Gestion de la crise post conflit au Mali : Bâton pour Sanogo carotte pour les touaregs indépendantistes

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Le Mnla en patrouille (photo archives)
Le Mnla en patrouille (photo archives)

Alors que le généralissime Amadou Haya Sanogo est incessamment interpellé à comparaitre devant le juge Karambé pour être entendu dans l’affaire des bérets rouges, qui a fait plusieurs morts dans des circonstances ténébreuses, les indépendantistes du Mnla et autres prétendus jihadistes narguent les Maliens. Ils sont même protégés par la justice et le nouveau pouvoir politique.

 

Retour à la case départ où le mauvais maniement du bâton et de la carotte par les pouvoirs politiques qui se sont succédé à Koulouba depuis deux décennies, ont conduit le Mali là où il se trouve actuellement : un pays sous perfusion sur tous les plans. Même la défense nationale est assurée actuellement, en grande partie, par des étrangers.

 

 

Le général Sanogo divise t-il aujourd’hui les pouvoirs exécutif et judiciaire ? Rien n’est moins sûr. Il refuse de se présenter devant le juge qui lui a dûment envoyé une convocation. Une première au Mali. Ce qui fait dire à nombre de Maliens que l’ancien putschiste est protégé par le président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta dans un pays où la séparation des pouvoirs n’est pas encore une réalité.

 

 

Le journal français « l’Express » qualifiait en août dernier le président IBK de « maître de l’équivoque » par rapport à la gestion des dossiers brûlants de son pays. Pour ce journal, il était le favori des casernes et des mosquées, il lui faut donc apurer les dettes contractées envers d’encombrants alliés. D’abord, les cadors de l’ex-junte du capitaine Amadou Sanogo. C’est pourquoi selon certains esprits critiques le chef de l’ex junte refuse d’obtempérer à une convocation de justice alors qu’il devait être entendu dans l’affaire dite des bérets rouges.

 

 

Pendant que le pouvoir politico-judiciaire souffle le chaud et le froid dans le dossier Sanogo, les indépendantistes du Mnla et autres présumés jihadistes bénéficient de la grâce présidentielle. « Ceux qui ont égorgé des soldats maliens à Aguel hoc, ceux qui ont pillé nos villes, violé des femmes et tué des innocents, reviennent et narguent leurs victimes », s’insurge Aguissa Maiga, un habitant de Gao.

 

 

Pis, certains sont déjà élus députés sous la bannière du parti présidentiel alors qu’ils revendiquent encore leur appartenance au mouvement rebelle et indépendantiste, Mnla. Vont-ils transporter le combat dans l’hémicycle de Bagadadji ?

 

 

Selon des sources bien introduites, les élus de Kidal promettent de mener une lutte politique à Bamako pour faire aboutir les revendications du Mnla. Devant la complaisance du pouvoir vis-à-vis des rebelles et le soutien de l’hexagone qui ne dit pas son nom dont bénéficie ce mouvement, pourquoi pas ?

 

 

Ni le général Sanogo encore moins les indépendantistes du Mnla ne doivent être traités différemment. Ils sont tous présumés coupables de déstabilisation du pouvoir politique, d’exécutions sommaires et autres violations des droits de l’Homme. Même si certains esprits avertis pensent que la justice malienne n’a pas tout le sérieux qu’on devait lui prêter pour bien faire ce genre de travail.

 

Alhassane H.Maïga

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