Gestion chaotique du Mali : La fin des partis politiques

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 Lorsque Maître Kassoum Tapo  porte parole du FDR connu pour ses diatribes dans le landerneau politique malien déclare publiquement que l’ADEMA-PASJ  détient la majorité parlementaire à l’Assemblée nationale du Mali,  il éclaire notre lanterne par rapport à l’agression de Dioncounda Traoré,  président par intérim  de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pendant 40 jours.

Nous sommes de ceux- là  qui soutiennent   la thèse d’une piste de complot  orchestré par son propre parti. A partir   des  faits, des gesticulations et des déclarations d’Iba et de Tapo, nous pouvons affirmer sans risque de nous tromper que la piste de complot ne souffre d’aucun doute. Les faits sont patents et nous poussent  au raisonnement suivant : Dans le calcul des prétendants, il faut à tout prix que le Pr. Dioncounda Traoré soit le président de la transition. L’ancien président de la CENI  se voit déjà, avec la majorité  parlementaire de l’Adema,  la personnalité la mieux indiquée  pour assurer l’intérim de la présidence de l’Assemblée nationale du Mali. Quant à Ibrahim N’Diaye dit Iba, il  sera le candidat du parti à l’élection présidentielle  à venir pour être le prochain président  élu de la ruche.

Cette stratégie   savamment préparée  doit  réussir selon ces initiateurs quelque soit le sacrifice à  consentir ?

Agressé, Dioncounda Traoré sera évacué à Paris pour des soins. Cependant le  duo Tapo, Iba n’en démord pas, il multiplie les propos incendiaires sur RFI pour faire peur aux Maliens.

Mais à notre rédaction,  nous connaissons les capacités de nuisance des abeilles de Bamako Coura. La preuve !  Qui a assassiné le sergent Moussa Diarra  en 1997 ? Transporté vivant à l’infirmerie du camp I,  Moussa a été  retrouvé mort. Pour se faire élire député un candidat aurait sacrifié un enfant stupide.

Soyons sérieux dans ce pays ! La vérité finit par triompher.

La mutinerie du 22 mars 2012 a été d’un très grand apport, car elle a montré que c’est l’Etat qui n’existait pas. Aucune Institution ne fonctionnait, toute sciemment réduite par ATT et les partis politiques,  présents à l’Assemblée nationale du Mali, n’ont  rien fait  pour éviter cette déroute de la démocratie malienne. Pouvaient-ils  faire quelque chose contre ATT ? Ces formations qui se succèdent  à l’hémicycle depuis 1992 ont  toutes  aidé  les présidents Alpha Oumar Konaré et ATT à mettre la démocratie malienne sous le boisseau. Du coup,  elle a été confisquée par un groupuscule d’intellectuels corrompus et véreux  qui dirigent l’administration publique.

Dès lors,  depuis 1992, les Maliens assistent impuissants  à l’éclosion d’une oligarchie qui s’est installée dans tous les secteurs d’activités financiers et économiques de notre pays. La fracture sociale est  perceptible à tous les niveaux. D’un côté nous avons, un Mali des riches et de l’autre, un Mali des pauvres.

Le Mali des riches, avec ses quartiers résidentiels, de villas somptueuses, pour lesquels les épouses ne peuvent accoucher qu’à Paris, Montréal ou New York, ainsi leurs progénitures pourront prétendre à la nationalité du pays de naissance, car la nationalité de leurs ancêtres est inférieure. Ils ont tous acquis des appartements et même des résidences dans ces pays où étudient leurs enfants.

Le Mali des riches  a  mis notre pays sous sa coupe réglée : l’Etat devient leur  propriété. Tout  est permis  comme dans une porcherie.

Cette déconfiture de l’Etat a commencé sous Alpha Oumar Konaré  par la délinquance financière avec à la clé  vingt un (21) milliardaires, tous des  cadres démocrates issus de l’Adema  Pasj, parti dont appartenait  le président de la République. Le vol, la concussion, la gabegie ont  pris des proportions grandissantes  sous ATT  avec le consensus qui invitait toute la classe politique à  détourner les fonds publics.

La dernière délinquance financière, en date qui a défrayé la chronique, est celle relative au détournement des  fonds du Fonds mondial.

L’autre Mali des pauvres  est celui de Niamakoro, Sabalibougou,  Sénou ou on mange une fois par jour, ou trois enfants sur cinq n’ont plus droit à l’instruction gratuite.  C’est aussi celui où on exproprie les  terres des misérables au profit des  habitants du Mali des riches.

La crise au nord du Mali  a été un  coup d’accélérateur pour la signature de l’acte de décès des partis politiques par la mutinerie perpétrée par le Comité national pour le redressement de la démocratie  et la restauration de l’Etat (CNRDRE) le 22 mars 2012. Le CNRDRE, dirigé par des jeunes officiers du camp de Kati, a mis fin au règne en Afrique de l’une des démocraties la plus corrompue.

Corrompue parce que les deux présidents, démocratiquement élus,  étaient devenus des hommes d’affaires  pour leurs pairs africains.  Alpha Oumar Konaré  aurait servi  d’intermédiaire entre Sani Abacha et ses  clients  pour  la cession du  bateau rempli de pétrole. Le premier président démocratiquement élu en 1992 avait transformé le Mali en une petite Suisse.  C’est pourquoi l’argent planqué de certains  chefs d’Etat  africains  transitaient  dans des banques maliennes.

Quant au second président, le  général Amadou Toumani Touré, il s’était transformé en général  de cocaïne et de bénéficiaire des rançons issues de la libération des otages européens.

Une démocratie corrompue du sommet  à la base (du plus petit militant  aux  petits électeurs) dont le mode de gouvernance est la corruption.

Safounè KOUMBA

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