Gestion de la crise sociopolitique: La paix des braves a-t-elle prévalu sur des velléités personnelles ?

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En scellant un accord permettant au président intérimaire d’assurer la présidence de la transition au Mali, les hommes politiques et les militaires du CNRDRE ont encore surpris les maliens et la communauté internationale. Cet accord que nous qualifions de la paix des braves est venu boucler un feuilleton politique malien qui commençait à devenir préoccupant voire inquiétant pour la stabilité du pays.

Avec cet accord qui permet au Pr. Dioncounda Traoré de diriger  la présidence de la transition dont la durée est fixée à 12 mois, nul ne doute de  la surprise des uns et des autres, que d’aucuns ont dû qualifier de coup de chapeau de la part de la Junte et de son chef. Ce coup de chapeau « coup des maîtres » est tombé comme un gros cadeau venu du ciel pour la majeure partie des maliens et des maliennes. C’est pourquoi, certaines personnalités politiques maliennes n’ont pas hésité à saluer le geste courageux du Capitaine Amadou Haya Sanogo qui constitue aussi, un point de satisfaction et soulagement pour la CEDEAO et la communauté internationale.

Avec cet accord, le mérite  nous revient de soutenir haut et fort que la paix des braves a prévalu entre les différents acteurs politiques et militaires de notre chère patrie. Parlant de cette paix des braves, d’aucuns diront que cette concession de la part du CNRDRE, a dû l’être à cause surtout des pressions internationales, venant notamment du côté de la CEDEAO, des Etats-Unis d’Amérique et bien d’autres puissances occidentales, qui n’ont cessé de condamner avec la dernière rigueur, le coup d’Etat perpétré, le 22 mars dernier et qui a dû freiner selon leurs entendements, un élan de vie démocratique du Mali vieille de plus de 21 ans. Mais au regard de l’évolution des évènements politiques dans notre pays ces dernières années, les hommes politiques, toutes catégories confondues, le citoyen lambda et même le simple observateur de la chose démocratique demeurent convaincus, que le peuple aurait été sauvé d’un chaos sans précédent avec ce putsch intervenu à la surprise générale de tous et de toutes. Nul ne doute de cette probabilité qui semblait nous édifier sur certaines réalités. «  Qui d’entre nous pouvait garantir une stabilité sociale si par exemple, des élections étaient organisées dans ces conditions chaotiques (politique et conflit armé, avec notamment la situation de guerre du nord)  auxquelles se trouvait le Mali. Personne ne pouvait prédire la suite des évènements dans le pays. Cela paraît bien claire comme eau de roche, ne nous détrompions pas ».

On peut penser voire estimer que le coup d’Etat du 22 mars dernier est venu freiner l’élan de 21 ans de démocratie, mais quelle démocratie, s’agissant de la nôtre ? Alors, il nous appartient de comprendre un état de fait, qui se repose sur la passe irrégulière à laquelle notre pays s’y trouvait durant ces dernières années. A commencer par la gestion de la chose publique ; les recrutements dans différents services publics ; l’attribution des marchés publics ; la gestion des appels d’offres ; etc.

Quelque part, ceux qui croient que l’accord singé le 19 mai dernier, par le CNRDRE et la CEDEAO, n’est que le fruit d’un complot, qu’ils se détrompent. Le Mali appartient à plusieurs enfants ; des enfants de toutes les ethnies, de toutes les races et de toutes les couleurs. De l’avis d’un analyste, ce que les uns et les autres pourraient reprochés aux signataires de cet accord, est de dénoncer le côté unilatéral. Ce dont les différents acteurs se devaient de décrier est l’absence de l’ensemble de la classe politique et de la société civile lors de sa signature. Par ailleurs, comme il nous permet de panser certaines plaies, on ne peut que soutenir qu’il est le bienvenu, pour un pays, qui n’aura été meurtri que par des méfaits de ses hommes et de ses femmes qui avaient en une période donnée sa destinée entre leurs mains.

Dans ce feuilleton malien, ce qui semble être important pour nous tous (maliens et maliennes) dans cet imbroglio politique, et surtout en ces moments pénibles que traverse notre pays ces temps-ci, nous devrions savoir aujourd’hui que la priorité n’est pas de savoir qui va diriger le pays en tant que président de la transition. Cependant, personne ne doit douter, qu’il s’agit pour nous : maliens et maliennes toutes classes, toutes catégories, toutes couches sociales et de touts rangs, de se retrouver autour de la même table pour échanger, dialoguer, et de trouver ensuite des solutions et autres voies et moyens adéquats, pouvant nous permettre de vite dégager hors de nos frontières, ces rebelles et leurs alliés qui occupent les trois régions du nord.

Nous devrions avoir en tête que nos parents vivant dans ces régions souffrent énormément de ces atrocités commises par : des rebelles, des bandits armés, des terroristes et autres acteurs de mauvaises graines. Vraiment, que les uns et les autres comprennent qu’au lieu de se focaliser sur des questions de gestion de la transition de la république, nos actions devraient plutôt se porter sur la recherche de solutions rapides à la crise de rébellion, qui ne fait que détruire des vies humaines et de certaines valeurs ancestrales de notre pays, dont nos devanciers nous ont légué.

La sauvegarde à tout prix de notre intégrité territoriale passe obligatoirement par la récupération des trois régions du Nord : Kidal, Gao et Tombouctou. Il est grand temps, que nos frères, sœurs, gendres, beaux, fils, amis, connaissances et autres parents se sentent bien dans leur pays : le Mali. Qu’ils se sentent traiter sur les mêmes pieds d’égalité que leurs frères du sud, de l’Ouest, de l’Est et du centre. Dans tout çà, ce qui paraît évident pour toute personne avertie, sachons que le Mali ne mérite pas un tel sort.

Par Zhao Ahmed Amadou Bamba

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1 commentaire

  1. Toute la classe politique malienne doit se réunir autour d’ une table pour proposer quelque de chose de concret pour accompagner la transition.

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