Gestion de l’état : IBK, le pouvoir et les alliés

A quelques jours de la célébration de son 2ème année au pouvoir, IBK s’inquiète. A-t-il tenu ses promesses ? Quel est le bilan de 2 ans de gestion des affaires publiques ? “Mon pouvoir ne sera pas un partage de gâteaux”, n’avait-il pas dit ? Deux ans après, il est important de s’asseoir, de réfléchir et de faire la part des choses.

Le Mali, après la démission d’ATT suite à la révolte des éléments de Kati, s’est confronté à d’énormes problèmes. Certains compatriotes venus de la Libye ont rejoint des mécréants au nom de l’islam pour créer la psychose, pour terroriser le peuple. A un moment où politiques revanchards soutenus par des militaires aux abois et démocrates se tiraillaient sur la suite à donner à la vie de la Nation. C’est dans cette situation mi-figue mi-raisin que se déroulera une transition à multiples facettes. A multiples facettes puisque chaque entité avait son agenda, le Mali au forceps. Grâce aux soutiens du monde extérieur et la baraka de notre patrie mère, seront organisées des élections présidentielles puis législatives. Afin de doter la patrie d’institutions fortes et crédibles pour son renouveau.

UN PRESIDENT EST ELU – IL PROMET

L’organisation des élections a surpris plus d’un. Mais, ce fut une présidentielle ouverte où le peuple est sorti pour se choisir un président digne et capable de répondre à ses attentes. Son choix fut porté sur le mandé massa, El Hadj Ibrahim Boubacar Kéïta. Elu avec plus de 77% au second tour face à Soumaïla Cissé, Ibrahim Boubacar Kéïta promet. Il parle et indique les grandes lignes de son pouvoir. “Mon pouvoir ne sera pas un partage de gâteaux. L’heure des copinages et des cousinages est dévolue. Je suis le seul à répondre devant l’histoire, donc il n’y aura plus d’état d’âme… ”

LE PRESIDENT A-T-IL TRAHI SON SERMENT ?

Connu ou jugé à tort ou à raison d’être un homme de fermeté, IBK au sortir des présidentielles a promis au peuple, monts et merveilles. Comme s’il était un néophyte dans la gestion des affaires publiques. En se choisissant un PM non politique, Oumar Tatam Ly (OTL) le choix était judicieux. Malheureusement, il a été trahi dans le choix des hommes et dans leur gestion. Patriote certainement, il va échouer à cause des caciques du Rpm qui ont vu en lui un intrus aux dents longues. Face à cette furia du Rpm, il va déposer sa démission pour se chercher.

Sans consultation, le président IBK donne rapidement rendez-vous à Moussa Mara à 16h à Koulouba. Brusquement, il a le soutien du Chef de l’Etat. Celui-ci avait oublié la capacité de nuisance des camarades du président. Comme OTL, Mara qui s’était embourbé en devenant plus royaliste que le roi, après une période de miel, sera confronté à la fronde. Ses efforts seront sabotés, il devient persona non grata. Il est finalement chassé de la primature. Place enfin au sauveur du régime, Modibo Kéïta. Contre la volonté des caciques du parti, M. Kéïta prend les rênes de la primature. Très expérimenté, très instruit et sorti de l’école politique du Général Moussa Traoré, il est indéboulonnable. De la gestion des pourparlers sur le Nord, Modibo Kéïta va bénéficier de la confiance du Mali. Il prend la primature avec des réserves. Il n’a pas totalement les mains libres. Après quelques mois de gestion, il semble parvenir à s’imposer ses idées au président. Alors, tout le monde attend l’un des derniers gouvernements pour mener le bateau à bon port.

En attendant, que dire des promesses ? Sans faire un jugement, le président en s’adressant à l’ensemble du peuple à travers les confessions religieuses, les ambassadeurs des pays musulmans, les membres des institutions et des notabilités entre autres, a lui-même reconnu les faiblesses de son régime. En vrai Malien, il a indiqué les insuffisances prouvant qu’il a trahi le serment. “Il n’est jamais trop tard pour mieux faire”, dit un adage. Alors, après avoir reconnu ses déboires, le président IBK semble dans une nouvelle dynamique, se ressaisir et traquer les fossoyeurs. Pour y arriver, il a donné le feu vert à Modibo de se choisir des hommes comme lui-même qui n’ont pas d’agenda caché et qui ne veulent servir que le Mali. Depuis ce jour, tout le monde attend le fameux gouvernement. Sera-t-il un gouvernement multicolore ou d’union nationale ou encore de large ouverture ?

IBK – LE POUVOIR – LES ALLIES

L’homme, est un adepte de la bombance. Donc, personne ne doit se plaindre de ses fracas financiers. Il tient le pouvoir comme les prunelles de ses yeux. C’est normal, il faut le faire. Il a trop souffert et a trop misé pour arriver à ses fins. Dans la gestion de ce pouvoir, il s’est adossé sur des hommes de divers horizons. Mais, force est de constater qu’ils ne sont pas tous à la hauteur. Il les voit et les connait aujourd’hui. Sans état d’âme, il doit pouvoir se débarrasser d’alliés encombrants. Afin de pouvoir se frayer le chemin du bonheur, de l’honneur. Pour que notre fierté ne soit pas un vain mot.

Boubacar DABO

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