IBK fait face aujourd’hui à trois crises majeures dont la résolution demande une diligence pour éviter le chaos. Il est fortement interpellé et par ses concitoyens et par la communauté internationale pour éteindre les différents foyers de tension tant sur le plan politique que socio-sécuritaire.
Après l’élection présidentielle qui a donné lieu à une forte contestation de la part de l’Opposition, le Mali est désormais à la croisée des chemins, balloté de toute part par le vent des revendications ou contestation, « le nouvel ancien Président » n’aura pas de temps de grâce pour son second mandat. Avant même d’être investi, il avait sur sa table les revendications des magistrats qui, depuis plus d’un mois, s’étaient mis en grève illimitée. Cette situation paralyse les tribunaux et favorise la surpopulation carcérale. Selon des informations en provenance de certains milieux, d’autres couches socioprofessionnelles s’apprêteraient à emboiter le pas aux magistrats. Parmi celles-là, on pourrait citer les agents de santé et les enseignants. Que dire de la contestation de rues de l’opposition réclamant sa victoire ou, à défaut, voudrait bien avoir du gouvernement toutes les garanties des transparences lors des élections législatives pour éviter que l’on ne tombe dans les mêmes travers que lors de la présidentielle. Sa revendication va dans ce sens. Elle a proposé, dans une déclaration signée par neuf candidats, le report des législatives et plus de transparence dans la gestion des élections. Du côté du gouvernement, le message ne semble pas être reçu 5 sur 5. Et pourtant rien de sérieux ne pourrait être entrepris tant que la rue est envahie par des manifestants. A ces deux crises, il faudrait ajouter celle relative à l’insécurité au nord et au centre, ainsi que la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. La mise en œuvre intégrale et diligente de cet accord semble être l’une des raisons du soutien de la France et de la communauté internationale à la candidature d’IBK pour un second mandat. Ces deux mots en italique valent de l’or pour la communauté internationale, qui d’ailleurs a mis le chrono en marche le 4 septembre date d’investiture d’IBK, et la première évaluation sera faite six mois après. Avec tous ces défis sur les frêles épaules d’un Président très affaibli, il y a lieu de s’inquiéter.
IBK, affaibli par les contestations politiques et sociales, attendu par les groupes armés et la communauté internationale, n’aura d’autre choix que d’éteindre le feu de la première contestation pour avoir le soutien d’une frange importante de la population et enfin aborder sereinement la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation.
Youssouf Sissoko