Gestion du pouvoir d’Ibk : Le Rpm boxe droit dans le mur

Tout pouvoir, démocratique ou autocratique, cherche à se rassurer par une base solide. C’est normal. Mais, la pratique à laquelle s’adonne le Rpm d’IBK comporte trop de risques et devient de plus en plus angoissante. Surtout pour ses alliés et même de longue date.

L’arrivée d’IBK au pouvoir n’incombe nullement au Rpm. Cependant, ce parti doit être le maître d’œuvre et l’artisan de sa réussite. Non sans ses alliés et même le reste du peuple au vu de son score.

De sa création en juin 2001 à nos jours, le Rassemblement Pour le Mali (RPM) a toujours été dans les girons du pouvoir. A part les premières heures de sa création. Ayant contribué à l’arrivée d’ATT au pouvoir en 2002, il a participé à l’enracinement de ce pouvoir. Allié direct du pouvoir avec rang d’opposant, le Rpm ne s’est jamais directement manifesté en opposant que lors des périodes électorales. Ce qui lui a permis d’exister et de s’enraciner.

A partir de 2007, où IBK alors président de l’Assemblée nationale a opté pour la conquête de Koulouba, l’atmosphère est devenue peu délétère. D’ailleurs, contre une coalition de partis politiques soutenant ATT, IBK a été écrasé à la présidentielle d’avril 2007. Aux législatives qui s’en suivront, le Rpm qui avait plus de 45 députés sera décapité jusqu’à vouloir humilier IBK. N’eut été l’intervention d’ATT à demander à ses alliés de le soutenir, le jeune Moussa Mara l’aurait enterré, politiquement parlant. Malgré toute cette situation, il n’a, pour autant, pas déchanté.

Cependant, au fur et à mesure que les années passent, les acteurs les plus actifs devenaient impuissants à cause de leur âge. Les jeunes, n’y croyant plus, se cherchaient. Le parti n’existait plus que de nom, Kadari Bamba avait été brusquement tué. C’est dans cette léthargie qu’ATT, maître du consensus, demande encore les services du parti. Bokari Téréta, la tête pensante du parti, se voit confier un département ministériel juteux. Sans démagogie aucune, il fait appel aux quelques cadres ayant accepté la souffrance. Son ministère devient presqu’à 90% Rpm.

C’est dans cette situation où chacun se demandait s’il y aura les élections qu’ATT va jeter l’éponge du pouvoir, suite à une mutinerie. Depuis, les gros bonnets du Rpm, après avoir voulu s’allier avec les “démocrates”, s’arrangent finalement avec les putschistes. Ainsi, IBK en sera le plus grand bénéficiaire. Il est élu Président avec plus de 77%. Et puis, il met son poids dans la balance afin que son parti renaisse et s’accapare de la majorité à l’hémicycle de Bagadadji.

Avant et après les législatives, les manœuvres ne se font plus attendre. Les jeunes et quelques membres influents rendent visite aux responsables non Rpm. Les premières visites ont consisté à se faire la poche pour un soi-disant soutien aux législatives. Et puis finalement pour une quelconque protection. Aujourd’hui, après les joutes électorales, il s’agit de dénigrer ou de salir tout responsable non Rpm afin qu’il soit relevé de sa fonction. Pour que l’administration devienne uniquement “Tisserand”. Si, à un moment l’Adéma Pasj s’est accaparé de tout, il n’y avait pas une vraie culture démocratique. Et puis tous les gros bonnets de l’ex UDPM s’y étaient alignés. Aujourd’hui à vouloir tout prendre serait un gros risque pour le parti, pour la démocratie et l’avenir même de la Nation. Alors, cette tentative du Rpm conduit le parti à boxer directement dans le mur. Il est donc opportun et important pour le parti de se ressaisir au plus vite afin d’éviter la catastrophe. Car, à seulement six mois de pouvoir si tu mets de la poussière dans les yeux de tous tes amis, tu t’amuseras seul. Que Dieu sauve la République !

Boubacar DABO

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