Gestion de la transition : Les suggestions du MNH

0

Ce mardi 30 novembre 2021, le Mouvement Nouvel Horizon, dirigé par Cheick Oumar Diallo, a animé une conférence de presse afin de dévoiler sa proposition à travers un document visant la réussite de la transition.

En prélude, le coordinateur dudit mouvement a souligné que ce document est scindé en trois parties. À l’en croire, le début dudit document relate une synthèse des différents processus de la transition, du démarrage à nos jours. Il ajoute que le Mali est aujourd’hui isolé au niveau international à cause du non-respect des engagements pris devant la communauté internationale. Il ajoute que le gouvernement doit impérativement dévoiler un calendrier pour le retour de l’administration et des populations dans les zones d’insécurité.

La deuxième partie du document et comme expliqué par M. Diallo, est centrée sur les étapes politiques. Le MNH demande  la mise en place nouveau gouvernement national conjuguant l’inclusivité et compétences techniques;  la préparation d’un nouveau programme d’action gouvernemental; l’abandon du format actuel des assises et soumettre plutôt le nouveau programme d’action gouvernemental aux forces vives à travers un cadre de concertation entre le ministre de l’Administration territoriale, les partis politiques et la société civile; la présentation d’un nouveau plan aux ambassades et partenaires techniques et financiers accrédités au Mali; l’organisation des missions de lobbying diplomatique conduites par le ministre des affaires étrangères et certaines personnalités reconnues; l’élargissement du conseil national de transition et enfin faire adopter le PAG par le CNT. « Les propos peu rassembleurs du Premier ministre sont loin d’être une solution pour instaurer la confiance entre les acteurs sociopolitiques », a indiqué le coordinateur.

S’agissant de l’axe sécuritaire et le retour de l’administration, le coordinateur du MNH estime qu’il est urgent que le gouvernement établisse la cartographie des zones les moins sécurisées et des localités où l’administration est absente, ainsi qu’un calendrier de retour de l’administration. Il doit aussi renouer le dialogue avec les parties signataires de l’accord issu du processus d’Alger et aboutir à un consensus ; établir une stratégie pour obtenir la modification du mandat de la Minusma et l’adapter à la réalité et impliquer les forces du G-5 Sahel ; définir une stratégie de gestion humanitaire des réfugiés et déplacés.

Sur le front social et la cherté de la vie, les responsables du mouvement suggèrent : réduire pour l’année 2022 les budgets d’investissement de l’ensemble des départements excepté ceux en charge de la Santé, l’Education, de la Défense, de la Sécurité de l’Administration du territoire et de l’Emploi; mettre en place un programme de réparation pour toutes les victimes des conflits et des violences; mettre en mission un collège d’autorités religieuses et de légitimités traditionnelles pour obtenir un pacte de stabilité sociale.

S’agissant de réformes politiques et institutionnelles, le document stipule qu’il faut reprendre les conclusions des ateliers de mai 2021 sur la relecture de la loi électorale et la Charte des partis politiques; mettre en place un comité d’experts sur la révision ou réforme de la constitution qui présentera aux partis politiques et à la société civile une nouvelle constitution à soumettre lors d’un référendum couplé à l’élection présidentielle.

Dans le cadre de l’organisation des élections, ledit document souligne qu’à travers le cadre de concertation du ministère de l’Administration territoriale, obtenir un consensus sur les scrutins envisageables (couplage présidentiel/référendum et communales/régionales/législatives après ou présidentielle/référendum/législatives et communales/régionales après); établir un calendrier détaillant toutes les étapes aux scrutins consensus.

En conclusion, le porte-parole du mouvement pense que le gouvernement actuel a fortement fragilisé sa base sociale et isolé le Mali en raison de nombreux discours peu rassembleurs et de sa déviation des missions essentielles de la Transition. Le manque de résultats palpables, le report des Assises nationales et l’absence, jusqu’à ce jour, d’un chronogramme détaillé ont gravement entamé sa crédibilité. « Quels que soient les efforts fournis pour rectifier le tir, il est peu probable que le Gouvernement parvienne à mobiliser les énergies à l’intérieur et à l’extérieur pour la réussite effective de la Transition. Or, il urge de donner des signaux prouvant la bonne foi et l’engagement des plus hautes autorités à dégager un plan clair de sécurisation et de retour de l’administration sur tout le territoire, une stratégie de lutte contre la cherté de la vie et un chronogramme détaillé pour l’organisation des scrutins marquant la fin de la Transition. Enfin, le MNH-Faso Jo Sira exhorte les dirigeants actuels à prendre des mesures fortes pour apaiser le climat sociopolitique. Il y va de la cohésion et de l’unité nationale. « Nous encourageons le Président de la Transition à poursuivre ses efforts visant à rassembler les acteurs nationaux pour obtenir un consensus sur la poursuite de la Transition et les missions urgentes à accomplir pour qu’elle réussisse », a-t-il précisé.

Adama TRAORÉ

Commentaires via Facebook :