En vue de rapprocher les politiques et les citoyens en permettant aux premiers de s’enquérir des préoccupations des seconds sur les questions sociales, politiques et économiques, et aux seconds de s’informer sur la gouvernance de l’Etat et sur les projets de société des partis politiques et candidats, le National Democratic Institute (NDI) organise des foras publics appelés “Town hall meetings” à Bamako et dans les régions.
Après la rive gauche, le mardi 18 juin 2013, c’était autour des acteurs politiques et les citoyens de la rive droite d’échanger, hier, à travers un forum organisé au Cres de Badalabougou dont le thème était : “Accès aux services sociaux de base-citoyenneté”.
Les objectifs spécifiques de ce forum d’une journée étaient de susciter des échanges entre les acteurs politiques et les populations sur les questions sociales, politiques et économiques en envisageant les solutions possibles ; permettre aux partis politiques et aux candidats d’alimenter leurs projets et programmes de société à partir des problèmes réels des citoyens ; contribuer à rétablir la confiance entre les acteurs politiques et les citoyens et enfin encourager la participation aux élections générales de 2013.
A l’ouverture des travaux, le représentant résident du NDI au Mali, Dr. Badié Hima, a expliqué que près de 3 Maliens sur 5 (soit 58 %) interrogés dans le cadre de l’Afrobaromètre 2012 ont déclaré qu’ils ne se sentent pas proches d’aucun parti politique et que les partis politiques se sont avérés les plus faibles de toutes les institutions politiques au Mali.
Il ajoutera que les résultats de l’enquête d’opinion réalisée par la Fondation Friedrich Ebert Stiftung indiquent que les principales causes de la crise politico-institutionnelle, du point de vue des citoyens du district de Bamako, sont la mauvaise gestion des rébellions au nord et la faiblesse des partis politiques dans leur rôle de contrôle de l’exécutif. A ces causes, le rapport ajoute la mauvaise gouvernance.
Selon le représentant résident du NDI au Mali, de nombreux experts s’accordent à dire que le développement des partis politiques au cours de la dernière décennie a été retardé par le “modèle du consensus” prôné et mis en pratique par le président renversé, Amadou Toumani Touré (ATT). Ce consensus a affaibli la culture de la contradiction, et par voie de conséquence, découragé les débats et la différenciation des programmes des partis politiques.
“La crise a révélé le besoin de communiquer entre l’Etat, les acteurs politiques et les citoyens, la nécessité ou l’importance pour la gouvernance de coller aux intérêts des citoyens. C’est pourquoi le NDI veut faire en sorte que les politiques et les citoyens puissent communiquer sur les affaires de la cité. C’est un exercice unique en son genre en Afrique. C’est un dialogue qui se fait dans la tolérance et nous souhaitons cette session la plus interactive et la plus fructueuse possible”, a souligné Dr. Badié Hima.
Pour le consultant Zoumana Doumbia, la session est composée de deux types d’acteurs : ceux qui veulent le pouvoir et ceux qui cherchent chaque jour leur pain et qui veulent se faire entendre par les premiers. En somme, un jeu de rôle.
A. D.