrir chaque jour davantage.

Que Dieu sauve notre peuple laborieux.

Fodé KEITA

 

 

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